Aujourd’hui, on reçoit l’illustratrice espagnole Laura Pérez qui a sorti il y a peu le magnifique Sirènes de légendes chez La Martinière jeunesse. Ensuite, c’est Suzanne, 7 ans et demi, pour notre rubrique qui laisse la parole aux enfants, qui nous parle d’une BD qu’elle aime !
L’interview du mercredi : Laura Pérez
J’aimerais que vous nous parliez de votre parcours.
J’ai étudié les Beaux-Arts en Espagne puis, grâce à différentes bourses, j’ai poursuivi mes études en France et au Canada. J’ai commencé à travailler en tant qu’illustratrice pendant ma dernière année d’étude, pour des clients internationaux, américains ou canadiens notamment. J’ai fait partie de deux agences d’illustration et, depuis quelques années, je travaille seule. Je combine mon travail d’illustratrice et celui d’autrice de bande dessinée.
Pouvez-vous nous présenter Sirènes de légendes qui est paru chez La Martinière jeunesse il y a peu ?
Sirènes de légende est un album illustré né d’une seconde collaboration avec La Martinière Jeunesse. Ce livre propose des légendes de sirènes venues d’époques et de lieux très variés . J’ai trouvé cela passionnant car il y avait des légendes que je ne connaissais pas. De plus, j’avais une totale liberté graphique et j’ai pu profiter de chaque illustration. J’ai essayé de créer des images évocatrices et plaisantes, où les sirènes sont présentées comme des femmes fortes et mystérieuses.
J’aimerais aussi que vous nous disiez quelques mots sur Secrets de sorcières paru chez le même éditeur l’année précédente.
Secrets de sorcières, c’était une véritable surprise. Quand j’ai reçu la proposition éditoriale, je n’ai pas eu de doute, c’était un projet spécial. J’ai beaucoup aimé les textes et la maison d’édition m’a donné une liberté absolue pour la création des dessins et des illustrations. Le thème de la sorcellerie m’avait toujours intéressé et, précisément à ce moment-là, je lisais un livre sur la sorcellerie ancienne. Une belle synchronicité.
Vous avez fait des recherches pour ces deux albums ?
Oui, bien sûr, j’ai fait des recherches iconographiques pour la création des dessins de ces deux livres. Il existe une grande variété de styles et d’approches et il est important de connaître les différentes façons de représenter les légendes. J’ai cherché des images dans des livres et sur Internet et j’ai ensuite essayé de créer mon propre univers.
Des sorcières puis des sirènes… vous aimez les créatures fantastiques ou c’est une coïncidence ?
Je reçois des propositions très variées. Parfois j’ai des doutes quant à savoir si un projet me convient ou non, mais il y a des moments où je n’en ai aucun. C’est une question de sensibilité. J’ai besoin de sentir que le projet se conjugue bien avec ma sensibilité. Pour ces deux projets de livres, la réponse était claire.
Comment choisissez-vous vos projets ?
J’aime la mythologie et les légendes. J’aime étudier la relation entre les êtres humains et les êtres mythologiques. Curiosité et peur de l’inconnu. Il est également intéressant de comparer les créatures imaginées dans différentes parties du monde. La plupart sont très similaires mais adaptées à leurs contextes. Je peux dire que ce thème me passionne.
Est-ce qu’il y a un conte ou une histoire que vous rêverez-vous d’illustrer ?
J’ai plusieurs idées mais je dois encore réfléchir à la manière de les aborder. Si je continue à les aimer au fil du temps, je finirai par les dessiner. Ce sera une surprise.
Quelles techniques d’illustrations utilisez-vous ?
La plupart de mes dessins commencent dans un cahier. C’est là que jaillit l’idée, par une esquisse rapide qui se distingue des autres. Parfois, vous avez dessiné beaucoup d’autres choses qui ne sont pas terminées et restent à ce stade. Quand naît une bonne idée, j’essaie alors de redessiner le croquis en plus grand et de l’améliorer. Ensuite, je le prends en photo et je le redéveloppe numériquement, avec des pinceaux traditionnels qui imitent de vrais pinceaux. Je passe beaucoup de temps à faire des tests de couleur et à peaufiner les détails.
Quelles étaient vos lectures d’enfant, d’adolescente ?
Une de mes bandes dessinées préférées quand j’étais petite était Astérix et Obélix. Je trouvais très drôle de voir la petite ville qui a toujours vaincu la grande. J’aimais aussi les histoires de Disney. Adolescente, je lisais principalement des romans et je m’intéressais davantage à la bande dessinée.
Quelques mots sur vos prochains ouvrages ?
Je travaille sur un livre sur les vampires pour La Martinière Jeunesse, sur ma troisième bande dessinée à paraître en Espagne avec Astiberri et, en ce moment, sur un projet avec une série télévisée américaine.
Bibliographie française :
- Sirènes de légende, illustration d’un texte de Rémi Giordano et Olivia Godat, La Martinière Jeunesse (2020), que nous avons chroniqué ici.
- Secrets de sorcières , une initiation à notre histoire et nos savoirs, illustration d’un texte de Julie Legere, Elsa Whyte, La Martinière Jeunesse (2019).
- Naufragés, une histoire de la génération Y, illustration d’un texte de Tablo Monforte, Des ronds dans l’O (2018).
Les premier·ères concerné·es
Régulièrement, un·e enfant nous parle d’un livre qu’il ou elle a aimé, avec ses mots. Aujourd’hui c’est Suzanne, 7 ans et demi qui nous parle de la BD Mini Maîtresse. Si l’un de vos enfants veut être le ou la prochain·e, écrivez-nous !
Ce livre parle d’une enfant qui est une maîtresse. Un jour elle va présenter une mygale à ses élèves qui sont des adultes, et le reste de l’histoire se passe avec la mygale et les élèves ont peur.
J’ai beaucoup aimé ce livre parce que c’est très drôle et j’ai beaucoup aimé deux élèves : Delphine et le chouchou de la maîtresse Dan.
C’est à partir de 6 ans. Je vous conseille beaucoup ce livre parce que moi j’ai adoré.
Mini maîtresse, de Guillaume Bianco (texte) et Lucie Bryon (dessin), BdKids / Bayard (2020).
Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !