Aujourd’hui, je vous propose des livres qui parlent d’autisme, de trisomie, de handicap et de la différence en général.
Léo a l’impression de ne pas vivre sur la bonne planète. Ici, tout est trop lumineux pour lui et trop bruyant. Les autres enfants ne le comprennent pas et lui non plus ne les comprend pas. Aussi, dès qu’il le peut il se réfugie dans sa cabane pour se reposer (il faut dire que c’est fatigant de vivre sur la mauvaise planète). Mais un jour Léo rencontre Maya, un poulpe. Maya ressemble à un extraterrestre et comme Léo se sent, lui, comme un extraterrestre, ces deux-là devraient s’entendre.
Avec beaucoup de délicatesse et sans aucune lourdeur (d’après moi en tout cas), Léo et le poulpe parle du syndrome d’Asperger. Ici, Léo va donc trouver un ami qui va l’aider à se sentir moins seul (en fin d’ouvrage, il fera connaissance d’un autre petit garçon avec qui il pourra partager ses connaissances sur les poulpes et sa passion pour cet animal). Bien entendu (est-ce nécessaire de le rappeler ?), cet album ne reflète pas tous les enfants concernés par ce syndrome (chaque enfant l’est différemment), mais il permet de mieux comprendre ce qu’être autiste peut signifier. Graphiquement, l’album est également très réussi avec des illustrations un brin rétro.
Quand Marcel est né, la sage-femme s’est étonnée devant ses pieds palmés. Mais pour sa mère, heureuse de cette naissance, ce n’est qu’un détail. Et puis Marcel est comme tous les autres bébés, quand il ne mange pas il dort et quand il ne dort pas, il mange. Mais très vite, on remarque d’autres détails chez l’enfant. Des yeux en amande, des oreilles mal ourlées et il n’est pas vraiment tonique… Des examens finiront par mettre un nom sur la différence de Marcel : trisomie 21.
C’est un magnifique album, tout en délicatesse, que nous propose Julia Sørensen. Loin de l’album « qui a le mérite d’exister » (vous savez ces albums pas terribles, mais dont on se dit qu’ils sont utiles, car ils abordent un sujet peu traité en littérature jeunesse), Comme un poisson-fleur est magnifiquement illustré, joliment écrit et la maison d’édition a même mis un soin particulier dans l’objet (papier épais et couverture non pelliculée). Cet album, dédié « à ce qui dépasse », parle avec poésie de la trisomie 21, mais sans angélisme, sans œillères. Askip est une toute nouvelle maison d’édition, vu la qualité de cet album-là, j’ai hâte de voir la suite.
C’est l’anniversaire de Max, il a 4 ans, il attend ses ami·es pour souffler les bougies, mais ça le stresse énormément. Max est autiste et il craint ce genre d’événement. Flora, la grande sœur de Max, lui a acheté une peluche dauphin, car son frère adore cet animal, mais quand la fête commence la petite fille voit bien que comme d’habitude son frère n’apprécie pas ce qui a été préparé pour lui et se bouche les oreilles. De plus, il jette le cadeau qu’elle lui a offert…
Sorti dans la collection Mes p’tits pourquoi (destinée aux 4-7 ans), L’autisme se situe entre l’album « classique » et le documentaire. On suit donc dans cet ouvrage l’histoire de Max et de sa petite sœur (qui, comme beaucoup de frères et sœurs d’enfants différents, vit mal cette situation). Ici, de très nombreux thèmes sont abordés, avec à chaque fois un terme mis en avant (auxiliaire de vie scolaire, trouble du comportement, autonomie, hypersensible…). Voilà un album idéal pour expliquer aux enfants le trouble autistique.
Tout le monde est unique, chacun·e est différent·e des autres. L’une aime le foot et la natation, l’autre la lecture et les animaux. Nos couleurs de peau diffèrent, il y a des garçons et des filles, certain·es ont un père et une mère, d’autres deux pères ou deux mères, d’autres n’en ont pas du tout ! Il y a aussi les familles adoptives, les enfants souffrant d’un trouble du spectre autistique, celleux qui ont un handicap physique… Bref, il y a des dizaines de façons d’être différent·es !
Nous sommes tous différents est, comme son sous-titre l’indique, « une célébration de la diversité ». Dans cet ouvrage d’une cinquantaine de pages (parfaitement adapté aux plus jeunes), on rappelle l’importance de ne pas stigmatiser les autres parce qu’iels sont différent·es de nous. Les autrices abordent des thèmes extrêmement divers, on parle notamment des personnes intersexuées, des TDAH ou de l’identité de genre. C’est un album réussi pour une première approche de ces thématiques.
« Pourquoi certains n’aiment pas les personnes différentes ? », « Les discriminations, est-ce si grave ? », « Les garçons ont le droit d’aimer les trucs de fille ? (et vice-versa) », « Est-ce qu’on peut être discriminé à cause de sa religion ? », « Est-ce que trouver qu’il y a trop de migrants c’est être raciste ? »… Vingt-cinq questions de ce type trouvent ici leurs réponses.
L’autrice (engagée) Jessie Magana signe ce petit album extrêmement réussi qui, là aussi, brasse large afin de parler des différences. Racisme, sexisme, homophobie, antisémitisme, islamophobie, mais aussi discriminations sociales et validisme, elle répond sans détour à des questions que l’on peut se poser, tort le cou aux préjugés et aux idées préconçues. Cet ouvrage (destiné aux enfants à partir de 8 ans) permettra d’aborder avec elleux les discriminations.
Qu’est-ce que le handicap et quels types de handicap existent ? Comment se passait la vie des personnes handicapées au cours de l’Histoire ? Et dans le futur ça se passera comment ? Peut-on travailler si l’on est handicapé ? Et les jeux paralympiques, qu’est-ce que c’est ?
Le dernier ouvrage de cette sélection, Il était une fois la différence, les archéologues racontent le handicap, est destiné aux enfants plus grand·es (à partir de 12 ans) et il est aussi beau qu’il est passionnant ! On y parle de la pension qu’on donnait aux invalides de guerre et aux infirmes pauvres dans la Grèce antique, de la façon dont les savants musulmans soignaient les troubles psychiatriques au début du Moyen-Âge (notamment par la relaxation et la musique) ou encore comment Hitler a fait stériliser ou tuer 80 000 personnes handicapées. Des illustrations très graphiques signées Vincent Bergier accompagnent ces petits textes jamais rébarbatifs. Cet ouvrage est édité en collaboration avec l’INRAP (Institut national de recherches archéologiques préventives).
Léo et le poulpe Texte d’Isabelle Marinov (traducteur·rice non crédité·e), illustré par Chris Nixon Kimane 13,50 €, 235×272 mm, 26 pages, imprimé en Chine, 2021. Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
Comme un poisson-fleur de Julia Sørensen Askip 18 €, 270×190 mm, 48 pages, imprimé en Suisse, 2022. Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
L’autisme Texte d’Agnès Cathala, illustré par Aviel Basil Milan, dans la collection Mes p’tits pourquoi 7,60 €,197×197 mm, 29 pages, imprimé en Roumanie, 2019. Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
Nous sommes tous différents Textes de Tracey Turner (traducteur·rice non crédité·e), illustré par Åsa Gilland Kimane 13,95 €,197×197 mm, 29 pages, imprimé en Roumanie, 2021. Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
Tous différents mais tous égaux ? Textes de Jessie Magana, illustré par Clémence Lallemand Fleurus, dans la collection Petites et grandes questions 9,95 €, 170×230 mm, 48 pages, imprimé en Pologne chez un imprimeur éco-responsable, 2021. Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
Il était une fois la différence, les archéologues racontent le handicap Textes de Valérie Delattre, illustrés par Vincent Bergier Actes Sud Junior 16,50 €, 218×218 mm, 75 pages, imprimé en République tchèque, 2020. Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !