Aujourd’hui, je vous propose de rencontrer une reine du vélo puis de partir en mer !
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À dix ans, Alfonsina a reçu son premier vélo, cadeau de son père. Une fille avec un vélo, surtout de cette taille, ça fait jaser dans le quartier, bientôt on lui crie qu’elle est un garçon manqué et on la rebaptise Alfonsino ! Alors Alfonsina se déguise en garçon pour pratiquer ce sport qu’elle aime tant, ainsi on la laissera tranquille ! Avec le temps, la passion ne diminue pas, au contraire, elle sait qu’un jour elle sera cycliste ! À treize ans, elle gagne d’ailleurs sa première course…
Inspiré de la vie de la cycliste Alfonsina Strada (la seule femme à avoir participé à l’un des trois grands tours cyclistes masculins), cet album n’est pas seulement un album qui met en lumière une femme qui a osé aller contre les dictats de son époque. C’est un album totalement réussi, tant au niveau du texte que des illustrations. Graphiquement, l’album est un régal, les illustrations en Pantone, un brin rétro, colorées, sont magnifiques et l’on prend énormément de plaisir à lire le texte court, mais qui en dit beaucoup, bref, voilà un album vraiment réussi !
C’est l’histoire d’un canard en plastique qui a vogué sur les mers… Au départ, rien ne le destinait à ça, il est né dans une usine, en Chine, puis a été rangé dans un conteneur avec des milliers de ses congénères pour être envoyé aux États-Unis… Sauf qu’il n’y est jamais arrivé, car une tempête a fait basculer le conteneur par-dessus bord… Alors il a vogué, parmi les poissons, les tortues et les méduses, il a même rencontré des sacs plastiques, avant de s’échouer sur une plage…
Là aussi, c’est un album tiré d’une histoire vraie, celle d’un cargo qui a largué en mer une partie de sa cargaison en 1992, et dont certains jouets ont été retrouvés dix mois plus tard en Alaska, en Europe ou à Hawaï… Ces canards ont permis, nous apprend le communiqué de presse, aux scientifiques de modéliser les courants marins. Bien entendu, l’histoire est l’occasion de parler d’écologie et de la façon dont les mers sont polluées (on apprend d’ailleurs, entre autres, dans les deux pages de documentaire en fin d’album qu’en 2050 il y aura plus de plastique dans l’océan que de poissons…). L’histoire est passionnante, joliment illustrée, bourrée d’infos documentaires et fait réfléchir à notre consommation de plastiques, souvent venus du bout du monde…
Il est question de s’enlacer, de racines et de plumes. On parle aussi de partir seul et de se rassembler, de viser le ciel et d’yeux salés. Il est aussi question de prendre le large.
Quel album singulier que ce L’appel du large signé Cathy Ytak et Laurent Corvaisier. Un album au texte déroutant, mais beau. Difficile de vous dire avec certitude (en tout cas en ce qui me concerne) de quoi l’on parle ici. Mais c’est aussi ça la force d’un·e auteur·rice, c’est de réussir à nous emporter, à nous perdre et pourtant à nous faire aimer le voyage (ça me fait penser à ce que disait Pierre Lapointe dans une interview, sur le fait qu’il aime qu’on ne comprenne pas tout dans ses chansons… et personnellement ça ne m’empêche pas de les adorer). Ce texte extrêmement poétique est illustré par le très talentueux Laurent Corvaisier, et là encore quel bonheur ! Bref, voilà un album singulier… mais tellement beau !
Alfonsina, reine du vélo de Joan Negrescolor (traducteur·rice non crédité·e) Gallimard Jeunesse 15,90 €, 222×286 mm, 48 pages, imprimé en Pologne chez un imprimeur éco-responsable, 2021. Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
Un canard à la mer de Markus Motum (traduit par Stéphanie Alglave) Delachaux et Niestlé jeunesse 13,50 €, 242×276 mm, 32 pages, imprimé en Slovénie, 2021. Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
L’appel du large Texte de Cathy Ytak, illustré par Laurent Corvaisier À pas de loups 17,50 €, 230×330 mm, 48 pages, imprimé en Belgique chez un imprimeur éco-responsable, 2021. Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !