Aujourd’hui, on reçoit François Lantin des éditions Dyozol. Avec lui, on revient sur son parcours et il nous parle de sa maison d’édition. Ensuite, la première d’une nouvelle rubrique qui laisse la parole aux enfants. C’est Augustine, 11 ans (que je connais bien), qui inaugure ce nouveau rendez-vous ! Bon mercredi !
L’interview du mercredi : François Lantin
Votre maison d’édition s’appelle Dyozol, en voilà un drôle de nom ! D’où vient-il ?
C’est une histoire de famille. Mon arrière-grand-père avait un moulin dans l’Aisne près de Saint-Quentin dans un lieu dit qui s’appelait Ozol. Enfant et adolescent je me suis souvent amusé à inventer des histoires autour de ce nom, mes personnages portaient souvent ce nom de famille. Et quand la question s’est posée de trouver un nom à la maison d’édition, jouer avec ce nom a été une évidence. Dyozol ne veut donc rien dire mais rappelle dans sa sonorité l’eau, le soleil, dire, oser, l’oiseau…
Comment est née la maison ?
D’une envie lointaine et d’une opportunité. J’ai toujours eu le désir de créer une maison d’édition, tout mon parcours professionnel s’est inscrit dans ce sens. La naissance de mon fils a coïncidé avec l’occasion de créer une maison d’édition et le choix de l’édition jeunesse s’est fait naturellement.
Quelle est sa ligne éditoriale et comment choisissez-vous les projets que vous éditez ?
Il n’y avait pas vraiment de ligne éditoriale au départ, je fonctionnais surtout au coup de cœur. Mais choix après choix, certaines cohérences se dessinent. Je ne sais pas si cela définit une ligne mais au niveau de l’illustration, je privilégie des illustrateurs qui travaillent en techniques traditionnelles, j’aime que l’on ressente la main de l’artiste, plutôt que la « perfection » du numérique. Je me porte beaucoup sur des textes poétiques, dont les fins sont ouvertes. J’aime l’idée qu’un livre soit un endroit d’échange entre l’enfant et l’adulte lecteur et qu’à chaque nouvelle lecture du même livre, il reste des questions ou des détails inattendus à découvrir.
À ce jour, existent deux formats : des tout carton destinés aux tout petits et des albums pour les plus grands.
Quels sont les livres emblématiques de la maison ?
Je crois que là où Dyozol est le plus remarqué, c’est dans sa production de tout carton. Trio (de Franc Bruneau, Ambrogio Sarfati et Camille Tartakowsky) qui est le premier de la collection a reçu un très bon accueil (beaucoup de retombées presse, vente de droits à l’étranger…). Et plus récemment, Dans ma couverture de Baptistine Mésange a été salué pour sa poésie et son originalité pas si courante pour ce type de format.
Qui compose l’équipe et quel est votre rôle au sein de la maison ?
Au départ, j’ai créé la maison avec Magali Murbach mais depuis un an, je gère seul la structure.
Tout est fait en interne sauf la diffusion, la distribution et les ventes de droits à l’étranger pour lesquels je travaille avec des prestataires externes.
Parlez-nous de votre parcours
Avant même le bac, je pensais à créer une maison d’édition (il aura fallu attendre 20 ans pour que ça se concrétise…). J’ai passé un BTS Édition et je me suis mis en tête de faire le plus d’expériences possible au sein de différentes maisons et dans la presse pour essayer de devenir un couteau suisse de la chaîne graphique. Je pensais avoir besoin de ça pour me sentir « autorisé » mais finalement ce sont plus les moments où j’ai réussi à gérer des situations pour lesquelles je n’avais aucune compétence qui m’ont donné confiance pour me lancer. Si je peux terminer pas une citation : « L’essentiel s’improvise toujours. » Jean-René Huguenin
Quelles étaient vos lectures d’enfant, d’adolescent ?
Je n’ai pas de souvenirs marquants de lectures d’enfant car mon père m’inventait des histoires plus qu’il ne m’en lisait. Ensuite, je suis venu à la lecture par la BD (les classiques : Tintin, Astérix, les Tuniques bleues…). Et adolescent, je lisais énormément de romans d’aventures (Dumas, Forester — toute la série des Capitaine Hornblower — je sens encore l’embrun sur le pont du bateau, Lapierre et Colins…).
Parlez-nous des livres que nous découvrirons bientôt chez Dyozol et de votre actualité des prochains mois.
Un nouveau tout carton d’Emma Robert et Célina Guiné : Le monde coloré de Barnabé (13 mars 2020).
Un album drôle et original un peu plus tard dans l’année : Lyre, la mouche qui habite dans l’oreille d’un musicien de Perrine Joe et Maurèen Poignonec.
Et quelques surprises encore…
Bibliographie :
- Le monde coloré de Barnabé, texte d’Emma Robert, illustré par Célina Guiné (à paraître le 13 mars).
- Une fleur dans la ville, texte d’Emma Robert et Juliette Parachini-Deny, illustré par Joshua Zimmermann (2019).
- La nuit sous le lit, texte de Cécile Elma Roger, illustré par Matthieu Agnus (2019).
- Vole, petit oiseau !, texte d’Emma Robert, illustré par Romain Lubière (2019).
- Dans ma couverture, de Baptistine Mésange (2019), que nous avons chroniqué ici.
- Une planète, texte de France Quatromme, illustré par Baptistine Mésange (2018), que nous avons chroniqué ici.
- Par la fenêtre, texte d’Emma Robert, , illustré par Baptistine Mésange (2018).
- Comment le Petit Poucet a semé des graines en jetant des cailloux, texte de Mathilde Paris, illustré par Marion Tigreat (2018).
- Ainsi fait la pluie, texte d’Heyna Bé, illustré par Baptistine Mésange (2018).
- Mes envolées, texte d’Emma Robert, illustré par Célina Guiné (2018).
- Mon problème d’hippopotame, de Matthieu Agnus (2017).
- La véritable histoire de Cendrillon, texte de Mathilde Paris, illustré par Marion Tigreat (2017)
- L’eau des mots, texte de Philippe Dorin, illustré par Javiera Hiault-Echeverria (2017).
- Trio, de Franc Bruneau, Ambrogio Sarfati, Camille Tartakowsky (2017).
- Inukshuk, de Camillelvis (2017), que nous avons chroniqué ici.
Les premier·ères concerné·es
Régulièrement, un·e enfant nous parle d’un livre qu’il ou elle a aimé, avec ses mots. On commence aujourd’hui par Augustine, 11 ans qui a un compte instagram (@augustine_bouquine), un chronique dans Écoute il y a un éléphant dans le jardin avec son père… moi-même ! (pour inaugurer cette chronique, je ne pouvais que commencer par ma fille, non ?)
Quand Lottie Pumpkin va apprendre qu’elle va pouvoir réaliser son rêve (devenir princesse grâce à une bourse en allant dans la prestigieuse école de Rosewood), elle va sauter de joie. Dans une autre ville, Ellie Wolf, princesse de Maradova, elle, rêve de passer inaperçue. Elle aussi est pressée de rejoindre Rosewood mais, elle, c’est pour échapper aux devoirs royaux. Le hasard va placer Lottie et Ellie dans la même chambre, elles vont en profiter pour échanger leur rôle. À Rosewood tout parait merveilleux, mais en réalité dans chaque recoin un ennemi se cache. Les deux jeunes filles vont donc vivre beaucoup d’aventures et on va les suivre dans un monde de princesses mais au 21e siècle.
J’ai eu envie de lire le livre car le titre donne envie (Princesse Incognito), la couverture est magnifique et le résumé donne envie. Ce qui m’a plu c’est que c’est une belle histoire d’amitié, mais en même temps avec plein d’aventures. Je conseille ce livre aux personnes qui aiment l’aventure, les histoires avec du suspense et les histoires avec du mystère.
Princesse Incognito, de Connie Glynn (traduit de l’anglais par Anne Guitton), Casterman (2019).
Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !