Chaque mois, nous mettons un coup de projecteur sur un·e auteur·rice, un·e illustrateur·rice ou une maison d’édition. Ce mois-ci, c’est à Albertine que nous consacrons cette rubrique.
« La justesse de la page, c’est ce qui compte le plus à mes yeux. La justesse dans la simplicité. Le point parfait de l’image. C’est ça, mon travail. »
extrait d’une interview d’Albertine par Sylvie Neeman sur Ricochet (2021)
Je suis totalement fan du travail d’Albertine, tellement fan qu’il m’est difficile d’en parler. Ses illustrations me touchent énormément, sans que je puisse expliquer pourquoi. Ses dessins me font rire, me font pleurer, m’émeuvent profondément, me touchent tout simplement. Souvent associée à son compagnon Germano Zullo, aux textes si poétiques et si drôles, elle nous embarque souvent dans un univers bien à elle, qui ne ressemble à aucun autre. Pas étonnant qu’elle vienne de recevoir le prestigieux prix Hans Christian Andersen pour son travail. Alors ce coup de projecteur est plus long que d’autres, Albertine a sorti beaucoup d’ouvrages et il était difficile de faire des choix, vous y retrouverez quelques chroniques déjà publiées (on parle très souvent de son travail), mais une majorité de nouvelles chroniques. Bonne lecture !
Gabriel
Dans la vie d’Armand, il y a des raviolis. C’est lui qui tamponne les boîtes à l’usine et quand il rentre chez lui ce sont des raviolis qu’il mange. Seulement un soir, alors qu’il ouvre une boîte, un génie en sort ! Armand a le droit à deux vœux (non, pas trois !)… il faut bien réfléchir !
Le génie de la boîte de raviolis est l’un des premiers albums d’Albertine. Sorti en 2002, il a depuis été adapté en court métrage (film qui a plusieurs fois primé et que vous pouvez découvrir ici). Superbe BD pleine d’humour, ode aux plaisirs simples que la vie nous offre, Le génie de la boîte de raviolis de Germano Zullo et Albertine est parfaitement adaptée pour les jeunes lecteurs (et même avant).
Gabriel
Un ananas, un avion, un éléphant, un œuf à la coque… bienvenue dans un imagier pas comme les autres, celui d’Albertine !
La quatrième de couv’ indique « L’univers d’Albertine en quarante-cinq images » et c’est tout à fait ça dont il s’agit dans ce petit imagier qui tient dans la main. On se marre devant la trogne de l’éléphant ou celle de l’oiseau, on se réjouit de retrouver des références à certains albums de cette grande illustratrice telle la boîte de raviolis (voire même des choses qu’on retrouvera dans de futurs albums) et surtout on se régale de la beauté de l’ouvrage. Voilà un imagier poétique, drôle, foutraque que les enfants, comme les adultes, vont prendre du plaisir à feuilleter.
Gabriel
Gustave nous présente ses grands-parents adorés, Blanche et Marcel : marié·es depuis plus de quarante ans, il et elle s’aiment comme au premier jour, sont d’une curiosité débordante et s’émerveillent de tout. La seule chose qui pourrait manquer à leur bonheur, c’est qu’il et elle n’ont encore jamais eu le temps de partir en vacances, malgré leur envie de faire le tour du monde… Alors pour commencer, il et elle se lancent dans un voyage organisé dans la vallée de la Salsarine, où il y a plein de choses à découvrir. Notamment la visite de l’usine Turbiflix, fleuron de l’électroménager de pointe et qui propose en ce moment même des réductions exceptionnelles !
Blanche et Marcel a beau être un album assez court à lire, on y trouve des messages assez forts. Il y a bien sûr l’amour très fort unissant le couple, qui semble se suffire à lui-même en profitant des petits bonheurs que lui offre la vie. En effet, il et elle semblent voir le monde qui les entoure avec une âme d’enfant, se montrant même assez ingénu·es. C’est d’ailleurs cette naïveté qui les pousse à céder aux chants des sirènes de la consommation impulsive dans l’usine Turbiflix, en s’équipant d’une machine à laver aussi énorme qu’inutilisable (hop, petite critique de la société de consommation et des techniques de marketing véreuses). Heureusement, ni Blanche ni Marcel n’accordent vraiment d’importance aux objets et aux gadgets, et une nouvelle fonctionnalité un brin loufoque sera vite trouvée au lave-linge capricieux ! En filigrane, c’est donc l’importance du bonheur simple qui est mise en avant, celui qui passe par les rapports humains et non pas la technologie ou les biens matériels.
Albertine illustre cette jolie histoire de personnages loufoques et dégingandés, aux bouilles attendrissantes. La palette de couleurs utilisée et le design des objets m’ont immédiatement évoqué les années 80 et 90, et apportent un charme désuet et un brin vintage à la poésie de l’histoire.
Un livre simple, à la fois drôle et attendrissant.
Caroline
Un enfant lecteur caché derrière son livre mystère, un escargot perdu, une souris voyageuse, des amoureux·euses qui se cherchent et des extraterrestres en soucoupe : que l’on soit monstre poilu, animal discret ou imposant, adolescent·e joueur·se ou musicien·ne intrépide tout ce joyeux petit monde se donne rendez-vous les pieds dans le sable ou dans l’herbe fraîche… Sous un ciel bleu et rayonnant les personnages d’Albertine et de Germano Zullo se côtoient en toute simplicité sur ces immenses pages qui explorent les paysages du monde rural ou de bord de mer.
Les planches cartonnées foisonnent de détails les héros et les héroïnes de ces parenthèses vacancières s’agitent et se meuvent dans une joyeuse mise en scène colorée et acidulée. Dessins expressifs, personnages sans cesse en mouvement, scènes cocasses ou situations rocambolesques c’est avec délice que l’on se plongera dans cet album de « cherche et trouve » dans lequel se glissent la fantaisie et l’imaginaire loufoques des artistes. Corps singuliers, créatures extraordinaires, bestiaire plus traditionnel, toutes les différences ont leur place dans ces albums au format hors norme qui offrent à chaque singularité une belle occasion de vivre tous et toutes ensemble sous le signe de la légèreté de la drôlerie. Et qu’on se le dise, certains personnages récurrents d’un titre à l’autre peuvent rapidement rendre ce jeu d’observation particulièrement addictif !
Mokamilla
Dans son bateau, un homme rentre au port. Une énorme queue de poisson sort du bateau, mais on ne voit pas la tête… Qu’est-ce qu’il ramène ? Le voilà maintenant sur le quai, montrant aux autres ce qu’il a rapporté, mais pour nous tout reste toujours mystérieux… mais une femme crie à une autre à sa fenêtre et maintenant nous avons une description de ce que tient l’homme, celle-ci s’empresse de répéter… mais le poisson qu’elle décrit a légèrement changé entre temps, ce qu’il ne cessera de faire de bouche en bouche…
La rumeur à Venise exprime parfaitement (et de façon très poétique) comment les choses peuvent être déformées quand elles passent de personne en personne. Un poisson peut devenir une baleine, puis un dragon et enfin une sirène… Expérience que bien des enfants ont tentée avec le fameux jeu du téléphone arabe. Album sans texte, sous forme de leporello, mélangeant photo et illustration, voici un ouvrage bien original signé par ce duo qu’on aime tant, Albertine et Germano Zullo.
Gabriel
Un camion roule sur une petite route de campagne. Il s’arrête auprès d’une falaise, un homme en sort, contourne le véhicule et vient ouvrir l’arrière. Des oiseaux de toutes les couleurs s’en échappent… mais un tout petit oiseau n’ose pas sortir, il n’ose pas s’envoler. Un petit grain de sable, un détail, qui fait que tout ne se déroule pas comme prévu. D’ailleurs, vraiment rien ne se passera comme prévu.
Sorti en 2010, j’ai découvert il y a quelques années cet album de Germano Zullo et Albertine et j’en suis tombé amoureux. Mais quelle beauté ! Quel bijou ! C’est un ouvrage difficile à raconter, à décrire. Il vaut mieux le lire, je dirai même qu’il FAUT le lire. On y parle de liberté, de partage, d’amour, de différence, de ces petites choses qui remplissent nos vies, ces petits grains de sable qui nous font prendre un autre chemin, qui changent nos destins. Et de tant d’autres choses encore ! L’album a d’ailleurs eu le prix sorcière en 2011. Lors de ma chronique de l’époque j’avais dit que c’était l’un des plus beaux albums que j’ai lu ces dernières années, un petit bijou signé par deux grands noms de la littérature jeunesse… je le pense toujours !
Gabriel
Un homme et son voisin sont chacun propriétaires d’une belle maison. L’argent fleurit sur leur compte en banque et ils n’hésitent pas à enjoliver leur demeure de matériaux nobles. De page en page, chaque personnage décide, à tour de rôle, d’agrandir sa maison, toujours plus haut et toujours de la façon la plus belle. Jusqu’où iront-ils pour se surpasser mutuellement ?
Les gratte-ciel est un album jeunesse muet. Il comporte uniquement des annotations sur certains détails de la construction des protagonistes. Albertine nous dessine leurs sublimes demeures qui sont grandioses, fantastiques, inventives mais surtout, vertigineuses ! L’originalité de cette histoire m’a beaucoup plu, j’ai également ri des situations dans lesquelles se mettent et se retrouvent les deux personnages principaux du fait de leur compétition. Il s’agit d’un ouvrage que je vous recommande de découvrir !
Mathilde
Une enfant tire la main de sa mère qui discute avec une amie, une autre met son pied sur le livre qu’un garçon lit allongé par terre, une troisième a chaussé des chaussures à talon bien trop grandes et traîne derrière elle un sac à main. Un garçon pleure, un autre regarde sous la jupe d’une fille qui la soulève pour lui, un autre est le seul à ne pas fermer l’œil parmi les enfants qui dorment sur un lit de camp… L’enfance…
Sorti dans la collection Hors Norme (nom de collection qui va parfaitement à ce livre), Bimbi est une pure merveille ! Albertine croque des petites séquences de l’enfance, des scènes du quotidien, des expériences que l’on tente… Chacun·e retrouvera ici des moments de son enfance, celle de ses enfants ou d’enfants observés. On sait (parce qu’elle l’a dit en interview) Albertine fan de l’humoriste Zouc, elle partage avec elle une justesse dans la façon de représenter l’enfance. Pas d’histoire ici ou plutôt des centaines d’histoires, chaque dessin en étant une à lui seul. Que se passera-t-il quand ces deux enfants auront capturé l’insecte qu’ils sont en train de traquer ? Pourquoi cet enfant pleure ? L’enfant qui mange sa glace la partagera-t-elle avec celui qui vient de faire tomber la sienne ? C’est un album qu’on peut contempler pendant des heures, proche du livre d’artiste. Personnellement, c’est un album dans lequel je vais revenir souvent… Une pure merveille.
Gabriel
À droite, des robes. Toutes sortes de robes, l’une a un gros motif papillon, une autre des coques ornementales (très proéminentes) sur les hanches, une troisième est couverte d’épines de cactus. À gauche de courtes histoires. On y croise une petite fille qui collectionne tout ce qui est dégoûtant, une autre qui raconte à l’école TOUT ce qui se passe chez elle, une maman qui refroidit directement la pièce quand elle entre ou encore une petite fille qui vit dans une yourte et dont les parents font du fromage de chèvre…
Un album décalé comme Germano Zullo et Albertine savent les faire. Des robes totalement surréalistes en pleine page et face à elles des petites histoires sans lien, des gens d’aujourd’hui avec leur vie parfois drôle, parfois moins drôle. Deux albums en un, donc, d’un côté on admirera le talent de l’illustratrice (et sa fantaisie !) et l’autre on se régalera de la plume si poétique de ce grand auteur qu’est Germano Zullo.
Gabriel
« Il y a longtemps que je ne suis pas allée au cirque. Très longtemps même, puisque la dernière fois je n’étais qu’une enfant. Voici ce dont je me souviens… » nous explique Albertine sur la quatrième de couverture de l’album Circus sorti chez À pas de loups. Ici pas de texte, mais de belles illustrations. Un seul personnage par page dans ce livre qui se déplie, comme un livre-accordéon, nous offrant ainsi une magnifique frise une fois entièrement déplié. On y retrouve donc un magicien, une dompteuse de lions, des clowns, des musiciens, une funambule et bien d’autres hommes et femmes de cirque.
Circus est proche du carnet d’artiste, et l’album plaira aussi (plus ?) aux adultes qui aiment l’illustration. C’est, en tout les cas, un très bel hommage au cirque que propose Albertine.
Gabriel
Elle nettoie les cabines des bateaux, il est aux cuisines. Il et elle s’aiment… mais ne sont pas sur le même bateau. Alors il et elle s’envoient des lettres. Des lettres d’amour. Parfois, leurs bateaux se croisent, mais il et elle ne le savent même pas. Un jour, auront lieu des retrouvailles, c’est sûr, puisque la mer est ronde.
La mer est ronde c’est le genre d’album qui nous fait dresser les poils sur les bras, de ceux où la poésie est à chaque page, tant dans le texte que dans les illustrations. Les mots de Sylvie Neeman s’accordent à merveille avec les dessins d’Albertine. Ici, on parle d’amour, et qu’est-ce qu’on en parle bien !
Voilà un album pour tout ceux et toutes celles qui sont amoureux·euses et même les autres.
Gabriel
Une mère parle à son enfant, tout petit. Si petit. Elle lui dit combien elle l’aime, le balance dans ses bras, le fait danser et l’enfant grandit et grandit encore. De tout petit il est passé à petit, bientôt il sera grand et même plus grand qu’elle. Et elle, que deviendra-t-elle ?
Mais quel bijou que ce Mon tout petit signé Germano Zullo et Albertine ! Un texte des plus poétiques, de magnifiques illustrations épurées, en noir et blanc, un beau papier, un coffret cartonné avec une fenêtre dans lequel se trouve le bel album. Tout est beau, de l’objet-livre à ce qu’il contient. On parle ici d’amour entre une mère et son enfant, et inversement. On parle aussi de l’apparition qui nous bouleverse (la naissance) et de la disparition qui nous laisse désemparé (la mort). C’est beau, mais que c’est beau ! Si beau que c’est difficile d’en parler… le GIF ci-dessous vous donnera certainement envie d’aller découvrir cette petite merveille. Voilà un album pour les petits et pour les grands, sur la vie, tout simplement… mais c’est déjà beaucoup.
Gabriel
Le peuple a faim, l’eau est polluée, le chômage est en hausse, la bourse s’effondre… ça ne va vraiment pas ! Et le pire c’est qu’un monstre menace la ville… Mais pour le président, il y a plus urgent, sa mère l’attend pour dîner et il ne doit pas être en retard.
De l’humour décalé pour faire passer plein de choses (le président peu préoccupé par les problèmes, les ministres qui pensent plus aux postes qu’à chercher des solutions, les expert·es qui brassent de l’air, les journalistes plus préoccupés par la couleur d’une cravate que par les vraies questions, les mensonges, les dossiers gênants enterrés…). Le fabuleux tandem Germano Zullo et Albertine nous propose une nouvelle fois un album magnifiquement illustré qui est aussi drôle qu’original. Alors bien entendu c’est une critique assez violente du monde politique, et assez pessimiste, mais l’histoire pourra être source de discussion en famille !
Gabriel
C’est l’heure de dormir. Pour passer une nuit paisible, il faut apprivoiser ses songes et activer le piège à cauchemars. Pour le petit garçon que nous découvrons, debout au pied de son lit, prêt à se glisser sous la couette, un beau voyage se prépare.
Annie Agopian nous conte le rituel de l’endormissement d’un petit garçon inconnu. L’autrice nous berce à l’aide de petits textes très courts et poétiques. Albertine nous fait voyager à travers ses magnifiques illustrations colorées. Il s’agit d’un voyage avec une touche de fantastique qui nous immerge dans l’univers du sommeil, des songes et des cauchemars. On rêve aux côtés du héros mais on frissonne également à cause de tout ce noir qui l’entoure. J’ai beaucoup aimé cette histoire onirique que je vous conseille de découvrir !
Mathilde
Marta vit dans un petit village, et plus précisément dans la ferme de Monsieur Pincho. Marta est une vache très différente de ses congénères, ne serait-ce que par sa couleur : elle est orange ! Mais il n’y a pas que ça qui fait de Marta une vache bien originale, par exemple elle n’aime pas regarder les trains, elle ce qu’elle aime ce sont les vélos ! Elle aime tellement ça qu’elle décide de s’en fabriquer un. Voilà donc notre Marta dans la décharge, à récupérer tout ce qui peut lui servir à fabriquer une bicyclette.
Ça y est, Marta s’est lassée de la bicyclette, elle a envie d’autre chose ! Elle voit passer dans le ciel des montgolfières, intriguée elle décide de partir, sur le vieux tracteur de Monsieur Pincho, derrière la montagne, là d’où viennent ces objets volants… Mais le pays des montgolfières n’est pas si facile à trouver…
Marta a exploré la terre à vélo, le ciel en montgolfières, et si maintenant elle visitait les fonds marins ? Elle va donc rendre visite à Jean Jean, qui sait tout sur la mer, celui-ci lui prête un sous-marin de poche ! Mais sous l’eau, pas facile de sympathiser, tout le monde a peur de Marta.
Marta, la vache orange, a fait le tour du monde, mais maintenant elle veut un peu se reposer, et retrouver ses amies. Alors elle rentre à la ferme de Monsieur Pincho. Mais voilà qu’elle découvre qu’en son absence un mur a été construit, afin de protéger les vaches du loup… mais qui a dit que le loup était méchant ? Et est-ce bon de vivre dans la peur comme ça et de se priver de liberté à cause de préjugés ?
Vous connaissez peut-être déjà cette super série (sortie originellement en 2001) signée par le génialissime duo Albertine et Germano Zullo, Marta la vache pas comme les autres existe maintenant au format souple (et donc à petit prix). Quel bonheur de retrouver ce personnage loufoque, aventureux, épris de liberté. Les illustrations d’Albertine (dont on assistait aux débuts avec cette série) sont comme toujours magnifiques. Les quatre albums s’enchaînent, mais peuvent tout à faire se lire indépendamment (mais à 5 € le tome, achetez les quatre vous ne le regretterez pas !). Voilà une magnifique série dont l’héroïne, une vache orange éprise de liberté, nous séduit totalement.
Gabriel
Un roi avait une passion pour les habits neufs, tant et si bien que tout son argent y passait. Deux petits malins décidèrent de profiter de ce goût du roi pour les toilettes (et surtout pour le fait qu’il les paye aussi cher) et lui proposèrent quelque chose que personne ne lui avait jamais proposé : des habits magiques, qui devenaient invisibles sur celui qui n’était pas assez bien pour eux. Le roi y vit une belle occasion de reconnaître ceux qui ne le méritaient pas dans son royaume. Bien entendu, de peur d’être mal vu du roi, personne n’osa dire qu’il ne voyait pas les vêtements et chacun·e rapportait au roi des tonnes de compliments sur ce que produisaient les deux tisserands…
Le roi nu est un conte d’Andersen que j’aime particulièrement. Il y dénonce, avec beaucoup d’intelligence, la vanité, la bêtise, l’orgueil, la couardise… Ici, ce très beau conte est illustré par la géniale Albertine qui représente avec beaucoup d’humour (et le talent graphique qu’on lui connaît) cette histoire qui se moque des puissant·es et rend hommage à la sincérité des enfants. Le livre est magnifique avec son impression en deux tons directs (pantone or et bleu roi) et sa dorure à chaud sur la couverture (pour citer le communiqué de presse).
Gabriel
Elle les entend, c’est sûr ils seront bientôt là… Combien sont-ils ? Ils sont tellement bruyants qu’ils ont l’air nombreux… À quoi ressemblent-ils ? Sont-ils pourvus de longs bras pleins de poils verts ou d’oreilles pointues ? On n’entend plus rien… ils sont sûrement en train de comploter… Allez, un peu de courage il faut les affronter !
Oui, je vous dévoile carrément la fin de ce super album (tant pis pour le suspense et désolé pour ça), mais ici c’est une institutrice qui parle et l’on ne le découvrira qu’à la toute dernière page (même si quelques indices nous ont été donnés). Une institutrice qui a peur de la rentrée et entend les enfants arriver… les imaginant sous forme de monstres ! Si la chute est drôle et décalée, l’album ne fait pas pour autant partie de ces livres que l’on n’aime que pour leur final. Ici, ce sont deux autrices de talent qui nous racontent cette histoire, Sylvie Neeman au texte et d’Albertine au dessin, donc, vous vous en doutez, c’est poétique, bien écrit, esthétique. L’album est bien entendu l’occasion, pour les enfants, de dédramatiser l’école et de se rendre compte qu’ils et elles ne sont pas les seul·es à avoir peur de la rentrée. J’ai eu un coup de cœur pour ce superbe album sur le stress du premier jour d’école.
Gabriel
Se déguiser en un énorme nuage abritant avion et oiseaux, en palais aux mille tours, en manège tourbillonnant, ou en gâteau géant…
Voici quelques-unes des propositions que nous fait Albertine dans le bien nommé Déguisé. Que l’on soit un adulte ou un enfant, on a tous et toutes rêvé, un jour, de ce genre de déguisements ! Albertine l’a fait pour nous, à travers ce livre, qui se feuillette comme un album, ou qui s’utilise comme un cahier de coloriage. Il est vrai que l’ouvrage est un peu indéfinissable, tant les entrées sont multiples ; et c’est ce qui fait clairement sa richesse. Ce beau livre, grand format, se compose d’une quarantaine d’illustrations très colorées représentant femmes et hommes dans des tenues de carnaval époustouflantes. Au verso de chaque page, on découvre la silhouette grisée de chaque personnage. Avec mes enfants, nous avons d’abord fait le choix d’ouvrir le livre par la fin. Ainsi, nous ne voyions apparaître que les silhouettes, et nous nous sommes donc amusé·es à rechercher quels accoutrements Albertine avait pu imaginer. Puis, en l’ouvrant par l’avant, nous avons bien ri en découvrant les plaisantins inventés par l’illustratrice. La prochaine fois, les enfants veulent sortir crayons de couleur et peinture pour décorer à leur tour les personnages. Le papier très épais et de très bonne qualité se prêtera bien à l’activité. Ils pourront même détacher la page pour l’afficher dans leur chambre.
Un beau livre, à offrir à de petit·es artistes en herbe, ou à de grands enfants qui ont gardé le plaisir de créer.
Carole
L’enfance est un territoire merveilleux. Il a la saveur de ces bottes à splatchhh avec lesquelles on peut vivre des aventures folles mais aussi de ce bonbon « sans fin » que l’on garde précieusement en bouche. L’enfance est un monde où les objets les plus ordinaires se révèlent être des merveilleux compagnons de jeu, un univers duquel on aimerait garder en nous certains moments précieux : celui de l’histoire avant d’aller se coucher comme celui du goûter d’anniversaire. L’enfance est une époque belle et cruelle, drôle et épique…
Les bottes à splatchhh et autres mini-délices inquiétants est une cartographie de ce paysage magique et inquiétant qu’est l’enfance. Une ode sensuelle et sensitive qui explore les plaisirs du quotidien, les joies, les peines, les moments de honte, de triche. Ainsi, grâce à vingt-six textes, Annie Agopian raconte des histoires de bonbons qu’on aimerait avoir en bouche toute notre vie, des petits larcins et des petits crimes, comme ce vol de rouge à lèvres, de grands moments — la lumière éteinte et le cœur qui bat la chamade avant de souffler les bougies de son anniversaire —. Au travers de ces déambulations littéraires poétiques aux formes très variées (rime, paragraphe touffu et dense, dialogue) — comme pour nous rappeler que l’enfance est un lieu foisonnant et riche — l’autrice nous propose une ode à l’imaginaire, à ce qui fait « le sel de la vie » — pour reprendre une belle expression de Françoise Héritier. Intelligent et sensible, cet album est merveilleusement mis en couleur par Albertine qui sait, grâce à quelques coups de crayon, saisir la magie et l’enchantement de ces jeux enfantins. À chaque page, on plonge avec joie dans l’univers de ces petits personnages, qui chacun à leur manière nous propose une définition de l’enfance. Le travail d’Albertine, à la lisière de l’onirisme propose un patchwork coloré, vif et séduisant de cet eldorado perdu (pas pour tout le monde heureusement !).
Sarah
Ce matin est le plus beau des matins du monde pour Séraphine… Et pour cause, c’est son anniversaire ! Vite, vite, il faut se dépêcher et préparer la grande fête dont la petite fille sera la reine. Heureusement, Séraphine vit dans une grande maison avec de nombreux amis : Marlon l’ours, Gaspard le singe, Léon le cochon ou encore Marcel, le chien à l’air placide… Tous et toutes, ils vont s’activer pour recevoir les invité·es et faire de cette journée un événement singulier !
Nouvelle héroïne d’Albertine, Séraphine est une petite fille sympathique, rousse, avec six petits cheveux qui se dressent sur la tête. L’autrice-illustratrice nous plonge dans un univers coloré et riche en détail et en loufoqueries ! Ce grand album cartonné sans texte dépeint une série de situations : depuis le lever de la petite fille jusqu’à la fin de la journée si singulière. À chaque page, l’on découvre une ambiance et une pièce de cette « maison du bonheur » qu’habitent Séraphine et ses nombreux amis. La première page donne le ton de ce superbe album : les lecteurs et lectrices sont invité·es à découvrir la chambre de la petite fille, peuplée de jouet, de décorations vives, de dessins… Séraphine s’y montre joyeuse et facétieuse, excitée à l’idée de préparer son anniversaire tandis que ses camarades dorment toujours. À chaque page, on prend plaisir à (re)découvrir tous ces personnages sympathiques, qui s’adonnent à des activités diverses et variées pour notre plus grand bonheur. C’est un album joyeux, fantaisiste et simple qui fera du bien à tous et à toutes en ce moment !
Sarah
Roberto est confortablement allongé sur son canapé en train de se délecter de la lecture d’un roman… Mais c’était sans compter sur sa petite sœur Gélatine qui a décidé de jouer à cache-cache… Roberto (ou O’bê’to comme le prononce Gélatine) va devoir s’extraire de son livre pour chercher sa cadette… Commence alors une partie de cache-cache un peu particulière, ou des monstres et des créatures étranges sortent des placards tandis que Gélatine demeure introuvable… Mais où se cache-t-elle ?!
Quel formidable album que cette nouvelle aventure de Roberto et Gélatine ! Ici, la petite fille met tout en œuvre pour que son grand frère joue avec elle (cette situation classique rappellera à la plupart d’entre nous un certain nombre de souvenirs !) et ce dernier finit par céder ! C’est léger, drôle et inventif. Germano Zullo et Albertine nous plongent dans un album touchant, ou des saynètes burlesques se succèdent à mi-chemin entre le rêve et la réalité. Alors que Roberto fouille un placard, voici qu’un monstre (fort sympathique par ailleurs) en sort et s’assied confortablement sur le canapé pour continuer la lecture du grand frère. L’album est facétieux (tout comme le personnage principal, Gélatine) et le trait (très reconnaissable) d’Albertine — tout en délicatesse et épuré — poétise cette tranche de vie à la fois banale… et originale !
