Chaque mois, nous mettons un coup de projecteur sur un·e auteur·rice, un·e illustrateur·rice ou une maison d’édition. Ce mois-ci, c’est à l’autrice Astrid Lindgren que nous consacrons cette rubrique.
« Jag vill inte skriva för vuxna. Jag vill skriva för en läskrets som kan skapa mirakel. Endast barn skapar mirakel när de läser. »
(« Je ne veux pas écrire pour les adultes. Je veux écrire pour un lectorat capable de créer des miracles. Seuls les enfants créent des miracles lorsqu’ils lisent. »)
J’ai découvert Astrid Lindgren, comme beaucoup de français·es avec Fifi Brindacier. J’avais été bluffé par ces romans écrits il y a 75 ans et j’étais tout de suite devenu fan de cette héroïne qui ne s’en laisse pas compter. Puis j’ai découvert Lotta, puis Emil… des personnages extraordinaires. Ces histoires datent et pourtant quel bonheur que de les lire, les enfants rient des bêtises d’Emil, de Fifi ou de Lotta, s’émerveillent des tomtes qui vivent dans les fermes ou encore tremblent pour les frères Cœur-de-Lion. Beaucoup de gens de mon entourage n’ont jamais lu ses textes (et certaines chroniqueuses qui ont participé à cette chronique n’en avaient jamais lu) et c’est bien dommage, car ce sont des merveilles ! Alors, n’attendez plus, foncez les découvrir !
Gabriel
Un 15 octobre, Fredrik Vihelm Olsson disparaît. Comme par magie. Alors que son signalement passe à la radio, aucun renseignement n’est transmis à la police. Et pour cause. Fredrik a vraiment disparu. Cet orphelin a laissé sa vie triste et morne aux côtés d’oncle Sixten et tante Edla pour rejoindre le pays du Lointain aidé par un génie. Là-bas, Fredrik se sent vraiment chez lui. Là-bas, il va découvrir sa véritable identité : il se nomme Mio, il est fils de roi et va vivre une vie de plaisir et de délice pendant un long moment, jusqu’à ce qu’une ancienne prophétie rejaillisse et rappelle à Mio son vrai destin. Aidé de son ami et de son cheval blanc, le jeune garçon va devoir vaincre le terrible chevalier Kato au cœur de pierre.
Mio, mon Mio est considéré comme l’un des chefs-d’œuvre d’Astrid Lindgren. Publié en 1960, ce roman fantastique à la croisée du Monde de Narnia et de l’Histoire sans fin nous conte le destin de Fredrik, un jeune orphelin élevé par une tante et un oncle peu aimable (tiens, tiens, ça ne vous rappelle rien ?!) qui disparaît du jour au lendemain pour rejoindre le Pays Lointain, un territoire merveilleux, ou l’enfant — narrateur — devient Mio, fils du roi. Commence alors une expérience sensorielle et humaine intense pour le jeune garçon : il se découvre de nouveaux amis, il se promène longuement dans la roseraie en fleur du château, parcourt le royaume juché sur son fidèle destrier… Mais il va devoir aussi faire ses preuves et défier un terrible chevalier qui kidnappe les enfants… Le roman est beau et lumineux. C’est un texte puissant et un cri d’amour aux territoires imaginaires de l’enfance. Car, qui sait si Fredrik/Mio a VRAIMENT rejoint le Pays du Lointain au-delà que dans sa tête ? L’autrice transcende ce personnage de jeune garçon solitaire pour en faire un personnage au destin romanesque. Ainsi, c’est par la force de l’imaginaire uniquement que Fredrik devient le héros de sa propre vie. En fuyant un quotidien gris et dur et en le transformant en une épopée formidable.
Sarah
Lotta, 4 ans, vit dans la rue des filous, elle a un grand frère, Jonas, et une grande sœur (c’est elle qui nous raconte l’histoire), Mia-Maria. Mais leur père les appelle respectivement Tohu-Bohu, Grand Boucan et Petit Boucan. Faut dire que ces trois-là déménagent pas mal ! Surtout Lotta qui a de sacrées idées comme monter sur un tas de fumier quand il pleut (on lui a dit que ça faisait pousser), étaler les tranches de salami sur la vitre du train ou partir vivre dans la cabane de jardin de la voisine (parce qu’elle a découpé un pull qu’elle ne voulait pas mettre).
Mais quel bonheur que de lire les aventures de Lotta la filoute ! Certains passages sont si drôles, qu’il m’était difficile de lire à voix haute tellement je riais. Les situations sont bourrées d’humour, le personnage impayable et il y a bien sûr l’écriture d’Astrid Lindgren (magnifiquement traduite par Aude Pasquier, comme toujours). Pour cette nouvelle édition d’un livre de 1958, c’est Beatrice Alemagna qui illustre pour notre plus grand plaisir. L’ouvrage accompagnera bien des soirées de lecture (il y a plus de 100 pages) et fera un superbe cadeau ! Bref, j’ai eu un gros coup de cœur pour Lotta la filoute et je pense que nombre d’entre vous auront le même !
Lotta est très en colère (bon comme tout le temps en fait), Jonas et Mia-Maria avaient promis de se déguiser en sorcières de Pâques avec elle pour aller frapper aux portes des voisin·es pour réclamer des bonbons puisque c’est le jeudi saint… Mais au lieu de ça, son frère et sa sœur lui annoncent qu’ils partent jouer chez leur ami Karl ! Mais, comme si ce n’était pas suffisant, voilà qu’elle apprend que le marchand de bonbons et de chocolat de la ville a décidé de fermer…
Trois nouvelles aventures de Lotta (elle va aussi voler le vélo — trop grand — de la voisine et échanger des sacs poubelle par erreur) et quel bonheur de retrouver cette héroïne qu’on adore ! Le seul bémol dans la plupart des ouvrages français d’Astrid Lindgren c’est que souvent les illustrations ont mal vieilli, avec Lotta pas ce problème puisque Beatrice Alemagna a réillustré ces histoires (et Versant Sud a soigné les livres avec un beau papier et une couverture épaisse). Les aventures de Lotta sont sans doute, la meilleure entrée en matière, pour les plus jeunes, dans l’univers d’Astrid Lindgren.
Gabriel
L’hiver a recouvert, la campagne, de neige. Il fait nuit. Toutes et tous, dans la vieille ferme, dorment. Sauf, un. C’est le lutin ; il veille. À petits pas, une lanterne à la main, il vérifie que chaque être se repose paisiblement. Il rassure chacun·e par quelques mots de sa langue silencieuse et poétique. Bientôt l’hiver long et froid, sera balayé par le printemps et ses hirondelles, avant que ne revienne l’été. Par ces nuits glacées, jamais les hommes ne le voient ; mais parfois, au petit matin, les enfants aperçoivent de petites traces de pas entre les bâtiments.
Le lutin d’Astrid Lindgren est inspiré d’un personnage traditionnel suédois, le tomte. La légende raconte que personne ne voit jamais ce lutin, mais que tous et toutes croient en son existence et en son rôle protecteur, pour les bêtes et la famille, comme pour les récoltes. Sa présence discrète et rassurante réchauffe les âmes endormies. Sa ritournelle les berce d’un sentiment d’éternité. D’ailleurs, l’histoire et les illustrations de paysages enneigés nous plongent dans une douceur ouatée, dans un monde de sérénité. Les aquarelles de Kitty Crowther brillent d’aurores boréales ajoutant une petite touche de magie et de féerie à cette fable.
Carole
Par une soirée d’hiver, un renard sort de son terrier tiraillé par la faim. Il sait où trouver de quoi se mettre sous la dent. Dans la ferme, bien sûr ! Mais là-bas, vivent des gens, et il faut surtout ne pas se faire voir. Croyant avoir échappé aux regards des habitant·es bien trop occupé·es en cette veille de Noël, il se faufile tranquillement jusqu’à atteindre le poulailler. Or, un lutin veille. Il ne lui permettra pas de manger les poules. Cependant, le lutin ne le laissera pas le ventre vide. Il lui propose donc de partager avec lui la bouillie, que les enfants lui déposent chaque soir.
Dans Le renard et le lutin, on retrouve le personnage traditionnel suédois, appelé Tomte, déjà mis à l’honneur par Astrid Lindgren dans le livre Lutin veille. La légende raconte qu’à Noël, le lutin dépose des cadeaux aux enfants, alors que les fermier·es lui laissent un bol de riz crémeux en remerciement de sa protection. Dans Lutin veille, le gnome partage cette bouillie avec le malin renard. Une manière de mettre en lumière les valeurs qui caractérisent la fête de Noël : partage, amitié, solidarité, générosité… Le texte court et rythmé mettra cet album à la portée des plus petit·es. Les illustrations feront briller des étoiles dans leurs yeux, comme elles brillent dans le ciel de l’illustratrice Eva Erriksson. On notera son travail sur la lumière : la nuit se reflète dans les paysages enneigés, un clair-obscur éclaire les étables, les guirlandes de Noël font éclater les couleurs d’un monde enfantin. Un livre tendre et doux, pour patienter jusqu’au grand jour.
Carole
Emil est un petit garçon avec de grands yeux bleus, un visage tout rond et une épaisse chevelure blonde. Il est tellement mignon qu’on se dit que ce petit garçon-là doit être facile à vivre, qu’il ne doit jamais faire de bêtises… Oui, mais voilà, il ne faut jamais se fier aux apparences, Emil est le champion des farces. Ses idées exaspèrent son entourage à la ferme de Katthult où il vit. En premier lieu son père qui l’envoie régulièrement dans l’atelier pour le punir (là, Emil sculpte des bonshommes de bois, il commence à avoir une sacrée collection), mais aussi Lina, la servante qui n’en peut plus. Seule la mère d’Emil semble trouver que son petit garçon est le plus sage des enfants et s’obstine à ne pas voir ses bêtises. Alors bien sûr il y a la fois où il s’est coincé la tête dans une soupière, celle où il a hissé sa petite sœur en haut du mât ou encore celle où il a mis la pagaille sur le terrain d’exercice, mais non… sa mère lui trouve toujours une excuse… enfin quand même pas pour ce qu’il a fait le 3 novembre, là c’est moins pardonnable !
Le 27 juillet, dans le cahier où elle consignait sa vie, la mère d’Emil avait écrit « Hier, Emil a été gentil. Il n’a pas fé de bêtises de toute la journée, ce qui sé révélé être dû à une forte fièvre l’empêchan d’en fèr »… Cette trêve de bêtises n’a pas duré longtemps… une fois la fièvre passée d’autres bêtises rejoignirent le fameux cahier… Dès le lendemain en fait ! Ce jour-là, le petit garçon qui semblait si gentil a renversé le plat de boudin qui venait d’être fait sur son père qui était en train de dormir (c’est ce jour-là qu’il a taillé son 100e bonhomme de bois d’ailleurs), le 31 octobre il a terrifié la si attentionnée Mme Pettrel (et fait pas mal de dégâts), et le 26 décembre il a fait tomber l’horrible femme qui s’occupe de l’hospice dans un piège à loups (en même temps elle l’avait un peu mérité)… Oui, le 27 juillet il n’avait pas fait de bêtises… mais Emil ne peut pas être sage tout le temps !
Emil est de retour une dernière fois. Il n’est pas encore devenu président du conseil communal de Lönneberga, il est encore un petit garçon… un petit garçon qui fait beaucoup de bêtises ! Il a par exemple déclenché une bagarre à la vente aux enchères de Backhorva (où il avait acheté n’importe quoi), il a utilisé des méthodes peu orthodoxes pour tenter d’arracher la dent de Lina, la servante de la ferme, il a peint sa sœur en bleu, il a mis une grenouille dans un panier de déjeuner destiné à son père, il a enfermé ce dernier dans les cabinets un soir où il y avait un banquet à la ferme… et bien d’autres choses encore !
Mes filles et moi avons pris énormément de plaisir à découvrir les aventures d’Emil et le seul point négatif de cette série c’est qu’on aimerait que ça continue encore et encore ! Ce personnage est extraordinaire et jamais on ne se lasse de ses bêtises ! C’est extrêmement drôle, on se demande ce qu’il va encore inventer et l’on se marre dès le titre du chapitre. Je pense qu’Emil est mon personnage préféré d’Astrid Lindren. Ces trois livres sont extraordinaires à lire en famille, chapitre par chapitre (chaque chapitre correspond à un jour où Emil a encore fait une bêtise… voire plusieurs). C’est (comme toujours) extrêmement bien écrit, moderne, rythmé, drôle. Bref, on adore !
Gabriel
Selon ses propres paroles, Karlsson est un bel homme, extrêmement intelligent, bien proportionné et dans la fleur de l’âge. Petit-Frère va faire sa rencontre de façon assez singulière, car il vit sur le toit de son immeuble, dans une petite maison cachée derrière les cheminées. Personne ne l’a jamais vu, lui et son hélice sur le dos ! Petit-Frère se sent flatté de cette rencontre, car il est le dernier de sa fratrie, toujours embêté par son frère Bo et sa sœur Britta. Que lui réserve sa rencontre avec ce drôle de personnage qu’est Karlsson ? Au cœur de la ville de Stockholm, nous découvrons la famille de Petit-Frère, les Svantesson, composée de notre personnage principal mais également de Bo et Britta, son frère et sa sœur et ses deux parents. Toutes et tous pensent que Karlsson est un ami imaginaire de Petit-Frère mais les aventures qu’il vit avec commencent à avoir des proportions inquiétantes pour un petit garçon seul ! Surtout qu’il n’en démord pas que Karlsson existe bel et bien et il va tout faire pour leur prouver !
Nous découvrons le premier volet des aventures de Karlsson et Petit-Frère ! Ces deux personnages vont faire connaissance pour ensuite devenir les meilleurs amis du monde et vivre de chouettes aventures ensemble. Karlsson est un personnage étonnant, il vit seul visiblement depuis toujours, sans jamais être allé à l’école, il aime donc inventer toute sorte de mots pour désigner les choses et surtout, il a une imagination débordante ! Petit-Frère ne sait jamais si ses propositions de jeux sont une bonne ou une mauvaise idée… Mais qu’importe, car si l’on vexe Karlsson, il ne joue plus, c’est fini ! Notre ami est susceptible et a des convictions bien à lui ! Astrid Lindgren va vous faire vivre mille et une aventures à travers ce court roman drôle, partez vous aussi à la conquête des toits de Stockholm aux côtés de Karlsson et son hélice sur le dos !
Petit-Frère a toujours rêvé d’avoir un petit chien mais ses parents n’ont jamais été d’accord ! Pourtant, sa relation imaginaire avec Karlsson commence à les inquiéter. Il et elle décident de lui acheter un animal de compagnie pour qu’il calme ses aventures avec ce garçon volant mais malheureusement pour eux, Petit-Frère est décidé à leur prouver l’existence de son meilleur ami ! Ils vont avoir matière à faire avec la gouvernante engagée pour garder Petit-Frère lors de l’absence de sa maman, mademoiselle Bouc n’est pas une tendre et il ne faut pas qu’elle voit Karlsson sinon s’en ai fini de leurs jeux, de leur tranquillité, tout le monde voudra le rencontrer et analyser cette belle hélice sur son dos avec un bouton sur le ventre…
Nous repartons pour vivre des aventures étonnantes et drôles aux côtés de nos amis favoris, Petit-Frère et Karlsson ! Fidèle au premier tome, de chapitre en chapitre nous volons sur les toits pour rire des bêtises inventées par Karlsson. Malgré Bibo, son fidèle petit chien, Petit-Frère s’amuse encore plus auprès de son ami volant ! Alors quand en plus ils embêtent Mlle Bouc dit La Bourrique, c’est le fou rire garanti ! Leurs péripéties ne leur laissent pas de repos avec les idées farfelues de Karlsson, sa maison pleine de trucs et de machins pour inventer de nouvelles choses et son impatience à vivre de chouettes moments aux côtés de son meilleur ami Petit-Frère.
Cette fois-ci, Karlsson n’a pas été assez prudent : des journalistes l’ont aperçu dans le ciel et l’accusent d’être un espion ! Une récompense fabuleuse est offerte à quiconque attraperait ce drôle d’objet volant. La famille Svantesson s’inquiète de cet intérêt soudain vis-à-vis de Karlsson et sa maison sur le toit, au-dessus de la leur ! Vont-ils garder leur tranquillité ? Petit-Frère a décidé d’aider son ami à ne pas se faire attraper mais Karlsson voit cette nouvelle comme quelque chose de fabuleux qui le rend célèbre !
Une nouvelle aventure épatante nous attend dans ce troisième livre aux côtés de Karlsson qui est recherché par tout le monde, que ce soient des individu·es bien ou mal intentionné·es… Car la récompense fait tourner toutes les têtes ! On retrouve également Mlle Bouc venue en renfort pour surveiller Petit-Frère et qui déteste son meilleur ami depuis les blagues de la dernière fois mais un invité surprise va également se joindre à la partie ! Que vont encore nous préparer Karlsson et Petit-Frère qui sont les meilleurs farceurs du monde pour rire à gorge déployée de leur tour et voler le plus de brioches possibles pour se remplir le ventre ! Une dernière histoire pour clôturer notre rencontre avec Karlsson, un final qui m’a étonné mais ravie après toutes ces aventures, j’ai été ravie d’y assister ! Alors vous aussi découvrez ces trois courtes histoires !
Mathilde
Aux abords d’une petite ville tranquille se dresse une étrange demeure que tout le monde pense à l’abandon. Il s’agit de la villa Drôlederepos, qui n’a connu âme qui vive depuis de nombreuses années. Mais voilà qu’un beau matin, Tommy et Annika, deux enfants qui habitent juste à côté de la fameuse bicoque, aperçoivent un petit singe gambadant dans les herbes folles du jardin en friche ! Et ne serait-ce pas un cheval, en train de manger tranquillement son picotin, là-bas sur la véranda ? Mais à qui donc peuvent bien appartenir ces deux tresses rousses dressées comme des paratonnerres ? Qui est donc cette petite fille arrivée dont ne sait où et qui semble avoir élu domicile à la villa Drôlederepos ?
Il s’agit de Fifilotta, Provisiona, Gabardinia, Primprenella Brindacier, ou Fifi pour les intimes ! Une gamine au caractère bien trempé, descendante du roi des mers du Sud et surtout… qui est la petite fille la plus forte au monde !
Jusque là, Tommy et Annika trouvaient le temps long et ennuyeux, mais l’arrivée de cette nouvelle voisine qui semble montée sur ressort promet de sacrées aventures !
Les trois enfants vont immédiatement devenir inséparables et vivre chaque jour des péripéties plus rocambolesques les unes que les autres. Avec Fifi, impossible de s’ennuyer : elle botte les fesses des cambrioleurs, met en déroute le plus affamé des requins, vole la vedette à une troupe entière de saltimbanques… Jeux en cascades, acrobaties en tout sens et fous rires sont au rendez-vous !
Fifi Brindacier est terriblement attachante, aussi bien par son grand cœur et sa générosité, que par sa facétie sans limites et son franc parlé qui rabat le caquet aux personnes les plus sûres d’elles. Fille de pirate ayant passé la première partie de son enfance sur un bateau, au milieu des matelots et des forbans, elle est totalement affranchie de toutes les règles mondaines. Son ignorance de l’étiquette, des courbettes et du petit doigt levé en fait une fillette sincère qui ne s’encombre pas du superflu et croque la vie à pleines dents. Malgré sa force herculéenne et le gros coffre rempli de pièces d’or laissé par son papa, elle mène une vie très simple et n’hésite pas à offrir de beaux cadeaux à ses ami·es ou aux gamin·es les plus démuni·es.
En se fichant bien du quand dira-t-on et en traitant tout le monde d’égal à égal, elle bat à mains nues le sexisme et écrabouille joyeusement les stéréotypes. Et comme à l’époque, la littérature jeunesse était bien lisse et très sage, la malicieuse Fifi fait l’effet d’un boulet de canon joyeux et bariolé !
L’adaptation en bande dessinée par Ingrind Vang Nyman retranscrit à la perfection l’ambiance rigolote et haute en couleur des romans (lesquels sont également illustrés par ses soins). Rouge, jaune, vert et bleu vifs égayent les histoires rocambolesques de Fifi et ses ami·es et les personnages possèdent des expressions tordantes, qui donnent envie de sourire et de rire en un seul coup d’œil.
Le format très court de quatre pages pour chaque histoire permet de redécouvrir les récits initiaux sous une nouvelle dynamique où toute l’espièglerie de Fifi éclate à chaque dialogue. Réalisées il y a presque 70 ans, ces BD possèdent aujourd’hui un côté vintage plein de charme !
Douée d’un optimiste à toute épreuve et d’une pêche d’enfer, cette petite fille espiègle est un vrai rayon de soleil. La lecture de ses péripéties, qu’elles soient écrites par la plume malicieuse d’Astrid Lindgren ou bien illustrées par les pinceaux chatoyants d’Ingrid Vang Nyman, est une bouffée d’air frais dont il serait dommage de se priver, quel que soit l’âge !
Caroline
Karl Lion vit avec sa mère et son frère, Jonathan. Leur père est parti en mer, il n’est jamais revenu. Karl a une grave maladie, il va bientôt mourir, il le sait, il a entendu des adultes le dire (les adultes parfois pensent que les enfants n’entendent pas quand on parle d’eux). Quand il a appris ça, ça lui a fait de la peine et surtout il a eu peur. Mais Jonathan l’a rassuré, une fois morts ils se retrouveront à Naguiyala, là il ne souffrira plus, il sera fort. Là-bas, c’est encore l’époque des contes et des feux de camp. Karl a un peu moins peur, mais les choses ne se passent pas comme prévu et c’est Jonathan qui meurt avant lui, dans un accident… mais bientôt, Karl le rejoint. À Nanguiyala, ils deviennent les frères Cœur-de-lion.
Je n’avais lu que les Fifi, Emil et Lotta avant de lire Les frères Cœur-de-lion et autant dire que j’ai été très surpris ! Ici pas de garçon farceur ou de petite fille intrépide, mais une très grande aventure (parfois effrayante) dans un monde fantastique. Pas de courts récits narrant des petites aventures, mais un roman de plus de 300 pages. Et cette histoire… Au départ, j’ai été assez décontenancé (qui ne le serait pas ?) par la tristesse du début, mais très vite on nous emmène dans tout à fait autre chose. Car si les deux enfants meurent dès le début, ils vivent ensuite des aventures dans un monde fantastique. Là, tout n’est pas de tout repos, loin de là. Ils vont devoir affronter des monstres afin que la paix règne dans le monde où ils vivent désormais. C’est un roman singulier, déroutant qui fait penser de loin à d’autres écrits ensuite comme La rivière à l’envers de Jean-Claude Mourlevat. On y parle donc de la mort (qui n’est en rien dramatique), mais aussi de fraternité, d’entraide, de résistance, de ne pas baisser les bras. Ce roman de 1973 séduira tout ceux et toutes celles qui aiment la littérature de l’imaginaire. C’est un roman qu’il est quasiment impossible de poser avant de l’avoir terminé que j’ai lu par épisode à mes filles (7 et 12 ans) et qui les a captivées.
Gabriel
Pour compléter cette chronique, juste préciser qu’il existe aussi un livre titré Ronya, fille de brigand (qu’aucun·e de nous n’a pu lire, faute de temps) sorti au Livre de poche jeunesse. Plusieurs œuvres d’Astrid Lindgren ont été adaptées en film ou en série, personnellement je vous conseillerai celles que j’ai pu voir : la série Fifi Brindacier et les deux téléfilms qui en ont découlé (tournés à la fin des années 60) et Les aventures Émile à la ferme sorti en 2015. Un film sur la jeunesse d’Astrid Lindgren est sorti en 2019. Si la vie d’autrice de cette grande dame est peu évoquée, c’est tout de même un très beau film qui permet de mieux la connaître.
Mio, mon Mio d’Astrid Lindgren (traduit du suédois par Agneta Ségol et Pascale Brick-Aïda), illustré par Ilon Wickland Le livre de poche jeunesse 5,90 €, 178×127 mm, 224 pages, imprimé en France, 1988 (première édition en Suède : 1960). Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
Lotta la filoute Texte d’Astrid Lindgren (traduit du suédois par Aude Pasquier), illustré par Beatrice Alemagna Versant Sud 19,90 €, 185×263 mm, 129 pages, imprimé en Europe, 2019 (première édition du texte en Suède : 1961). Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
Lotta sait tout faire Texte d’Astrid Lindgren (traduit du suédois par Aude Pasquier), illustré par Beatrice Alemagna Versant Sud 18,50 €, 185×263 mm, 96 pages, imprimé en Europe, 2020 (première édition du texte en Suède : 1971). Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
Lutin veille d’Astrid Lindgren (traduit du suédois par Alain Gnaedig), illustré par Kitty Crowther Pastel 12 €, 267×181 mm, 28 pages, imprimé en Pologne, 2013. Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
Le Renard et le Lutin d’Astrid Lindgren (traduit du suédois par Alain Gnaedig), illustré par Eva Eriksson Pastel 13 €, 210×260 mm, 32 pages, imprimé en Pologne, 2018. Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
Les farces d’Emil – Tome 1 d’Astrid Lindgren (traduit du suédois par Alain Gnaedig), illustré par Björn Berg Le livre de poche jeunesse 4,95 €, 178×127 mm, 128 pages, imprimé en Espagne, 2008 (première édition en Suède : 1963). Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
Les nouvelles farces d’Emil – Tome 2 d’Astrid Lindgren (traduit du suédois par Alain Gnaedig), illustré par Björn Berg Le livre de poche jeunesse 4,95 €, 178×127 mm, 122 pages, imprimé en France, 2008 (première édition en Suède : 1966). Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
Les mille et une farce d’Emil – Tome 3 d’Astrid Lindgren (traduit du suédois par Alain Gnaedig), illustré par Björn Berg Le livre de poche jeunesse 4,95 €, 178×127 mm, 180 pages, imprimé en France, 2008 (première édition en Suède : 1966). Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
Karlsson sur le toit d’Astrid Lindgren (traduit du suédois par Agneta Ségol et Marianne Ségol-Samoy), illustré par Ilon Wickland Le livre de poche jeunesse 4,95 €, 178×127 mm, 128 pages, imprimé en France, 2008 (première édition du texte en Suède : 1955). Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
Le retour de Karlsson sur le toit d’Astrid Lindgren (traduit du suédois par Agneta Ségol et Marianne Ségol-Samoy), illustré par Ilon Wickland Le livre de poche jeunesse 4,95 €, 178×127 mm, 128 pages, imprimé en France, 2008 (première édition en Suède : 1962). Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
Le meilleur Karlsson du monde d’Astrid Lindgren (traduit du suédois par Agneta Ségol et Marianne Ségol-Samoy), illustré par Ilon Wickland Le livre de poche jeunesse 5,90 €, 178×127 mm, 128 pages, imprimé en France, 2008 (première édition du texte en Suède : 1968). Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
Fifi Brindacier d’Astrid Lindgren (traduit du suédois par Alain Gnaedig), illustré par Ingrid Vang Nyman Le livre de poche jeunesse 4,95 €, 130×180 mm, 128 pages, imprimé en France, 1995 (première édition en Suède : 1945). Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
Fifi princesse d’Astrid Lindgren (traduit du suédois par Alain Gnaedig), illustré par Ingrid Vang Nyman Le livre de poche jeunesse 4,95 €, 178×127 mm, 156 pages, imprimé en France, 1995 (première édition en Suède : 1946). Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
Fifi à Couricoura d’Astrid Lindgren (traduit du suédois par Alain Gnaedig), illustré par Ingrid Vang Nyman Le livre de poche jeunesse 10 €, 178×127 mm, 124 pages, imprimé en France, 1995 (première édition en Suède : 1948). Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
Fifi arrange tout et autres bandes dessinées d’Astrid Lindgren (traduit du suédois par Alain Gnaedig), illustré par Ingrid Vang Nyman Hachette Romans 11,90 €, 200×250 mm, 54 pages, imprimé en Espagne, 2015 (première édition en Suède : 1969). Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
Fifi s’installe et autres bandes dessinées d’Astrid Lindgren (traduit du suédois par Alain Gnaedig), illustré par Ingrid Vang Nyman Hachette Romans 11,90 €, 200×250 mm, 59 pages, imprimé en Espagne, 2015 (première édition en Suède : 1969). Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
Fifi ne veut pas grandir et autres bandes dessinées d’Astrid Lindgren (traduit du suédois par Alain Gnaedig), illustré par Ingrid Vang Nyman Hachette Romans 11,90 €, 200×250 mm, 54 pages, imprimé en Espagne, 2015 (première édition du texte en Suède : 1971). Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
Les frères cœur-de-lion d’Astrid Lindgren (traduit du suédois par Agneta Ségol et Pascale Brick-Aïda), illustré par Ilon Wickland Le livre de poche jeunesse 5,90 €, 178×127 mm, 128 pages, imprimé en France, 1987 (première édition du texte en Suède : 1973). Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !