Il y a un point commun entre les albums de la chronique du jour, ce sont de magnifiques ouvrages qui m’ont particulièrement touché (et pour certains, le mot est faible).
En ce temps-là, la vie était difficile, tout le monde mourrait de faim. Un dragon en était la cause, il avait dévoré les étoiles et la lune et s’attaquait maintenant au soleil. Ianos, un jeune Tsigane, savait qu’un jour il irait combattre le dragon pour délivrer les étoiles et ramener la lumière. Un jour, il prit la route.
Ianos et le dragon d’étoiles est un magnifique conte tsigane. Sorti dans la collection Contes du monde chez Didier Jeunesse (gage de qualité), il nous raconte l’histoire d’un jeune homme prêt à tout pour tuer un dragon qui fait régner la terreur sur la Terre. Jean-Jacques Fdida est un conteur et, comme toujours, son texte est particulièrement bien écrit, les mots semblent choisis, la langue est belle, le texte est un régal à lire à haute voix. Les illustrations de Régis Lejonc accompagnent parfaitement les mots de Jean-Jacques Fdida et le grand format du livre met en valeur les planches au pastel sec.
Un magnifique conte sorti dans une des plus belles collections de contes du monde.
Arlequin était victime de moqueries à cause de ses oreilles… Il faut dire qu’elles étaient particulièrement grandes ! Mais ce défaut a aussi un avantage : on entend TOUT ! Alors bien sûr on entend les quolibets, mais on est aussi très fort pour accorder les instruments de musique. Arlequin devint donc le meilleur accordeur de Venise. Un jour, un homme très riche le fit venir. Quel allait être l’instrument que pouvait posséder le propriétaire d’un tel palais ? Arlequin allait être bien surpris.
Quelle magnifique histoire d’amour ! Je retrouve la poésie, la beauté des mots qui m’avaient tant plu dans L’épouvantail qui voulait voyager du même Hubert Ben Kemoun, un de mes albums préférés (chroniqué ici). Il faut dire aussi que comme dans ce dernier, les illustrations d’Arlequin ou Les oreilles de Venise sont superbes et accompagnent merveilleusement le texte. Ici, elles sont signées Mayalen Goust.
Cet album sortit en 2012, qui ressort ici en petit format (donc à petit prix), est sélectionné au prix des Incorruptibles cette année (sélection CE2-CM1)… et mériterait de le gagner !
Il y avait un pays où les gens vivaient heureux, en harmonie. Mais un jour, des pierres brillantes apparurent sur le sol et tout le monde voulut en posséder. Les Hommes commencèrent à vivre en regardant par terre, dans l’espoir de trouver une de ces pierres. Ainsi, génération après génération, les corps se modifièrent et bientôt on naissait courbé vers le bas, incapable de regarder ailleurs que vers ses pieds. Mais un jour, un homme tomba dans un trou et vit quelque chose qu’il n’avait jamais vu, dont on parlait uniquement dans les histoires : le ciel.
Yllavu est un des plus beaux albums de ma bibliothèque, un album que je chéris, un bijou. Les éditions HongFei le rééditent dans un format mieux adapté au lectorat (j’avais chroniqué l’ancienne version ici). Le texte (et surtout ce qu’il raconte) est absolument magnifique. On y parle de la cupidité, de vivre pour accumuler des richesses sans rien voir d’autre. On y parle de ceux qui découvrent la beauté du monde et de la façon dont ils sont perçus. Écrit par un moine bouddhiste, ce texte est mis en image par un de nos illustrateurs les plus doués : Samuel Ribeyron. Les planches sont absolument superbes. Un bijou je vous dis !
La réédition dans un nouveau format de l’un des plus beaux livres de la littérature jeunesse.
Quelques pas de plus…
On a déjà chroniqué des livres de Jean-Jacques Fdida (Contes d’Afrique, Cendrillon ou La Belle au soulier d’or, La barbe bleue ou Conte de l’Oiseau d’Ourdi, Le Petit Chaperon rouge ou La Petite Fille aux habits de fer-blanc et La belle au bois dormant ou Songe de la vive ensommeillé), de Régis Lejonc (La boîte à joujoux, Loup ?, La mer et lui, Le petit chaperon rouge ou La petite fille aux habits de fer blanc et Obstinément Chocolat), d’Hubert Ben Kemoun (La fille seule dans le vestiaire des garçons, Le nouveau doudou, La pire meilleure journée de ma vie, Seuls en enfer et L’épouvantail qui voulait voyager ), de Mayalen Goust (Le roi maladroit et Le prince amoureux) et de Samuel Ribeyron (Ce n’est pas très compliqué, Les plus belles chansons anglaises et américaines, 38 perroquets, Le grand papa et sa toute petite fille, Super Beige, Super Beige, le retour, Beau voyage, Yllavu, Pi, Po, Pierrot et Salade de fruit. Et aussi les films Et 10,11,12 Pougne le Hérisson, L’hiver de Léon, Le printemps de Mélie et L’été de Boniface). Retrouvez aussi nos interviews d’Hubert Ben Kemoun et de Samuel Ribeyron.
Ianos et le dragon d’étoiles Texte de Jean-Jacques Fdida, illustré par Régis Lejonc Didier Jeunesse dans la collection Contes du monde 14,20 €, 200×260 mm, 40 pages, imprimé en France chez un imprimeur éco-reponsable, 2015. |
Arlequin ou Les oreilles de Venise Texte d’Hubert Ben Kemoun, illustré par Mayalen Goust Père Castor dans la collection Les p’tits albums du Père Castor 5,50 €, 170×210 mm, 32 pages, imprimé en France, 2015 (première édition : 2012). |
Yllavu Texte de Gambhiro Bhikkhu, illustré par Samuel Ribeyron HongFei 12,70 €, 40 mm, 187×246 pages, imprimé en République Tchèque, 2015. |
Le nouveau Cram Cram ! est sorti ! Le numéro 30 du magazine jeunesse qui voyage nous propose un voyage au Burkina Faso (grâce à la famille Derrien) ! On trouve, comme toujours, des blagues, un animal du mois (l’oryctérope), une grande histoire (un conte burkinabé), le jouet de Grand-Père Daniel (le poussoir africain), des idées et une recette (le milk shake burkinabé) ! Comme d’habitude c’est sans pub (tout en étant seulement à 5,90 € et avec un beau papier). On adore Cram Cram ! et on vous invite à soutenir leur action pour le faire rentrer dans les classes ici.
Cram Cram ! numéro 30, 5,90 € ou par abonnement.
Gabriel
Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !
Arlequin ou les oreilles de Venise m’a beaucoup touchée aussi!
http://vivrelivre19.over-blog.com/2015/02/arlequin-ou-les-oreilles-de-venise-texte-d-hubert-ben-kemoun-et-illustrations-de-mayalen-goust-des-6-ans.html
Les deux autres semblent tout aussi magnifiques, merci pour la découverte!
Blandine.