Vous savez (sinon vous le saurez) à quel point j’aime la plume d’Alice Brière-Haquet. Deux de ses albums viennent de ressortir en petit format. Petit format ça veut dire petit prix… mais ça veut aussi dire « facile à transporter ». Voilà donc deux super albums à mettre dans sa valise.
Il était une fois, dans un royaume lointain, une princesse qui, d’après son père, était bonne à marier. Il faut dire qu’elle avait réussi à faire une super mayonnaise. On fit donc venir, comme de coutume, tous les princes des environs afin de trouver mari. Seulement, voilà, aucun d’eux ne lui plaisait. Il fallut donc chercher plus loin… puis encore plus loin, car jamais la princesse ne trouvait celui qui faisait battre son cœur… jusqu’au jour où…
Vous avez peut-être entendu parler de La princesse qui n’aimait pas les princes. Il faisait partie des livres pointés du doigt par quelques coincés du bulbe qui souhaitaient une littérature jeunesse dont rien ne dépasse, lisse et qui, surtout, ne promeut pas des choses que la morale réprouve. Forcément, cette histoire de princesse qui à la fin (oui, je vous raconte la fin, mais si vous n’y tenez pas passez donc au prochain retour à la ligne) se rend compte qu’elle préfère une fille à tous ces princes.
C’est drôle, bien écrit (comme toujours avec Alice Brière-Haquet), on se régale ! Dans ses illustrations, Lionel Larchevèque rend hommage à de nombreux personnages de la littérature jeunesse et là aussi quel bonheur !
Un super album à lire, à relire et à rerelire pour se rappeler qu’il ne faut pas toujours prendre les chemins balisés.
Dans une grande maison vivait Elsa. Elle aurait pu s’ennuyer seule comme ça, mais non, car Elsa avait un chat. Ses parents, qui ne voyaient pas son ami, félicitaient Elsa pour son imagination jusqu’au jour où ils en eurent assez de ses histoires bizarres. De l’imagination ? Des histoires bizarres ? Mais non Elsa n’inventait rien ! Il était là ce chat ! Qui aurait vidé le pot de confiture ou fait des dessins sur les livres de papa, sinon ? Quand même pas Elsa !
Le chat d’Elsa est une très jolie histoire, pleine d’humour, sur l’imagination des enfants (et sur les amis imaginaires), sur les parents un peu trop absents et sur les bêtises. Elsa ne se sent jamais seule avec son ami. Et qui prouve qu’il n’existe pas ? Qui prouve aussi que ce n’est pas Elsa l’amie imaginaire du chat ?
Père Castor a eu bien raison de ressortir ce très joli album illustré par la talentueuse Magali Le Huche.
Quelques pas de plus…
Nous avons déjà chroniqué des ouvrages d’Alice Brière-Haquet (Pouce !, Le petit prinche, Le bonhomme et l’oiseau, Rouge !, Mon voyage en gâteau, Mélina, Pierre la Lune, Mademoiselle Tricotin, Une vie en bleu, Aliens mode d’emploi, Dis-moi l’oiseau, Le peintre des drapeaux, Paul, A quoi rêve un pissenlit ? et Perdu !), Lionel Larchevèque (Arsène veut grandir et Mamythologie) et Magali Le Huche (Les Pourquoi de Non-Non, Pépito super-héros, Drôles de courses pour Monsieur Ours, Non-non veut faire du sport mais a un peu la flemme, Le loup et la soupe aux pois, A la piscine, L’arpenteur, Le voyage d’Agathe et son gros sac, Le poisson perroquet). Nous les avons interviewé tous les trois, retrouvez nos interviews d’Alice-Brière Haquet, Lionel Larchevèque et Magali le Huche.
La princesse qui n’aimait pas les princes Texte d’Alice Brière-Haquet, illustré par Lionel Larchevèque Actes Sud Junior dans la collection Encore une fois… 4,95 €, 150×190 mm, 40 pages, imprimé au Portugal (2014, première édition : 2010). |
Le chat d’Elsa Texte d’Alice Brière-Haquet, illustré par Magali Le Huche Père Castor dans la collection Les p’tits albums du Père Castor 5,50 €, 170×210 mm, 32 pages, imprimé en France (2014, première édition : 2011). |
Parce qu’après tout on a le droit aussi de lire des livres pour nous…
Il y a Angélique, Caroline, Marie… et beaucoup d’autres. Elles se rejoignent parfois le soir pour échanger, pour parler de leurs expériences, pour s’entraider, se sentir moins seules. Toutes se retrouvent aux Mères Anonymes. Il y a la mère complètement dépassée, la maman solo, celle qui aimerait insulter ses enfants, celle qui prend des trucs pour tenir le coup…
Mères anonymes de Gwendoline Raisson et Magali Le Huche c’est une BD dans laquelle beaucoup de parents risquent de se reconnaître. Il faudrait attaquer en justice tous ceux qui nous disent, quand on attend un enfant, « tu verras c’est QUE du bonheur ! ». Pour se rendre compte de ce qui nous attend, il vaut mieux lire Mères Anonymes.
Une super BD (à l’édition soignée) bourrée d’humour et de tendresse pour rire de situations pas toujours drôles.
Extraits.
Mères Anonymes, scénario de Gwendoline Raisson, illustrations de Magali Le Huche, Dargaud, 17,95 €, 2013.
Je vous avais déjà parlé du Guide du Mauvais Père… Il n’a pas fini d’être horrible avec ses enfants puisque voici le tome 2 !
Pour être le meilleur papa du monde il n’hésite pas à nourrir ses enfants de sushis et magnums au chocolat et le tout en regardant la télé, il critique les autres parents devant ses enfants, il adore faire durer le suspense quand il s’agit d’arracher une dent (accrochée à un fil qui est relié à une porte), en vacances, il prévient son fils qu’il a le lit le plus proche de la porte pour protéger sa sœur si un psychopathe entre… Bref, vous l’aurez compris, ce père ne fait pas toujours tout pour rassurer les enfants, il est même parfois plus que limite… et pourtant on l’adore !
Une super BD avec un humour bien mordant.
Extraits.
Le guide du mauvais père -2-, de Guy Delisle, Shampooing, 9,95 €, 2014
Une autre super BD sur la parentalité que l’on avait chroniqué : We are Family.
Gabriel
Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !
J’adore, je suradore cette princesse qui n’aimait pas les princes. Je le trouve brillant et terriblement bien construit !
Quant au guide du mauvais père, il est tellement, tellement criant de vérité, c’est un bonheur !
Merci pour toutes ces belles suggestions !