Aujourd’hui, je vous propose trois albums dans lesquels l’imaginaire tient un grand rôle et deux films que je vous conseille.
C’est l’anniversaire de sa grand-mère. Les adultes, eux, ont l’air de bien s’amuser, mais elle, elle s’ennuie un peu… Et si elle allait dans le jardin ? Voilà le début d’une grande aventure !
La petite héroïne du très bel album Le jardin invisible va faire un beau voyage dans le jardin de sa grand-mère où un caillou peut devenir une montagne et où les aigrettes d’un pissenlit deviennent des parachutes. Ici, on attrape les étoiles avec un filet à papillons et l’on croise des dinosaures. L’univers graphique de Marianne Ferrer (qu’on avait interviewée ici pour Racines, son album précédent) est décidément aussi poétique qu’esthétique et nous propose de bien beaux voyages.
Un magnifique hommage à l’imaginaire des enfants.
Julie a un gros souci à l’école. Ce souci porte un nom : le Snurtch ! Ce monstre pas vraiment cool la précède souvent et fait des tas de bêtises (comme gribouiller, dire des gros mots ou roter…). Forcément, ça perturbe Julie qui n’arrive plus à se concentrer pour travailler en classe et qui se fâche avec les autres élèves… Faut dire aussi que c’est souvent elle qui est punie pour ses bêtises à lui… La vie de Julie n’est vraiment pas facile.
On peut voir le snurtch comme une sorte d’ami imaginaire (qui a bon dos) ou comme une personnification de la colère de Julie (comme dans Grosse Colère de Mireille d’Allancé). Si l’histoire n’est donc pas ultra originale, les illustrations de Charles Santoso sont drôles, piquantes, esthétiques… on adore la trogne de Julie, ses expressions. Cet album bourré d’humour est d’ailleurs écrit par les mêmes auteurs que le génial Je n’aime pas Koala (chroniqué ici)
Un album vraiment drôle sur le monstre qui se cache en chacun de nous.
Profitant du soleil, il prend son vélo et part avec son chien rejoindre ses amis, d’autres viendront bientôt grossir les rangs et les voilà qui roulent tous le long d’un chemin fleuri, puis c’est dans la forêt qu’ils s’aventurent, mais là des animaux de toutes sortes les attendent… et même des dinosaures !
Susumu Shingu se rappelle, dans le petit texte qui clôture l’ouvrage, de son enfance quand il partait avec son « vélo rouillé » et que c’était un « moyen de transport magique qui pouvait [l’]emmener où [il] voulait dans le monde ». Car c’est de ça aussi qu’il est question ici, des mondes imaginaires qu’on s’invente, une simple forêt devient d’un coup, pour une bande d’amis, une jungle dangereuse. Les illustrations à la peinture ne nous montreront jamais le visage du héros, c’est plutôt à travers ses yeux que l’on voit ce qu’il vit, même lorsqu’il regarde ses pieds.
Un album plein d’intelligence et de poésie sur les voyages imaginaires.
Il était une fois un petit village paisible où tout le monde vivait en harmonie… jusqu’au jour où le maire disparut du jour au lendemain. Peu de temps après cette étrange disparition, Mika, un petit chat, et Sebastian, un petit éléphant, trouvèrent une bouteille jetée à la mer contenant une lettre du maire expliquant qu’il est sur une île mystérieuse et une graine étrange. Une fois plantée cette graine allait donner une poire géante qui, par un concours de circonstances, serait leur moyen de navigation pour rejoindre cette île mystérieuse… mais la traversée ne serait pas de tout repos.
Si le côté très « numérique/3D » des personnages peut déranger dans un premier temps, très vite on est subjugué par les couleurs, les décors, l’univers de ce magnifique long métrage qu’est Mika & Sebastian : l’aventure de la poire géante. C’est une aventure extraordinaire qu’on nous propose et les enfants de 4 à 40 ans (en tout cas, c’est ce qu’on a testé) vont être captivés de la même façon par ce récit où l’on croise des pirates, des fantômes et des poires géantes ! C’est drôle, bien écrit, époustouflant graphiquement parlant et en plus il y a un sacré suspense ! Bref, voilà de quoi passer un super moment en famille dès demain dans les salles !
Un long métrage danois qui séduit grands et petits et embarque tout le monde dans une grande et belle aventure.
Il y a des scientifiques qui ont gardé leur âme d’enfant (et qui ont un brin de folie), c’est le cas de l’archéologue Oliver Weller qui, plutôt qu’aller trifouiller la terre pour trouver quelques reliques gallo-romaines, s’est dit « et si je retrouvais la cabane de Peau d’âne ? ». C’est en effet à la recherche de traces du chef-d’œuvre de Jacques Demy que lui et son équipe se sont lancés. Retrouveront-ils·elles la fontaine dans laquelle Catherine Deneuve se regarde ou le miroir de la Fée des Lilas ? Et la bague, au fait, qu’est-elle devenue ?
Les fans de Peau d’âne, dont je fais partie, vont adorer ce documentaire totalement fou dans lequel une équipe de scientifiques part donc à la recherche des traces du tournage du film. Non seulement on verra donc ces fouilles archéologiques, mais on parlera aussi de l’origine du conte (et même des contes), on l’analysera, on essayera de comprendre tout ce qui y est dit. C’est passionnant du début à la fin, très drôle par moment, et surtout plein d’émotion. Le film n’est sorti que dans une seule salle de cinéma, mais est d’ores et déjà disponible en DVD et Blu-Ray.
Un film qui va captiver tout ceux et toutes celles qui chantent à tue-tête les Rêves secrets d’un Prince et d’une Princesse… et même les autres !
Le Jardin invisible![]() ![]() Texte de Valérie Picard, illustré par Marianne Ferrer Belin Jeunesse 13,50 €, 166×215 mm, 64 pages, imprimé en France chez un imprimeur éco-responsable, 2018. |
Le Snurtch![]() ![]() Texte de Sean Ferell (traducteur·trice non crédité·e), illustré par Charles Santoso Alice Jeunesse dans la collection Histoires comme ça 12,90 €, 237×242 mm, 36 pages, imprimé en Chine, 2017. |
Avec le soleil![]() ![]() de Susumu Shingu (traducteur·trice non crédité·e) Gallimard Jeunesse dans la collection Gallimard Jeunesse Giboulées 14 €, 302×205 mm, 44 pages, imprimé en Espagne chez un imprimeur éco-responsable, 2018. |
| Mika & Sebastian : l’aventure de la poire géante de Philip Einstein Lipski, Jorgen Lerdam et Amalie Naesby Fick |
| Peau d’âme, sur les traces du film de Jacques Demy de Pierre Oscar Lévy |

Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !


