Aujourd’hui, on reçoit Margot Dessene, autrice et invitée de l’interview. Puis, c’est une bookstagrameuse, Judith (@it.is.about.fiction sur Instagram), qui va nous parler d’un roman qui l’a marquée.
L’interview du mercredi : Margot Dessenne
J’aimerais que tu nous dises quelques mots sur Absolu, ton premier roman.
C’est une saga de dystopie fantastique entre Hunger Games, Le Labyrinthe, L’Attaque des Titans et Fullmetal Alchemist où une ville n’ouvre ses portes qu’une fois par an pour y accueillir une mission : tuer le monstre qui rôde à l’intérieur ou mourir en essayant.
Absolu est un roman que l’on peut qualifier de dystopie. Est-ce un genre qui t’intéresse particulièrement ?
C’est un des genres que je lis le plus ! Que ce soit en Young Adult ou en adulte, du récent ou des classiques. C’est un genre fascinant qui peut autant faire vibrer les lecteurs par des aventures incroyables dans un monde terrible que faire le portrait de notre société actuelle et de ses failles.
Quelles ont été tes inspirations pour cette histoire ?
Je crois que je me nourris de tout ce que je lis et tout ce que je regarde. Même parfois des émissions de radio, des interviews, des articles de presse, une question que quelqu’un me pose. Tout est inspiration quand on écrit.
Absolu contient de multiples personnages et tout autant de points de vue. Comment t’es-tu organisée ?
Je suis une architecte pure et dure : je planifie absolument tout dans mon roman. En publiant le tome 1, je savais déjà plus ou moins comment finissait la saga. Du reste, je m’organise beaucoup sur Notion pour ne pas me perdre et j’ai un carnet qui me suit avec cette histoire depuis 2017.
Depuis quand écris-tu ? Est-ce une passion de toujours ou t’y es-tu mise plus tardivement ?
J’écris depuis toute petite, mais j’ai conscientisé mon envie d’écrire un roman à l’âge de 10 ans.
Qui ont été tes premier⸳ères lecteur⸳rices ?
Mes parents et ma sœur ! Et ce sont toujours aujourd’hui mes premiers fans.
Peux-tu nous raconter ton parcours ?
Eh bien, j’ai eu l’idée d’Absolu en 2017, mais je n’ai commencé à l’écrire que deux ans plus tard, après de très longs mois à planifier, créer l’univers et les personnages. Un an d’écriture plus tard et alors que je me suis lancée sur les réseaux sociaux pour parler d’écriture (juste avant le début du premier confinement), je me rends compte que mon premier jet mérite d’être totalement détruit pour être reconstruit. En septembre 2020, je recommence à zéro : au lieu d’un narrateur, sept personnes prennent la parole tour à tour pour raconter ce tome 1. J’envoie mon manuscrit en juin 2021 à une dizaine de maisons d’édition et je reçois trois refus : une maison qui a adoré mais qui me dit que la dystopie ne se vendra pas, un refus classique et une maison qui me dit que je dois simplifier le texte, le rendre plus jeunesse. Entre temps, je publie mes chapitres semaine après semaine sur Wattpad pour que mes abonnés puissent découvrir mon texte. Puis, enfin un oui et ma future éditrice qui me dit : « Bon, la dystopie militaire, je ne vais pas te mentir, ce n’est pas ce qui se vend le plus, mais moi, j’y crois. ».
Côté lectures personnelles, aurais-tu des coups de cœur à nous partager ?
Je suis une grande fan de Pierre Bottero, mais aussi de Neal Shusterman et de Pierce Brown, donc n’hésitez pas à aller découvrir leur travail si ce n’est pas déjà fait.
Que lisais-tu quand tu étais enfant et adolescente ?
J’ai toujours lu (et avant de savoir le faire, mes parents me lisaient beaucoup d’histoire), mais ma véritable entrée dans la littérature ado, ça a été à 9 ans avec Tara Duncan, suivi de près par Percy Jackson, Eragon, Oksa Pollock et bien sûr, le choc, Hunger Games au début du collège.
A part la suite d’Absolu, as-tu d’autres projets ?
Plein, mais je ne m’autorise pas trop à y penser pour me concentrer sur ma saga actuelle.
Bibliographie :
- Absolu : Les effacés, Bigbang (2023)
- Absolu : Les mobilisés, Bigbang (2023), que nous avons chronique ici.
Ce livre-là… Judith
Ce livre-là… Un livre qui touche particulièrement, qui marque, qu’on conseille souvent ou tout simplement le premier qui nous vient à l’esprit quand on pense « un livre jeunesse ». Voilà la question qu’on avait envie de poser à des personnes qui ne sont pas auteur·trices, éditeur·trices… des libraires, des bibliothécaires, des enseignant·e·s ou tout simplement des gens que l’on aime mais qui sont sans lien avec la littérature jeunesse. Cette fois, notre invitée est Judith, lectrice et libraire, qui partage ses lectures sur son compte Instagram @it.is.about.fiction.
Les milles visages de notre histoire, de Jennifer Niven, Gallimard Jeunesse, 2018
Pour certains romans, il est parfois difficile de poser des mots cohérents quand les pensées s’emmêlent. Ou plutôt quand les émotions se déchaînent… Je pourrais vous parler facilement de la façon rythmée dont s’enchaînent les chapitres, leur brièveté combinée à un style littéraire familier mais riche, simple mais réfléchi, qui vous entraîne à tourner les pages toujours plus vite. Ou vous parler des personnages, dont les personnalités se révèleront surprenantes et inattendues, puis vous raconter leurs actions, leurs réparties, leurs erreurs, leur complicité… Des personnages qui attendrissent autant qu’ils énervent tant ils sont humains, parfois puérils et frustrants, fragiles dans leurs failles mais tellement forts grâce à elles. Mais non… Je préfère évoquer surtout ce qui m’a attirée et ce que l’on retiendra une fois le temps écoulé : l’originalité de la situation. Une fille connue pour être « grosse » et un garçon secrètement « malade ». Cliché ? Détrompez-vous, c’était en réalité du jamais lu jusqu’à maintenant dans ma vie de lectrice, et rares sont les romans qui pourront rivaliser avec la délicatesse de Jennifer Niven, son sens de la douceur malgré l’émotion brute qui monte crescendo au fur et à mesure que votre cœur se lie à ceux des personnages. J’ai découvert entre les pages des Mille visages de notre histoire plus que ce à quoi je m’attendais, ce à quoi j’étais préparée. Bien davantage qu’une romance pour adolescent·es, c’est un récit sur l’acceptation de soi, mais aussi des autres. A travers les yeux des protagonistes, c’est apprendre et comprendre à voir au-delà de ce qu’une silhouette ou un comportement « salaud » cachent. C’est une histoire de patience et de douceur, d’amitiés, de famille, d’amour sous toutes les formes qu’on peut rencontrer quand on est ado, quand on grandit différent·e, mais jamais vraiment seul·e. De façon imprévisible, ce roman chamboule. Pas d’un seul coup, mais en plein de petites fois. Quelques phrases, des moments, par-ci, par-là, qui tantôt retournent, tantôt révoltent. J’ai souri, j’ai ri, je me suis énervée parce que « pourquoi dire ça ? », je me suis cachée d’embarras parce que « mon dieu pourquoi faire ça ? » et j’ai aimé. Mais surtout j’ai appris. J’ai appris que l’amour, quel qu’il soit, va bien au-delà des apparences et des impressions. C’est voir derrière les visages, celui qu’on se crée et le vrai. C’est se sentir chez soi et trouver sa juste place, avec l’autre et avec celleux qu’on aime. Les Mille visages de notre histoire est la preuve qu’il n’y a pas qu’avec les yeux que l’on peut voir ce qu’il y a d’extraordinaire.
Judith parle de ses lectures sur son compte Instagram @it.is.about.fiction ! Vous pouvez lire ses chroniques ici.
Passionnée de lecture depuis toujours, j’adore découvrir de nouvelles histoires et de nouveaux univers. J’aime échanger autour de ma passion, parler pendant des heures du dernier roman que j’ai lu, réarranger sans cesse ma bibliothèque et me balader en brocante à la recherche de petites pépites.