Un conte peu connu d’un célèbre auteur, et un conte très classique comme vous ne l’avez jamais lu !
Finn et Cara sont frère et sœur. Ils sont irlandais, et vivent sur une petite île de pêcheurs. Un jour, leur père leur offre une curragh, petite barque traditionnelle et les autorisent à prendre la mer, en leur donnant tout de même tout un tas de recommandations. Bien évidemment, comme dans tout conte qui se respecte, rien ne se passe comme prévu, et les voilà perdus au large des côtes irlandaises, dans un épais brouillard. Ils se laissent porter par le courant et échouent finalement sur l’Ile aux Brumes. Ils vont y rencontrer le Maître des Brumes, un vieillard un peu magicien qui vit en compagnie d’oiseaux et de poissons, et qui régulièrement joue un peu avec la vapeur d’eau pour plonger toute la région dans une brume épaisse. De retour chez eux, personne ne les croira jamais, mais eux savent bien ce qu’ils ont vécu et partagent les souvenirs de cette aventure secrète.
Je connaissais Tomi Ungerer pour son célèbre album Les Trois Brigands, découvert quand j’étais enfant. J’étais donc curieuse de découvrir Le Maître des Brumes, un conte adapté d’une bande dessinée parue en 1949 . Je n’ai pas été déçue ! On est immédiatement dépaysé, plongé dans l’Irlande rude et reculée. Quelques mots irlandais jalonnent l’histoire, mais ne gênent jamais la compréhension de cette histoire qui reprend la structure classique des contes. Beaucoup d’aventure, du mystère, une rencontre un peu surnaturelle, un château reculé, et une chute malicieuse et heureuse sont autant d’ingrédients qui font la réussite de cette histoire. Ajoutez à cela des illustrations très sombres, mais vraiment belles qui rendent à la fois compte des magnifiques paysages et du caractère des personnages, et une mise en page classique et efficace (texte sur la page de gauche, grande illustration à droite), et vous obtenez une histoire intemporelle !
Quand on parle de conte qui traverse les générations, je pense que Les Trois Petits Cochons est un bon exemple ! En voici une nouvelle réécriture…
Et quelle réécriture ! Tout commence comme dans l’histoire originale : trois petits cochons s’en vont parcourir le monde, et construisent chacun une maison. Le premier la construit en paille et elle ne résiste pas longtemps au souffle du loup.
Mais à partir de là, vous risquez d’être surpris : le petit cochon est chassé de l’illustration par la déflagration. Son frère (mais si, vous savez bien, celui de la maison en bois) ne tarde pas à le rejoindre, et tous deux retrouvent leur aîné raisonnable réfugié dans sa maison de briques. Ils ont donc tous échappé au loup, et se baladent maintenant dans le livre. Ils poussent les pages, se font de la place, et décident d’aller explorer les lieux. Ils construisent un avion en papier avec un des dessins et s’amusent comme des petits fous. Après un bref passage dans une histoire complètement mièvre et loufoque qui ne les intéressent pas, ils finissent par sauver un dragon de l’assaut d’un chevalier dans une autre aventure. C’est bien beau tout cela, mais s’ils veulent trouver un toit, il va bien falloir rentrer dans leur histoire, pour retrouver la maison de brique !
Je suis adepte des réécritures de contes classiques. Mais Les Trois Cochons de David Wiesner est un album qui met selon moi la barre très haut dans le domaine. On va de surprise en surprise, et bien qu’on ait l’impression au départ que tout parte un peu dans tous les sens, c’est finalement très finement construit. C’est là toute la prouesse ! Les illustrations sont très réalistes et donnent réellement l’impression que les trois cochons ont pris le contrôle sur l’auteur : papier froissé, page déplacée ou pliée, mots qui s’envolent,… Les petits lecteurs se régaleront des facéties des trois porcelets, et les adultes apprécieront cette manière détournée de raconter cette histoire si connue !
Quelques pas de plus…
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Le Maître des Brumes de Tomi Ungerer traduit par Florence Seyvos L’école des loisirs 13,70 €, 235 x 315 mm, 48 pages, imprimé en France, 2013 |
Les Trois Cochons de David Wiesner, traduit par Catherine Bonhomme Circonflexe 13,50 €, 290 x 235 mm, 40 pages, imprimé en Italie, 2002 |
Pomme, le dernier numéro de Georges le petit-petit-petit magazine, est déjà disponible. On y suit un petit chien dans les rues de New-York la grosse pomme, on rit avec les aventures de Panpi et Gorri, et on y apprend pourquoi la pomme est si importante dans les histoires. Mais comme Georges est très complet, on peut aussi jouer, bricoler, lire l’interview d’une boulangère, ou bien encore cuisiner des chips de pommes. Le tout dans un univers graphique, coloré et fouillé ! A mettre entre les mains des enfants… et des plus grands.
Marianne
Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !
Un grand Ungerer!
Très bonne idée la version des trois petits cochons !