Aujourd’hui, je reçois Mélanie Perry, la nouvelle directrice des éditions Didier Jeunesse. Ensuite, c’est Alexandra Pichard que nous recevons grâce à Véronique Soulé. Elle est son invitée de Du tac au tac, la rubrique (sonore !) qu’elle réalise pour nous une fois par mois.
L’interview du mercredi : Mélanie Perry
Pouvez-vous nous raconter votre parcours ?
J’ai fait des études littéraires : lettres modernes et philosophie. Alors que je peinais à me projeter dans l’avenir, me plaignant que mon master ne m’apporterait aucun emploi, j’ai rencontré Fanny Joly, une autrice. Elle m’a parlé de son travail et des maisons d’édition avec lesquelles elle travaillait. J’ai eu envie d’essayer. Des stages chez Casterman et Bayard ont réveillé la petite fille qui avait toujours adoré les histoires du soir, racontées par la voix de ma maman. J’ai plongé dans la littérature jeunesse avec un immense bonheur.
Puis, après le master 2 de Politique éditoriale à Villetaneuse, j’ai travaillé pour Casterman en freelance pour les romans jeunesse et la BD. Au bout de deux ans j’ai pris le poste d’éditrice de la Petite enfance. Dix ans dans cette belle maison et beaucoup de chouettes livres, pop-up, comptines, albums… Des auteurs formidables. J’y ai presque tout appris !
En 2016, vous avez intégré l’équipe de Didier Jeunesse, pouvez-vous nous raconter votre arrivée dans cette belle maison ?
Au bout de quelques années, j’ai eu envie de revenir à ma première passion : les romans jeunesse. Michèle Moreau, fondatrice de Didier jeunesse, a bien voulu me faire confiance malgré mon expérience courte dans ce domaine, je la remercie pour son ouverture ! Il était nécessaire de développer le catalogue qui comptait déjà des auteurs extrêmement talentueux. C’est une maison reconnue pour la qualité de sa production, tant en musique qu’en albums. Il fallait garder cette exigence tout en proposant des nouvelles thématiques attractives pour les lecteurs, développer les 8-12 ans… Une mission qui m’a passionnée.
Depuis le 1er juillet, les choses ont changé, et vous voilà à la tête de la maison, suite au départ de Michèle Moreau. Racontez-nous ce changement.
Lorsque Michèle a annoncé son départ à la retraite, nous avons évoqué l’idée que je reprenne sa suite. La direction du groupe voulait favoriser une personne familière aux valeurs de la maison. Plus que jamais, j’avais envie de défendre ce magnifique catalogue avec une équipe et des auteurs que j’adore. Voilà comment je me suis lancée dans cette nouvelle aventure.
Quel est maintenant votre rôle au sein de la maison ?
Travailler avec les éditrices, l’équipe marketing sur de nouvelles perspectives, valoriser notre fonds musical, albums, romans, petite enfance. Représenter la maison auprès de nos partenaires de la diffusion, des libraires, des prescripteurs et tous ceux qui peuvent porter haut les couleurs de Didier Jeunesse. Donner une belle santé financière à la maison.
En prenant la direction de la maison, avez-vous envie de changer certaines choses ?
Nous avons beaucoup d’envies, d’idées, de projets de développement, oui ! Pas seulement au niveau éditorial, nous voulons aussi dynamiser notre communication. Le domaine de la musique a connu de fortes mutations ces dernières années, il faut donc recentrer et valoriser notre offre, il y a beaucoup de choses à faire sur chaque secteur et les évolutions se verront à partir de 2025. Je veux aussi remettre à l’honneur une collection fondamentale et précieuse de notre fonds : les albums À petits petons.
Comment définiriez-vous Didier Jeunesse ?
Didier Jeunesse est une maison de littérature jeunesse qui a toujours valorisé l’oralité, la qualité et l’ouverture. Des À petits petons (des bijoux d’albums à raconter à voix haute) aux Comptines du monde, son offre pour la jeunesse est unique. Jusque dans les romans, l’attention portée à la musicalité des phrases et à la subtilité du propos reste un objectif. Tout ce que nous développerons devra porter ces valeurs.
Pour vous, qu’est-ce qu’un bon livre jeunesse ?
C’est sûrement un livre qui rencontre son lecteur. Derrière cette évidence, se cache un alliage délicat de simplicité et d’originalité, un propos qui se met à la hauteur de l’enfant pour le toucher, l’amuser ou le faire réfléchir.
Et qu’est-ce qu’un·ne bon·ne éditeur·rice ?
Je suis persuadée que tous les éditeurs de littérature jeunesse ont un rapport spécial à leur moi enfant, une émotion intacte qui les fait vibrer et guide leurs choix. C’est ce que je vois autour de moi en tout cas. Dans chaque secteur les qualités demandées varient un peu, mais je crois qu’il faut être curieux, défricheur, enthousiaste, tout autant que bon analyste (comment aider l’auteur à améliorer son manuscrit ?) et un peu coach aussi, pour soutenir les auteurs dans leur création.
Quelles étaient vos lectures d’enfant, d’adolescente ?
Dans le désordre : Les contes d’Andersen et les contes en général, Agatha Christie, les magazines de Bayard, les Super Picsou Géant qui faisaient mes étés, Tintin, Astérix et Lucky Luke lus mille fois, pas mal de romans classiques, car il n’y avait pas une offre aussi riche qu’aujourd’hui en romans jeunesse.
Quelques mots sur les prochains ouvrages à paraître?
En 2024, nous allons mettre l’accent sur notre anti-héros super loser préféré : Loup Gris !
De nouveaux petits livres sonores verront le jour, des albums pleins d’humour, de nouvelles autrices de romans font leur apparition, et de la musique portée par nos conteurs et talents maison.
Les derniers livres Didier Jeunesse que nous avons chroniqués.
- Mon hérisson, d’Atelier Saje (2023), que nous avons chroniqué ici.
- Écureuil dans la tempête, d’Olivier Desvaux (2023), que nous avons chroniqué ici.
- Elle fait le printemps, texte de Praline Gay-Para, illustré par Lauranne Quentric (2023), que nous avons chroniqué ici.
- C’est qui les méchants ?, texte de Stéphane Servant, illustré par Laetitia Le Saux (2023), que nous avons chroniqué ici.
- Je t’ai vu, texte d’Éric Pintus, illustré par Rémi Saillard (2023), que nous avons chroniqué ici.
- La délicieuse omelette, texte de Marie Brignone, illustré par Émilie Michaud (2022), que nous avons chroniqué ici.
- Par une nuit d’hiver, texte de Catherine Pallaro, illustré par Hualing Xu (2022), que nous avons chroniqué ici.
- Une pomme pour Tom et Lucie sous la pluie, de Charlotte Roederer, France Cottin et Didier De Calan (2022), que nous avons chroniqué ici.
- Mon grand livre de comptines, illustré par Clémence Pollet (2022), que nous avons chroniqué ici.
- Bulle et Bob sous la neige, texte écrit, chanté et raconté par Natalie Tual, illustré par Ilya Green (2022), que nous avons chroniqué ici.
- Maxine et Mifa, texte de Karine Guiton, illustré par Chiara Baglioni (2022), que nous avons chroniqué ici.
Retrouvez les éditions Didier Jeunesse sur le site : https://www.didier-jeunesse.com.
Du tac au tac… Alexandra Pichard
Une fois par mois, Véronique Soulé (de l’émission Écoute, il y a un éléphant dans le jardin) nous propose une capsule sonore, Du tac au tac. Avec la complicité du comédien Lionel Chenail, elle pose des questions (im)pertinentes à un·e invité·e que nous avons déjà reçu·e sur La mare aux mots. Aujourd’hui, c’est Alexandra Pichard qui répond à ses questions.
Alexandra Pichard est autrice et illustratrice. Son dernier album, Ulysse dont une nouvelle fois elle signe texte et illustrations, est sorti aux éditions Les fourmis rouges.
Bibliographie sélective :
- Ulysse, texte et illustrations, Les fourmis rouges (2023).
- Le bon coin, album, texte et illustrations, Les fourmis rouges (2020), que nous avons chroniqué ici.
- Un monde de lunettes/Un monde de chaussures/Un monde de chapeaux, albums, illustrations de textes d’Olympe Perrier, Magnard (2019), que nous avons chroniqués ici.
- Troisième branche à gauche, album, texte et illustrations, Les fourmis rouges (2015).
- Puisque c’est comme ça, je m’en vais !, illustration d’un texte de Mim, Magnard Jeunesse (2014), que nous avons chroniqué ici.
- Cher Bill, texte et illustrations, Gallimard Jeunesse Giboulées (2014), que nous avons chroniqué ici.
- Les socquettes blanches, illustration d’un texte de Vincent Cuvellier, Gallimard Jeunesse Giboulées (2013), que nous avons chroniqué ici.
- Le livre qui fait parler les parents et les enfants : Mon corps et moi, illustration d’un texte de Sophie Coucharrière, Père Castor (2012).
- Être responsable, illustration d’un texte de Fabien Lamouche, Gallimard Jeunesse Giboulées (2011).
- Muette, illustration d’un texte d’Anne Cortey, Autrement (2011), que nous avons chroniqué ici.
- Nina et les oreillers, illustration d’un texte de Maylis de Kerangal, Hélium (2010), que nous avons chroniqué ici.
- Herman et Dominique, texte et illustrations, Thierry Magnier (2009).
Retrouvez Alexandra Pichard sur son site : https://alexandrapichard.com.

Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !