On reçoit cette semaine une illustratrice qui vient de sortir son tout premier album, Maïlys Paradis. Avec elle on revient sur son parcours. Ensuite, nous partons en vacances avec le génial Antonin Louchard. Bon mercredi à vous !
L’interview du mercredi : Maïlys Paradis
Pouvez-vous nous raconter votre parcours ?
J’ai tout d’abord commencé mes études par une MANAA (mise à niveau d’art appliqué) à l’ESMA de Montpellier. C’est une équivalence d’une Prépa. J’ai ensuite continué à IPESAA, toujours dans la même ville, où j’ai obtenu le diplôme du Cycle professionnel d’illustration et de graphisme. C’est durant ma dernière année que j’ai eu l’idée de Pacifique en livre-jeu et que j’ai rencontré Nicolas Mestre pour collaborer. Après ce diplôme, j’ai travaillé au Signe, centre national du graphisme à Chaumont dans la Haute-Marne, en tant que médiatrice culturelle. J’ai beaucoup apprécié cette expérience où l’enjeu était de transmettre au public, jeune ou adulte, ce qu’est le graphisme. J’ai poursuivi ma route après ces 8 mois pour arriver à Paris. J’ai repris un an d’étude afin d’approfondir le design graphique. Je trouve que le design graphique me permet de réfléchir à des messages plus symboliques en illustration. Les deux filières vont de pair.
Quelles techniques d’illustrations utilisez-vous ?
J’utilise principalement le crayon de couleur et l’acrylique. Ce sont mes techniques préférées que j’utilise le plus souvent.
Mais j’adore utiliser d’autres médiums tels que la gouache, le feutre, le collage, les pastels, et même l’illustration numérique.
Qu’est-ce qui vous inspire ?
La nature (faune et flore) est ma première inspiration. J’adore faire une randonnée et observer la nature. Elle raconte toujours quelque chose de puissant et doux à la fois. Je la retrouve dans les courants artistiques qui m’attirent comme l’art Brut, l’art Primitif, l’art Nouveau, et j’en oublie… J’apprécie beaucoup l’art conceptuel et contemporain également. La littérature est très importante pour moi ; que ce soit de la poésie à un essai, en passant par le roman, elle renforce mon imaginaire.
Les échanges avec d’autres personnes (proches ou non) m’inspirent aussi. Cela me permet de prendre du recul et d’évoluer.
Tout cela m’est nécessaire pour trouver une nouvelle idée !
Pouvez-vous nous parler de cet album si singulier que vous venez de sortir aux éditions Winioux, Pacifique.
Pacifique est né d’un échange avec Nicolas. Je l’ai connu grâce à l’équipe pédagogique de mon cursus à IPESAA. Nicolas est aussi un ancien élève. Dès qu’il a observé mes illustrations, il s’est souvenu de son expérience vécue en Polynésie. Nous voulions un texte poétique et initiatique pour qu’il y ait plusieurs degrés de lectures. Nous avons réfléchi à un système de jeu afin que le ludique prenne de la place. Comme mes végétations sont chargées, nous avions décidé de retirer le texte de l’album afin de laisser de la place à l’évasion. Les cartes sont ainsi venues. L’élément à trouver dans les cartes est arrivé simultanément afin de retrouver la concordance texte/illustration. Enfin trouvé le concept, je l’ai envoyé aux éditions Winioux, qui m’ont répondu positivement ! Nicolas et moi-même, sommes tellement heureux !
Quelles étaient vos lectures d’enfant, d’adolescente ?
Déjà, très tôt, j’adorais dessiner, regarder les images et lire. Mes parents me lisaient des contes de tous les pays. J’ai toujours été attirée par les contes universels et du monde. L’appréhension du monde est différente mais à la fois semblable dans toutes les Cultures. On peut raconter tellement de choses ! De plus, je suis passionnée par les anciennes cultures natives. J’avais des contes de fées, sorcières et lutins aussi. Je les redessinais et je souhaitais qu’ils existent pour de vrai. On me lisait les contes classiques également. J’ai grandi avec les illustrations et les textes de Sarah Kay, d’Antoine de Saint-Exupéry, de la Comtesse de Ségur, de Marcel Aymé et d’Astrid Lingren… Je lisais les ouvrages des éditions et compagnies de théâtre Les trois chaudrons tels que Pitou l’enfant roi ou Lucine et Malo ; aussi des BD jeunesse comme Jojo et Paco d’Isabelle Wilsdof, Yakari de Derib et Mélusine de Clark. J’ai, bien sûr, lu tous les Harry Potter.
Il y a-t-il des illustrateurs et des illustratrices dont le travail vous touche ou vous inspire ?
Quand j’apprécie le travail d’un illustrateur ou d’une illustratrice, je m’attarde surtout sur la composition, l’harmonie des couleurs et ce que l’illustration raconte. Ainsi, je suis beaucoup le travail de Monica Barengo, ses personnages énigmatiques m’attirent. Je ressens une certaine nostalgie dans ses illustrations. J’adore les livres de Chris Haughton. Ils sont pleins d’humour et de tendresse. Les illustrations de Judith Kerr sont pleines de poésie. Il y a un côté très contemporain dans sa technique. Je pourrais en citer plein, plein d’autres, il y en a beaucoup !
Enfin, Arno Célérier a été mon professeur à IPESAA. Il m’a toujours soutenu et aidé dans l’illustration pour la jeunesse. Même encore aujourd’hui après l’école ! Je suis très reconnaissante et je le remercie très sincèrement.
Quelques mots sur vos prochains ouvrages ?
Pour le moment je n’ai pas de prochains ouvrages ; même si je le souhaite très fortement. J’ai beaucoup de projets en élaboration qui attendent d’être sortis de ma tête ou d’être finalisés. J’ai travaillé sur d’autres projets éditoriaux et personnels mais je souhaite en faire de nouveaux qui n’existent pas encore car j’aime expérimenter. J’ai envie de concevoir un/des livre.s qui ont du sens et qui transmettent des messages.
Bibliographie :
- Pacifique, illustration d’un texte de Nicolas Mestre, Winioux (2018), que nous avons chroniqué ici.
En vacances avec… Antonin Louchard
Régulièrement, nous partons en vacances avec un·e artiste. Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais moi j’adore partir comme ça avec quelqu’un, on apprend à la·le connaître notamment par rapport à ses goûts… cet·te artiste va donc profiter de ce voyage pour nous faire découvrir des choses. On emporte ce qu’elle·il veut me faire découvrir. On ne se charge pas trop… Des livres, de la musique, des films… sur la route on parlera aussi de 5 artistes qu’il·elle veut me présenter et c’est elle·lui qui choisit où l’on va… 5 destinations de son choix. Cette fois-ci, c’est avec Antonin Louchard que nous partons ! Allez, en route !
- Home de Carson Ellis
- Gaston de Kelly DiPuccio & Christian Robinson
- Nuit d’orage de Michèle Lemieux
- L’imagier des Gens de Blexbolex
- Oncle Gilbert de Benoît
5 artistes plasticiens
- Cy Twombly
- Henry Darger
- James Castle
- Pilar Albarracin
- Erwin würm
- Sound of Noise de Ola Simmonson & Johannes Stjarne Nilsson
- Kraftidioten Hans Petter Moland
- End of Watch de David Ayer
- Les Révoltés de l’Ile du Diable de Marius Holst
- Beasts of No Nation de Cary Joji Fukunaga
- Peanuts de Charles Schultz
- Calvin & Hobbes de Bill Watterson
- You’re just jealous of my jet pack de Tom Gauld
- A Velvet Glove Cast in Iron de Daniel Clowes
- It’s a Good life if you don’t Weaken de Seth
- Mystères de Knut Hamsun
- Le Grand Marin de Catherine Poulin
- L’Expérience Oregon de Keith Scribner
- Le Monde à l’Endroit de Ron Rash
- Les Frères Sister de Patrick deWitt
5 CD
- In Wonderland de Night Ark
- Eden’s Island d’Eden Ahbez
- Surround de Incroyable Jungle Beat
- Flying away de Smoke city
- Blue Print de Imhotep
5 lieux
- Plougrescan, dans les Côtes-d’Armor à marée haute, puis à marée basse.
- La Petite Mer de Gâvres, près du Golfe du Morbihan
- Le Luberon et les bords de Durance en automne, vers Lauris
- Les Highlands, en Écosse, vers Loch Locky
- La Tour de Crest, dans la Drôme
Antonin Louchard est auteur et illustrateur.
Bibliographie sélective :
- Les bottes, texte et illustrations, Seuil Jeunesse (2018), que nous avons chroniqué ici.
- Le pire livre pour apprendre le dessin, texte et illustrations, Seuil Jeunesse (2017), que nous avons chroniqué ici.
- Super cagoule, texte et illustrations, Seuil Jeunesse (2016), que nous avons chroniqué ici.
- Pourquoi les lapins ne portent pas de culotte, texte et illustrations, Seuil Jeunesse (2016), que nous avons chroniqué ici.
- L’affaire du collier, une aventure très nouille, texte et illustrations, Thierry Magnier (2016), que nous avons chroniqué ici.
- Grande bouche, texte et illustrations, Seuil Jeunesse (2016), que nous avons chroniqué ici.
- Bouh !, texte et illustrations, Seuil Jeunesse (2016), que nous avons chroniqué ici.
- Le pire livre pour apprendre le pot, texte et illustrations, Seuil Jeunesse (2015), que nous avons chroniqué ici.
- Le Chevalier Noir, texte et illustrations, Thierry Magnier (2015), que nous avons chroniqué ici.
- Je veux voler, texte et illustrations, Seuil Jeunesse (2015), que nous avons chroniqué ici.
- Je suis un lion, texte et illustrations, Seuil Jeunesse (2015), que nous avons chroniqué ici.
- Cékicékapété ?, texte et illustrations, Thierry Magnier (2014), que nous avons chroniqué ici.
- La planète de la petite bête, texte et illustrations, Bayard Jeunesse (2014), que nous avons chroniqué ici.
- Le crocolion, texte et illustrations, Thierry Magnier (2013), que nous avons chroniqué ici.
- La chanson de la petite bête, texte et illustrations, Bayard Jeunesse (2014), que nous avons chroniqué ici.
- Gribouillis Gribouillons, texte et illustrations, Thierry Magnier (2002), que nous avons chroniqué ici.
- C’est la petite bête, texte et illustrations, Bayard jeunesse (1998), que nous avons chroniqué ici.
- Oh ! La vache, avec Katy Couprie, Thierry Magnier (1998), que nous avons chroniqué ici.
- La promenade de Flaubert, texte et illustrations, Thierry Magnier (1998), que nous avons chroniqué ici.
Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !