Une fois par mois, avec Véronique Soulé, nous mettons en avant deux invité·es lié·es par un livre. Cette fois-ci, c’est l’album Truffe, sorti chez La Pastèque qui nous a fait réunir l’autrice Fanny Britt et l’autrice-illustratrice Isabelle Arsenault. La première est mon invitée pour l’interview, le second répond à la rubrique (sonore !) Du tac au tac de Véronique Soulé.
L’interview du mercredi : Fanny Britt
J’aimerais tout d’abord que vous nous parliez de votre parcours.
J’ai d’abord une formation en écriture dramatique de l’École nationale de théâtre du Canada. Depuis une vingtaine d’années, j’écris des pièces de théâtre (autant pour le grand public que pour la jeunesse). J’écris aussi des romans et des essais. Je suis également traductrice. Bref, je suis une touche à tout !
Pouvez-vous nous présenter Truffe qui vient de sortir chez La Pastèque ?
Truffe est le petit frère de Louis, le personnage central de notre roman graphique précédent, Louis parmi les spectres. C’est un garçon joyeux, curieux, amoureux de la musique rock et muni d’une chevelure de feu. Il rêve de former un groupe de musique avec son amie Flo et son ami Riad. Il admire beaucoup son grand frère. Et surtout, il se pose au quotidien une multitude de questions, des plus simples (« Est-ce que Papi a déjà eu des cheveux ? ») aux plus grandes (« Comment exprimer son amour ? », « Quand on s’en va, est-ce qu’on oublie ? »).
Comment naissent vos histoires ?
Ça dépend toujours. L’inspiration vient de plusieurs sources. Parfois c’est une histoire dans le journal qui me donne une idée, parfois c’est un événement dont je suis témoin. Parfois, c’est quelqu’un dans mon entourage qui m’inspire (comme c’est le cas pour Truffe, largement inspiré par mon propre fils aux cheveux roux, Hippolyte). Je puise aussi beaucoup dans mes propres souvenirs d’enfance.
Truffe n’est pas votre premier album avec Isabelle Arsenault ! Parlez-nous de votre collaboration.
Nous nous sommes rencontrées au moment de créer Jane, le renard et moi, notre premier livre ensemble. Même si on ne se connaissait pas avant, on a tout de suite beaucoup cliqué : on avait des points communs dans notre sensibilité, dans notre façon de voir le monde, et même dans les choses qu’on choisissait de ne pas révéler. Jane a été une expérience formidable, alors on a voulu remettre ça avec Louis parmi les spectres, quatre ans plus tard. C’est un livre plus triste, mais nous avons tout autant aimé le créer. Et puis, il nous a donné l’idée de créer Truffe !
Quelle est la part de vous dans ce que vous écrivez ?
Il y a certainement une part de moi dans mes livres. Parfois je raconte carrément des choses qui me sont arrivées en les attribuant à mes personnages, mais même quand ce n’est pas le cas, je peux toujours identifier la part de moi dans mes personnages ou les situations que je choisis de mettre en scène. Par contre, je ne révèle pas toujours ce qui m’appartient, c’est mon jardin secret !
Qui sont vos premier·ères lecteurs et lectrices ?
Quand j’écris des histoires jeunesse, ce sont toujours mes fils qui me lisent en premier. Pour mes romans ou mes pièces, ça dépend. Ma meilleure amie lit mes pièces en premier depuis toujours (elle est metteure en scène). Pour mes romans, c’est souvent mon éditrice, grande complice de mon écriture, qui me lit en premier. Ensuite c’est mon mari !
Quelles étaient vos lectures d’enfant, d’adolescente ?
Outre Jane Eyre dont je parle dans Jane, le renard et moi, j’ai aussi eu une grande passion pour Anne of Green Gables, une héroïne de la littérature canadienne. J’ai aussi beaucoup aimé les romans d’une auteure américaine, Judy Blume, qui écrivait dans les années 70 des histoires réalistes autour de personnages modernes d’enfants et d’adolescents. J’ai toujours aimé lire des récits de vies « ordinaires », parce que ça n’est jamais si ordinaire que ça…
Quelques mots sur vos prochains ouvrages ?
Pour l’instant, je planche sur une nouvelle pièce jeunesse, qui devrait être produite par un théâtre de marionnettes à Montréal. Sinon, j’ai aussi des projets pour lecteurs adultes, un nouveau roman entre autres.
Bibliographie jeunesse francophone :
- Truffe, illustration d’un texte de Fanny Britt, La Pastèque (2021), que nous avons chroniqué ici.
- Louis parmi les spectres, illustration d’un texte de Fanny Britt, La Pastèque (2017), que nous avons chroniqué ici.
- Jane, le renard et moi, illustration d’un texte de Fanny Britt, La Pastèque (2012), que nous avons chroniqué ici.
- L’impatiente, texte illustré par Julie Morstad, La Courte Échelle (2011).
- Félicien et la grotte, texte illustré par Marianne Dubuc, La Courte Échelle (2011).
- Félicien et la grosse pomme, texte illustré par Marianne Dubuc, La Courte Échelle (2009).
- Félicien et les baleines, texte illustré par Marianne Dubuc, La Courte Échelle (2009).
Du tac au tac… Isabelle Arsenault
Une fois par mois, Véronique Soulé (de l’émission Écoute, il y a un éléphant dans le jardin) nous propose une capsule sonore, Du tac au tac. Avec la complicité du comédien Lionel Chenail, elle pose des questions (im)pertinentes à un·e invité·e que nous avons déjà reçu·e sur La mare aux mots. Aujourd’hui, c’est Isabelle Arsenault qui répond à ses questions à l’occasion de la sortie de l’album Truffe.
Isabelle Arsenault est autrice et illustratrice. Son dernier ouvrage publié aux éditions de La Pastèque (voir interview ci-dessus), Truffe est sorti le 15 octobre.
Bibliographie francophone :
- La scène de Maya, texte et illustrations, La Pastèque (à paraître le 14 janvier 2022).
- Truffe, illustration d’un texte de Fanny Britt, La Pastèque (2021), que nous avons chroniqué ici.
- Tu es chez toi, illustration d’un texte de M. H. Clark, Kimane (2019), que nous avons chroniqué ici.
- Parce que, illustration d’un texte de Mac Barnett, Little Urban (2019), que nous avons chroniqué ici.
- La quête d’Albert, texte et illustrations, La pastèque (2018), que nous avons chroniqué ici.
- Capitaine Rosalie, illustration d’un texte de Timothée de Fombelle, Gallimard Jeunesse (2018), que nous avons chroniqué ici.
- L’abeille à miel, illustration d’un texte de Kirsten Hall, La Pastèque (2018), que nous avons chroniqué ici.
- L’oiseau de Colette, texte et illustrations, La pastèque (2017), que nous avons chroniqué ici.
- Louis parmi les spectres, illustration d’un texte de Fanny Britt, La Pastèque (2017), que nous avons chroniqué ici.
- Une berceuse en chiffons, illustration d’un texte d’Amy Novesky, La Pastèque (2016), que nous avons chroniqué ici.
- Alpha, texte et illustrations, La Pastèque (2015), que nous avons chroniqué ici.
- Par une belle nuit d’hiver, illustration d’un texte de Jean Pendziwol, Magnard (2014).
- Virginia Wolf, illustration d’un texte de Kyo Maclear, La Pastèque (2012), que nous avons chroniqué ici.
- Jane, le renard et moi, illustration d’un texte de Fanny Britt, La Pastèque (2012), que nous avons chroniqué ici.
- Fourchon, illustration d’un texte de Kyo Maclear, La Pastèque (2011), que nous avons chroniqué ici.
- La boîte à souvenirs, illustration d’un texte d’Anna Castagnoli, OQO (2010), que nous avons chroniqué ici.
- Bonjour les hirondelles, illustration d’un texte d’Hélène Suzzoni, Casterman (2010), que nous avons chroniqué ici.
Retrouvez Isabelle Arsenault sur son site et sur son compte Instagram.

Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !