Aujourd’hui, je vous propose d’en savoir plus sur Élodie Shanta qui vient de sortir Ortie et Douce aux éditions BD Kids, puis c’est Céleste, 6 ans et demi, et sa petite sœur de 3 ans et demi, Thelma, qui sont les invitées de notre rubrique qui laisse la parole aux enfants, Les premier·ères concerné·es.
L’interview du mercredi : Élodie Shanta
Parlez-nous de votre parcours
Mes parents sont tous les deux très créatifs et j’ai toujours dessiné chez moi. Le dessin a toujours été ma passion première. En 2010 je quitte la fac d’arts plastiques de Rennes où j’avais passé ma licence, pour travailler en galerie d’art. À partir de 2012 je fais plusieurs petits boulots pour payer mes factures, mais je fais de la BD en parallèle. Je fais aussi de la peinture, du tatouage, de la broderie. En 2017 je m’installe à Bruxelles et malgré les jobs alimentaires, je bosse full time en parallèle sur ma carrière d’autrice. Je travaille beaucoup, mais ça paie, car en 2019 je peux me consacrer pleinement à la BD. C’est aussi l’année où, avec Tarmasz, on ouvre notre atelier/galerie/salon de tatouage.
Pouvez-vous nous parler de Douce et Ortie, qui vient de sortir chez BD kids ?
Je n’ai jamais aimé l’école, mais j’ai toujours adoré les histoires d’écoles magiques ou fantastiques. C’est comme un parcours scolaire alternatif que j’aurai aimé vivre. Après avoir traité l’école de magie dans Crevette, j’avais envie d’aller sur un autre terrain, alors j’ai imaginé cette histoire de superhéroïnes qui doivent découvrir leurs pouvoirs. Je trouve que lorsqu’on est jeune, on passe beaucoup trop de temps à l’école, donc j’imagine que c’est important de trouver un monde agréable pour s’enfuir et se plonger, au travers des histoires qu’on lit.
Qu’est-ce qui arrive en premier dans vos projets, les dessins ou l’histoire ?
Ce sont souvent les personnages qui apparaissent en premier, mais l’histoire suit très rapidement. Ça se fait presque simultanément.
Qu’est-ce qui vous inspire ? Il y a-t-il des illustrateurs et des illustratrices dont le travail vous touche ou vous inspire ?
Je m’inspire du quotidien, de mes lectures et de mes souvenirs d’enfance. Graphiquement j’aime des choses assez diverses et je m’éparpille souvent. Dans mes appréciations stables je peux citer : Geoffroy Monde, qui se renouvelle à chaque album sans oublier d’être drôle, Mortis Ghost et Marie Spénale pour les dessins mignons et ronds, Akira Toriyama qui m’a scotché quand j’avais douze-treize ans et dont je ne suis jamais revenue.
Avez-vous quelques coups de cœur à nous faire partager ?
Des BDs récentes : Micro zouzou de Leon Maret et Mathias Aregui chez 2024. Sous terre de Mathieu Burniat chez Dargaud.
Quelles étaient vos lectures d’enfant, d’adolescente ? Et en ce moment ?
J’aimais lire Tintin et tous les romans qui parlaient de fantastique et de magie, beaucoup de traductions américaines pas toujours d’excellentes qualités. Ado, j’ai adoré lire Jane Eyre de Charlotte Brontë.
Mes romans préférés du moment : Anne de Green Gables de Lucy Maud Mongomery, traduit récemment aux éditions Toussaint Louverture.
Et comme l’été arrive, je vais lire des nouvelles horrifiques, car j’adore ça !
Quelques mots sur vos prochains ouvrages ?
En ce moment je travaille sur deux projets.
L’un est scénarisé par ma talentueuse amie Elsa Bordier et se passe au raz des feuilles mortes, dans un monde d’insectes.
Dans l’autre je joins mes deux passions : Les blagues et la magie. Il s’agit encore d’une histoire de sorcière à l’école (cf Crevette), mais le traitement et les personnages seront très différents.
Bibliographie :
- Douce et Ortie, tome 1 : L’école des pouvoirs, BD Kids (2021).
- Résine, La ville brûle (2021).
- Crevette : Les premières années, éditions de la Pastèque (2020).
- Cécil et les objets cassés, éditions de la Pastèque (2020).
- Les tomates volantes, texte d’Elsa Bordier, Goater éditions (2019)
- L’énigme de l’objet mystérieux, illustration d’un texte d’Alexandre Fontaine-Rousseau, coédition éditions Lapin et Lyon BD festival (2019).
- Crevette, La Pastèque (2018), que nous avons chronique ici.
- Jujub et Bléblé, éditions Lapin (2018).
- Madame Musaraigne change de maison, Vide cocagne (2017).
- Les malheurs de Jean-Jean, Des ronds dans l’O (2016).
Les premier·ères concerné·es
Régulièrement, un·e enfant nous parle d’un livre qu’il ou elle a aimé, avec ses mots. Aujourd’hui c’est Céleste, 6 ans et demi et sa petite soeur Thelma, 3 ans et demi, qui nous parlent des albums Résidence Beau séjour et Oh non, George !. Si l’un de vos enfants veut être le ou la prochain·e, écrivez-nous !
La résidence Beau séjour est une résidence pour les animaux mignons que les enfants n’aiment plus trop. Il y a des licornes, des pikachus, des pandas, des dinosaures,… Mais des fois, il y a des animaux qui disparaissent. Poufy la licorne et Dodu le groloviou cherchent à comprendre pourquoi on n’a pas le droit d’aller dans le sous-sol.
J’ai aimé ce livre parce que j’adore la fin. C’est un livre qui fait rire. Les animaux de la résidence font des ateliers, ils vont dans la piscine, ils font des bêtises mais ils sont malins. Les peluches sont jalouses des « grolovious » à poils doux qui ont les oreilles mal peignées et les yeux encore plein de sommeil.
Je vous conseille de le lire parce que c’est rigolo.
Céleste, 6 ans et demi
Résidence Beau séjour, de Gilles Bachelet, Seuil Jeunesse (2020).
Ce livre raconte « Oh non George ! ». Harris dit qu’il va faire un tour et après George (c’est un chien) a promis d’être sage et en fait il est pas sage. Il voit un gâteau dans la cuisine et peut être il va le manger. Et oui. Oh non George ! Harris il est de retour et « t’as tout massacré » ! George ça le fait désolé. Après il va décider d’être bien sage. Bravo George !
J’aime ce livre parce que je l’adore et après maman elle me le lit. J’adore quand on dit « oh non George ». Tu peux le lire parce que il est trop bien ça va vous faire rigoler très fort.
Thelma, 3 ans et demi
Oh non, George !, de Chris Haughton, Thierry Magnier (2011).
Approche de la trentaine, et en a profité pour perfectionner ces petites choses si importantes qui font un tout. Vivre les livres, dessiner et créer des trucs, pour relier le dehors au dedans. Aime la nature, les histoires qui donnent espoir, celles aux allures de vieux grimoires, les BD hypersensibles et les images colorées.
Se retrouve dans le travail de Tarmasz, de Tayou Matsumoto, de Bretch Evens.