Une interview un peu spéciale aujourd’hui. On avait fini l’année 2018-2019 avec la suédoise Katarina Mazetti, c’est avec l’espagnole Laura Romero que l’on débute l’année 2019-2020 ! J’ai adoré les deux albums qu’elle a sortis chez Samir éditeur (chroniqués ici), elle a accepté de répondre à mes questions… en espagnol ! Je trouvais intéressant de laisser le texte d’origine pour les hispanophones (c’est toujours mieux de lire quelqu’un dans sa langue d’origine), mais évidemment vous pouvez aussi lire la traduction française (un TRÈS grand merci à Roxanne Verron pour sa traduction). Bon mercredi à vous !
L’interview du mercredi : Laura Romero
Puedes describir tu trayectoria profesional y personal ?
Racontez-nous votre parcours
Siempre me ha gustado dibujar. Desde muy pequeña estaba dibujando y, creo que así me recuerda mucha gente. Cualquier momento era bueno para ello. Cuando crecí y tuve la edad de ir a la universidad, tuve muy claro que quería hacer Bellas Artes. Fueron unos años donde desarrollé una mirada artística y utilicé herramientas que hoy día utilizo. Descubrí habilidades y maneras de trabajar que me ayudaron mucho para mi carrera profesional. Los siguientes años trabajé como artista, comisaria, escenógrafa, creativa y diseñadora en diferentes instituciones, siempre dialogando con el Arte. Años después Me gradué en Educación Infantil con el propósito de juntar la infancia y el Arte y fue entonces cuando comencé a trabajar como maestra de niños de 3 a 6 años. Esto me permitió comprender la infancia y a tratarla con mucho respeto. Es cuando decidí comenzar a ilustrar para ellos. Y durante los últimos 3 años he ilustrado y contado muchas historias para dar visibilidad a la importancia que tiene la literatura en los niños.
J’ai toujours aimé dessiner, depuis ma petite enfance. Beaucoup de gens se souviennent de moi toujours en train de dessiner. Chaque instant était propice au dessin. Quand j’ai grandi et que j’étais en âge d’aller à l’université, je savais que je voulais faire les Beaux-Arts. Ce furent des années pendant lesquelles j’ai développé un regard artistique, et appris à maîtriser de nouveaux outils, que j’utilise aujourd’hui. J’ai découvert des facultés et des manières de travailler qui m’ont aidé énormément dans ma carrière professionnelle. Les années qui suivirent, j’ai travaillé en tant qu’artiste, commissaire d’exposition, scénographe, créa et designer dans différentes institutions. Et ce, en gardant toujours une relation privilégiée avec l’Art. Des années plus tard j’ai obtenu un diplôme en éducation d’enfants, et c’est ainsi que j’ai commencé à enseigner à des enfants de 3 à 6 ans avec dans l’idée de lier l’enfance à l’Art. Cette expérience m’a permis de comprendre l’enfance et de l’aborder avec beaucoup de respect. C’est comme ça que j’ai commencé à dessiner pour les enfants. Ces trois dernières années j’ai illustré et raconté plein d’histoires pour montrer l’importance de la littérature pendant l’enfance.
Cuéntanos más sobre tus dos álbumes que fueron publicados en Francia, Le berger des boules de neige y Le meilleur monde du monde ?
Parlez-nous de vos deux albums qui viennent de sortir en France, Le berger des boules de neige et Le meilleur monde du monde
Pues son mis dos primeros álbumes ilustrados. El pastor de bolas de nieve es una historia que hace muchos años inventé y que por diferentes razones había estado escondida esperando… guardada timidamente. Y cuando comencé a trabajar con niños, un día decidí contarles la historia de Martín y cómo decide un día ser pastor de bolas de nieve. A los niños les entusiasmaba y todos los días me pedían que se la contase de nuevo ! Y esto me impulsó a mostrarla a otros niveles. Quedó finalista en el certamen de mejor proyecto de album ilustrado de Laboratorio Emilia y esto fue decisivo para animarme a ir la feria de Bolonia a enseñarlo a editores. Cuando fui a la feria, también llevaba otro proyecto muy querido para mi, El mejor mundo del mundo. Este álbum es la esencia que recoge los días que viví en el aula con los niños. Nació de la observación profunda del niño y niña jugando e inventando mundos.
Il s’agit de mes deux premiers albums illustrés. J’ai inventé l’histoire du berger des boules de neige il y a longtemps ; mais pour différentes raisons, je la gardais cachée, timidement. Puis, un jour, alors que je commençais à travailler avec les enfants, je leur ai raconté l’histoire de Martin et comment, un matin, il décide de devenir berger de boules de neige. Ils ont adoré cette histoire, et tous les jours ils me la réclamaient à nouveau. Cela m’a donné envie de passer au niveau supérieur. Le berger des boules de neige a été finaliste du concours des meilleurs projets d’albums illustrés du Laboratoire Emilia, ce qui a fini de me convaincre d’aller le présenter aux éditeurs à la foire de Bologne. Lorsque je m’y suis rendue, j’ai emporté avec moi un autre projet qui me tenait beaucoup à cœur : Le meilleur monde du monde. Cet album incarne les jours passés dans la salle de classe avec les enfants. Il est né après avoir observé soigneusement les petits jouer et inventer de nouveaux mondes.
En tus dos álbumes ilustrados, muestras héroes solitarios inventando mundos especiales. Representa una metáfora de la creación ?
Dans ces deux albums, on parle de héros solitaires qui s’inventent des mondes. Une métaphore de la création ?
Lo cierto es que me atrae de una manera especial la representación del diálogo con uno mismo, con nuestro interior. Y es cierto que cuando convives con niños, experimentas la pureza con la que ellos ven el mundo y su alrededor. Todos vivimos creando continuamente, desde nuestro interior, desde lo más profundo de nuestro ser. Pero cuando observas realmente a un niño, te das cuenta que todo su ser es creación y que son capaces de crear lo más bello, puro y poético que jamás hayas visto. Tanto Martin como Lucas, son la representación de esto mismo. Ellos viven el momento presente como si no existiera nada más. Ellos crean su mundo, y cuando un niño juega y está creando su mundo…no existe nada más alrededor de él. Y ese momento es mágico. Lo que ellos están creando es lo más importante en ese momento, lo más real y veraz del mundo. ¡Es su mundo y lo ha creado él!
Je suis particulièrement attirée par la représentation du dialogue avec soi-même, avec notre intérieur, c’est une évidence. Et il est certain que quand tu vis entourée d’enfants, tu expérimentes la pureté avec laquelle, eux, voient le monde et ce qui les entoure. Nous créons tous en permanence, nous puisons cette créativité au plus profond de nous. Mais lorsque tu observes réellement un enfant, tu te rends compte que tout son être est au service de la création. Voir le monde à travers leurs yeux c’est expérimenter le plus beau, le plus pur et le plus poétique. Aussi bien Martin que Lucas, sont justement la représentation de tout cela. Ils vivent le moment présent comme s’il n’existait rien d’autre. Ils créent leur monde, et lorsqu’un enfant joue et crée son monde… plus rien d’autre ne compte. C’est un moment magique. Ce qu’ils sont en train d’inventer, à ce moment-là, est le plus important, le plus réel et véritable qui soit. C’est le monde qu’ils se sont créés eux-mêmes !
Cuales técnicas de ilustración utilizas ?
Quelles techniques d’illustrations utilisez-vous ?
Aunque a veces recurro a técnicas digitales, con lo que más cómoda y realizada me siento es cuando utilizo técnicas manuales. La mayor parte de mi trabajo está lleno de tintas de grabado, estampación, acrílicos, gouache y monotipos. Me apasionan las ilustraciones donde la protagonista es la textura. He de decir que soy una apasionada de la estampación y de la atmosfera que se consigue estampando.
Bien que parfois j’aie recours à des techniques digitales, je me sens plus à l’aise et épanouie lorsque j’utilise des techniques manuelles. La majeure partie de mon travail est constituée d’encres, de gravure, estampage, peinture acrylique, gouache et monotypes. J’adore les illustrations où la texture est la protagoniste. Je dois dire que je suis une passionnée de l’estampe et de l’atmosphère rendue par cette technique.
Dónde encuentras inspiración ?
Où trouvez-vous votre inspiration ?
Encuentro mucha inspiración el los niños. He observado mucho a los niños en su día a día, viviendo con ellos sus conflictos, su comportamiento, sus vivencias y su manera única de ver el mundo. La relación del adulto con el niño y el respeto hacia su tiempo. Pero es cierto que también encuentro mucha inspiración en la observación cotidiana… sobretodo en sitios donde hay personas que interactúan entre ellas. Temas como la conexión visible o invisible entre las personas, la comunicación no verbal y el mundo interior son fuertes motores de inspiración para mi trabajo.
En el silencio también encuentro esa inspiración.
Je puise l’essentiel de mon inspiration dans les enfants. Je les ai beaucoup observés, jour après jour, et j’ai fait l’expérience avec eux de leurs conflits, leur comportement, leurs expérimentations et leur manière unique de voir le monde. Je m’inspire de la relation entre l’adulte et l’enfant et le respect envers son temps. Mais il est évident que je trouve également beaucoup d’inspiration au quotidien… surtout dans les endroits où les gens interagissent. Les thèmes tels que la connexion visible ou invisible entre les personnes, la communication non verbale et le monde intérieur sont d’importantes sources d’inspiration pour mon travail.
Dans le silence aussi je retrouve cette inspiration.
Cuales son los libros o autores que marcaron tu infancia y adolescencia ?
Quelles étaient vos lectures d’enfant, d’adolescente ?
De niña era una fuerte lectora de cómic y novela gráfica. Y si tengo que decir lo que creo que más me ha marcado ha sido el cómic francés…me encanta. Recuerdo mi época de no parar de leer « Le Donjon» de Lewis Trondheim y Joan Sfar, « Lapinot » Esperaba con muchas ganas que se publicara un número nuevo. También recuerdo pasarme las horas leyendo « Mortadelo y Filemón ». Lo cierto es que el cómic es lo que más me ha marcado en mi infancia y que veo que tiene una presencia muy importante en mi carrera. El poder contar historias de una manera tan brutalmente visual y sintética y tan repleta de expresividad creo que ha guiado mi trabajo en estos últimos años.
Quand j’étais petite je dévorais des BD et des romans graphiques. Et si je dois dire ce qui m’a le plus marquée, je dirais que c’est la bande-dessinée française… J’adore. Je me souviens d’une époque où je lisais et relisais sans cesse Donjon de Lewis Trondheim et Joan Sfar, ou Lapinot. J’attendais impatiemment la parution du prochain tome ! Je me souviens également d’avoir passé des heures à lire Mortadel et Filémon. En tout cas, ce qui m’a le plus marquée dans mon enfance et qui aujourd’hui tient une place importante dans ma carrière, c’est la BD. La possibilité de pouvoir raconter une histoire de manière si abruptement visuelle, synthétique et pleine d’expressivité a, je crois, guidé mon travail ces dernières années.
Puedes decirnos algo sobre tus proximas obras ?
Quelques mots sur vos prochains ouvrages ?
Sí, ahora mismo estoy realizando proyectos para editoriales españolas. Además, a principios del año que viene se podrá ver el resultado de un proyecto al que quiero mucho del que soy autora del texto también. Este año estoy afianzando técnicas artísticas con las que me siento muy agusto y que estoy aplicando en varios proyectos para editoriales. ¡Muy pronto se podrán ver cosas nuevas que estoy deseando que veáis!
Bien-sûr, en ce moment même je suis en train de réaliser des projets pour des éditeurs espagnols. En outre, au début de l’année prochaine on pourra voir le résultat d’un projet, dont je suis à la fois autrice et illustratrice, et auquel je tiens beaucoup. Cette année, je suis en train d’affiner les techniques artistiques que j’utilise dans plusieurs projets éditoriaux, avec lesquelles je me sens le plus à l’aise. Très bientôt on pourra voir de nouvelles choses que j’ai très envie que vous découvriez .
Bibliographie francophone :
- Le meilleur monde du monde, texte et illustrations, Samir Éditeur (2019), que nous avons chroniqué ici.
- Le berger des boules de neige, texte et illustrations, Samir Éditeur (2019), que nous avons chroniqué ici.
Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !