Aujourd’hui, on court, on pédale, on frappe dans une balle avec le pied ou la main, on escalade ou bien on se jette à l’eau grâce à deux petits albums drôles et inventifs. Le premier se propose de nous faire découvrir l’histoire de la bicyclette, tandis que le second met à l’honneur les sports et l’esprit sportif grâce à vingt-quatre poèmes.
Le 12 juillet 1817, le baron allemand Karl Drais parcourt 14,4 km assis à califourchon sur une poutre en bois reliant deux roues. Cette machine révolutionnaire appelée la draisienne suscite un engouement populaire. Seul problème : elle ne dispose pas de pédales. Il faudra attendre 1861 pour qu’un serrurier français en rajoute. À partir de cette date, l’histoire de la bicyclette peut commencer.
À bicyclette est un formidable petit livre-documentaire. En huit pop-up, Dominique Ehrhard nous conte l’histoire de cette extraordinaire invention. Chaque page nous fait découvrir « un moment » fort. Ainsi, on démarre avec l’invention de la draisienne, pour poursuivre avec la création de machines farfelues à la fin du XIXe siècle (le grand bi). Mais ce que nous raconte l’auteur, c’est aussi et surtout que la bicyclette est un instrument accompagnant les mouvements sociaux.
Ainsi, avec l’arrivée sur le marché de la « petite reine », les femmes peuvent elles aussi rouler. En 1936, l’instauration des congés payés par le Front populaire permet, pour la première fois, aux salarié·es de profiter des vacances et de se mettre au vélo. Enfin, dans les années 1970, un vent de liberté souffle sur le monde du sport. C’est l’invention des « pratiques libres » : surf, escalade, skate… et aux États-Unis, de jeunes hippies trafiquent leur vélo et donnent naissance au VTT. Très didactique, ce livre au petit format séduira les plus jeunes par sa forme et par ses animés efficaces et stylisés. Les anecdotes, courtes, n’en demeurent pas moins précises et fiables. Et l’on a qu’une envie, une fois le dernier pop-up replié : enfourcher son vélo et rouler vers d’autres horizons !
Sportifs et sportives, ne cherchez plus, ce recueil de poésie est fait pour vous ! Que vous soyez un.e athlète de haut rang, un·e sportif·ve du dimanche, ou encore des de printemps et d’automne (et bien quoi ?! les Jeux olympiques d’été et d’hiver existent déjà !), il y en a pour tous les goûts.
Avec Ça marche et autres poèmes sportifs, François Gravel et Laurent Pinabel plongent en vingt-quatre poèmes illustrés dans l’univers du sport. C’est drôle et inventif. Si certains poèmes s’intéressent à un sport en particulier — le foot, le golf, le tennis — c’est bien « l’esprit sportif » qui est aussi ici décortiqué avec fantaisie et humour. Ainsi, l’on trouve également un poème sur les médailles, où l’auteur avec espièglerie nous rappelle que l’important reste la participation : toutes les médailles se valent, celle en or comme celle en chocolat, un poème sur les mauvais perdants, un poème sur la solidarité où l’auteur propose la mise en place de « nouvelles olympiades » où les athlètes pourraient, au lieu de lancer des marteaux, planter des clous pour construire des maisons aux sans-abri. Jeux de mots, calembours, mots d’esprit, tout y est et c’est un plaisir que de lire à haute voix ces petits poèmes, qui sous leur dehors naïfs n’en demeurent pas moins très justes, notamment lorsqu’ils dénoncent, avec légèreté, l’univers du sport aujourd’hui marketé à outrance et saturé de publicité : « Vous ne trouvez pas qu’on exagère ?/À quand des shampoings annoncés sur les patins/Et du papier hygiénique/Sur les supports athlétiques ? ».
À bicyclette![]() ![]() de Dominique Ehrhard Les Grandes Personnes 20 €, 186×132 mm, 18 pages, imprimé en France, 2022. Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
Ça marche et autres poèmes sportifs ![]() ![]() Texte de François Gravel, illustré par Laurent Pinabel Les 400 coups 15,50 €, 173×236 mm, 56 pages, imprimé en France, 2022. Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |

Née au début des années 90s, tour à tour professeure, amoureuse de la vie, de la littérature, de la musique, des paysages (bourguignons de son enfance, mais pas que…), des films d’Agnès Varda, des vers de Cécile Coulon et des bulles de Brétecher. Elle a fait siens ces mots de Victor Hugo “Ceux qui vivent ce sont ceux qui luttent”.




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