Aujourd’hui, on plonge au fond des bois grâce à deux superbes albums : À l’intérieur des gentils (pas si gentils) de Clothilde Perrin (un vrai bijou !) et le très émouvant Gronouyot
Qui sait ce que cachent véritablement les enfants des contes de fées dans leurs besaces ? Une carte de la forêt pour échapper aux grands méchants ? Et les princes et les princesses ? Sont-ils si lisses que ça ? Quant aux fées, savez-vous vraiment quels sont leurs plats préférés : la soupe de citrouille, le gigot de cent ans ou bien le gâteau de lune ? Bref, connaissez-vous si bien que ça les personnages archi-célèbres des contes ?
Attention, énorme coup de cœur ! À l’intérieur des gentils (pas si gentils…) est un ouvrage fabuleux et étonnant dans lequel on plonge avec extase et ravissement. Ce livre-objet se décompose en trois parties : on découvre à chaque fois un personnage type des contes de fées : le petit enfant, le couple prince/princesse et la fée-magicienne. Et l’histoire de chacun est présentée sous forme de triptyque : sur la page de gauche, sont détaillées les qualités de chacun, leurs défauts, leurs plats préférés et leurs passe-temps favoris… La page du milieu, elle, se concentre sur un conte : Volétrouvé pour l’enfant,
Le roi grenouille pour le couple princier et Les fées pour la magicienne. Enfin, la page de droite est celle qui… j’en suis sûre ravira vos enfants et fera briller leurs yeux… Le personnage est représenté en pied, et le lecteur découvrira les trucs et astuces de ces drôles de héros grâce à un ingénieux système de flaps (c’est quasiment un calendrier de l’avent, on farfouille dans les poches, les besaces et même les têtes des protagonistes !). Clotilde Perrin nous propose un ouvrage drôle (les « cartes d’identité » sont exquises), inventif et poétique. Les illustrations sont très chouettes et les systèmes à activer nous donnent l’impression de plonger dans une malle aux trésors… !
Un magnifique album, coup de cœur, onirique qui vous fera voir les gentils d’un autre œil…
Dans la famille Lapin, le petit dernier est un peu bizarre… Pas de longues oreilles (pas d’oreilles du tout en fait) ni de petite queue ronde, encore moins de museau… Et pour couronner le tout, le seul son qui sort de sa bouche est « Gronouyot ». C’est donc pour cette raison que Madame Lapin et Monsieur Lapin l’appellent sobrement « Gronouyot. » Et la vie n’est pas simple pour ce drôle de petit lapin, même si ces parents l’aiment, à l’extérieur du terrier… c’est plus compliqué. Au détour d’un sentier, à l’école… tout le monde se moque de lui… Et si la différence était une force ?
Avec Gronouyot, Stéphane Servant nous parle de différence avec humour et délicatesse. Vous l’aurez compris Gronouyot ne ressemble pas à un lapin, mais plutôt à une petite grenouille… D’où l’étonnement des parents cochons (qui n’ont que des enfants cochons), des parents taupes ou des couples souris. C’est une très jolie histoire que celle de ce petit enfant pas comme les autres et qui, très vite, se rend compte que, bien souvent, la différence est source de moquerie. Avec courage et détermination, Gronouyot va renverser la situation à son avantage, et tant pis s’il ne ressemble pas vraiment aux autres membres de sa famille ! Ce très bel album est mis en couleur par Simone Rea qui nous plonge dans un monde poétique grâce à des illustrations délicates et lumineuses. Les expressions des animaux sont particulièrement bien représentées (notamment lorsque les autres habitants de la forêt croisent le landau de Gronouyot !). Sur un fond blanc, les personnages de Simone Rea habitent pleinement chaque page, et l’on se laisse embarquer dans leurs univers !
Un bel album qui nous parle de la différence comme d’une force !
À l’intérieur des gentils : pas si gentils![]() ![]() de Clotilde Perrin Seuil Jeunesse. 19 €, 280×410 mm, 12 pages, imprimé en France, 2017. |
Gronouyot![]() ![]() Texte de Stéphane Servant, illustré par Simone Rea Didier Jeunesse. 14,20 €, 247×297 mm, 32 pages, imprimé en France, 2017. |

Née au début des années 90s, tour à tour professeure, amoureuse de la vie, de la littérature, de la musique, des paysages (bourguignons de son enfance, mais pas que…), des films d’Agnès Varda, des vers de Cécile Coulon et des bulles de Brétecher. Elle a fait siens ces mots de Victor Hugo “Ceux qui vivent ce sont ceux qui luttent”.