Sarah
Le génie de la boîte de raviolis Texte de Germano Zullo, illustré par Albertine La joie de lire, dans la collection Somnambule 10 €, 192×250 mm, 36 pages, imprimé en Chine, 2014 (première édition 2002). Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
L’imagier d’Albertine d’Albertine La joie de Lire 11 €, 140×100 mm, 80 pages, imprimé en Chine, 2006. Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
Blanche et Marcel Texte de Germano Zullo, illustré par Albertine La joie de lire 14 €, 185×235 mm, 32 pages, imprimé en Italie, 2007. Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
À la mer Texte de Germano Zullo, illustré par Albertine La joie de lire 16,90 €, 260×340 mm, 14 pages, imprimé en Chine, 2008. Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
À la campagne Texte de Germano Zullo, illustré par Albertine La joie de lire 16,90 €, 260×340 mm, 14 pages, imprimé en Chine, 2015. Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
La rumeur de Venise Texte de Germano Zullo, illustré par Albertine La joie de lire 15,90 €, 121×270 mm, 32 pages, imprimé en Chine, 2008. Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
Les Oiseaux Texte de Germano Zullo, illustré par Albertine La joie de lire 14,20 €, 210×210 mm, 68 pages, imprimé en Chine, 2010. Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
Les gratte-ciel Texte de Germano Zullo, illustré par Albertine La joie de Lire 18,25 €, 175×270 mm, 38 pages, imprimé en Chine, 2011. Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
Bimbi d’Albertine La joie de Lire, dans la collection Hors Norme 24,90 €, 213×303 mm, 108 pages, imprimé en Chine, 2014. Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
Les robes Texte de Germano Zullo, illustré par Albertine La joie de lire 19,90 €, 287 x 378 mm, 48 pages, imprimé en Chine, 2014. Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
Circus d’Albertine À pas de loups 16 €, 135×205 mm, 25 pages, imprimé en Chine, 2014. Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
La mer est ronde Texte de Sylvie Neeman, illustré par Albertine La joie de lire 15,90 €, 215×310 mm, 32 pages, imprimé en Chine, 2015. Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
Mon tout petit Texte de Germano Zullo, illustré par Albertine La joie de lire 14,90 €, 157×218 mm, 80 pages, imprimé en Chine, 2015. Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
Le président du monde Texte de Germano Zullo, illustré par Albertine La joie de Lire 15,90 €, 226×318 mm, 48 pages, imprimé en Chine, 2016. Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
Des mots pour la nuit d’Annie Agopian, illustré par Albertine La joie de Lire 15,90 €, 206×297 mm, nombre de pages, imprimé en Chine, 2017. Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
Marta et la bicyclette Textes de Germano Zullo, illustrés par Albertine La joie de Lire dans la collection miniHibou 5 € chacun, 150×190 mm, 20 pages chacun, imprimé en Chine, 2018. Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
Marta au pays des montgolfières Textes de Germano Zullo, illustrés par Albertine La joie de Lire dans la collection miniHibou 5 € chacun, 150×190 mm, 20 pages chacun, imprimé en Chine, 2018. Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
Marta et la pieuvre Textes de Germano Zullo, illustrés par Albertine La joie de Lire dans la collection miniHibou 5 € chacun, 150×190 mm, 20 pages chacun, imprimé en Chine, 2018. Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
Le Retour de Marta Textes de Germano Zullo, illustrés par Albertine La joie de Lire dans la collection miniHibou 5 € chacun, 150×190 mm, 20 pages chacun, imprimé en Chine, 2018. Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
Le roi nu Texte de Hans Christian Andersen, illustré par Albertine La joie de Lire 14,90 €, 272×219 mm, 40 pages, imprimé en Lettonie, 2018. Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
Ils arrivent ! Texte de Sylvie Neeman, illustré par Albertine La joie de lire 13,90 €, 208×258 mm, 36 pages, imprimé en Pologne, 2018. Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
Déguisé d’Albertine La joie de Lire, dans la collection À vos crayons 29,90 €, 249×330 mm, 86 pages, imprimé en Chine, 2019. Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
Les bottes à splatchhh… et autres mini-délices inquiétants Texte d’Annie Agopian, illustré par Albertine À pas de loups 17 €, 165×230 mm, 60 pages, imprimé en Belgique, 2020. Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
Séraphine l’anniversaire d’Albertine La Joie de Lire 17,90 €, 261x341mm, 14 pages, imprimé en France, 2020. Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
Roberto et Gélatine : cache-cache Texte de Germano Zullo, illustré par Albertine La Joie de Lire 14,90 €, 156×217 mm, 80 pages, imprimé en France, 2020. Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !
1 thoughts on “Coup de projecteur : Albertine”