Aujourd’hui on reçoit tout d’abord Max Ducos dont l’album Mon passage secret a reçu le prix Landerneau 2022, puis c’est Romane Lefebvre, dont j’ai adoré le dernier album (C’est quand l’été ? aux éditions Le Diplodocus), qui nous ouvre grand les portes de son atelier pour nous faire découvrir comment elle crée.
L’interview du mercredi : Max Ducos
J’aimerais que vous nous présentiez Mon passage secret sorti l’année dernière chez Sarbacane et qui vient de recevoir le prix Landerneau.
Mon passage secret est un livre pour enfants qui raconte l’histoire de Lise et Louis qui cherchent le passage secret de leur grand-père, dans la maison familiale.
C’est un livre peint et dessiné à l’encre. Il a reçu le prix Landerneau 2022.
Comment est née cette histoire ?
L’histoire est venue au moment de la douche, lorsque je fixais la trappe d’accès aux tuyaux. Ce genre de trappe m’a toujours fasciné. L’histoire s’est alors construite dans ma tête.
Est-ce le texte ou les illustrations qui sont venu·es en premier ?
Le texte et les dessins sortent en même temps.
Plus généralement, comment vous viennent vos idées ?
C’est une question trop vaste pour y répondre par écrit…
Qui sont vos premier·ères lecteur·trices ?
Mes livres sont des albums jeunesse pour les enfants de la maternelle à la 5e. Quelques adultes aussi lisent mes livres, quand ils ont un lien avec la littérature de jeunesse.
Pouvez-vous nous raconter votre parcours ?
Bac littéraire, fac d’arts plastiques Bordeaux III, École des arts décoratifs de Paris, où j’ai créé mon premier album Jeu de piste à Volubilis. Celui-ci a été publié en suivant, ce qui m’a ouvert la porte de ce métier.
Quelles techniques d’illustration utilisez-vous ?
Tout dépend de l’album, en général gouache, crayons, ou encre sur papier Canson. Un peu de numérique pour les recherches et la post-production.
Quelles étaient vos lectures d’enfant, d’adolescent ?
J’aimais les livres d’images, les Tout l’univers, les vieux dictionnaires, les Tintin…
Quelques mots sur vos prochains ouvrages ?
Le vieil homme et la mare est un album qui sort aux éditions Poids Plume. Il s’agit d’un vieil homme avec une mare qui se fait exproprier de son terrain. Il part donc avec sa mare qu’il transporte comme un tapis en quête d’un endroit où il pourrait l’installer. Mais la route va être difficile…
Bibliographie :
- Le vieil homme et la mare, texte et illustrations, Poids Plume (2022).
- Mon passage secret, texte et illustrations, Sarbacane (2021).
- Boucles de pierre, illustration d’un texte de Clémentine Beauvais, Sarbacane (2021).
- Le garçon du phare, texte et illustrations, Sarbacane (2019).
- Le fossile, texte et illustrations, Sarbacane (2018).
- Bulle Ballu, illustration d’un texte de Pascale Moisset, Les petites moustaches (2018).
- Le royaume de minuit, texte et illustrations, Sarbacane (2016).
- 1000 il était une fois, texte et illustrations, Sarbacane (2015).
- Le mystère de la grande dune, texte et illustrations, Sarbacane (2014).
- Vert secret, texte et illustrations, Sarbacane (2011).
- Le carnaval des dragons, texte et illustrations, Sarbacane (2010).
- L’ange disparu, texte et illustrations, Sarbacane (2008).
- Jeu de piste à Volubilis, texte et illustrations, Sarbacane (2006).
Retrouvez Max Ducos sur son compte Instagram.
Quand je crée… Romane Lefebvre
Le processus de création est quelque chose d’étrange pour celles et ceux qui ne sont pas créateur·trices eux·elles-mêmes. Comment viennent les idées ? Est-ce que les auteur·trices peuvent écrire dans le métro ? Les illustrateur·trices, dessiner dans leur salon devant la télé ? Peut-on créer avec des enfants qui courent à côté ? Faut-il de la musique ou du silence complet ? Régulièrement, nous demandons à des auteur·trices et/ou illustrateur·trices que nous aimons de nous parler de comment et où ils·elles créent. Cette semaine, c’est Romane Lefebvre qui nous parle de quand elle crée.
Quand je crée, j’ai besoin d’être dans ma bulle. Mais une bulle musicale, car je travaille quasiment tout le temps avec de la musique dans les oreilles.
Ça m’aide à trouver les bonnes énergies pour produire des illustrations qui collent à l’humeur dans laquelle je suis et c’est principalement des images colorées que je souhaite partager.
Je réalise peu d’illustrations traditionnelles, je travaille principalement en digital avec mon iPad Pro sur l’application Procreate, alors je dessine dans toutes les conditions, sur tous les terrains. Que ça soit dans le canapé, dans mon lit, dans un train, un avion, chez papi, chez mamie, ou même sur la lune. Peu importe l’endroit et le bruit, car je travaille toujours munie de mes écouteurs ou de mon casque. Cela dit, l’endroit le plus efficace et le plus productif pour moi reste mon bureau. Je pense que c’est un lieu où psychologiquement je me mets dans les bonnes conditions pour produire des images qui me plaisent rapidement.
Par contre, le processus créatif n’est pas le même lorsque je fais mon travail d’auteure et que je dois trouver l’inspiration pour écrire des histoires. Un seul endroit : mon bureau. Une seule musique : le silence. J’ai besoin de beaucoup de concentration dans ces moments-là, alors je ne peux pas être distraite par le confort de mon lit ou par le rythme des basses de mon morceau d’électro-house préféré.
Quant à mon inspiration pour réaliser des images indépendantes, c’est-à-dire des images que je produis pour moi-même ou pour ma boutique en ligne, elle vient des musiques que j’écoute, des souvenirs de vacances, d’enfance ou de mes propres émotions du moment.
Concernant mon moment préféré de la journée pour travailler, je pense que je n’en ai pas. Le meilleur moment pour travailler est l’instant où je me sens prête à le faire. Ça peut très bien être à 7 heures du matin dans mon lit, comme à 23 heures sur mon bureau. J’essaye de me fixer des horaires par moments, mais mon humeur préfère gérer mon planning par elle-même.
Romane Lefebvre est autrice et illustratrice. Son dernier album, C’est quand l’été ? — pour lequel j’ai eu un coup de cœur —, est paru en avril dernier aux éditions Le diplodocus.
Bibliographie :
- C’est quand l’été ?, texte et illustration, Le diplodocus (2022), que nous avons chroniqué ici
- De l’embarras au choix, texte et illustrations, CotCotCot éditions (2019).
Retrouvez Romane Lefebvre sur son site et sur Instagram.
Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !