Aujourd’hui, il sera question des droits des enfants et de nos devoirs envers le vivant. Deux albums forts.
Le droit d’avoir un nom, d’être soigné·e, nourri·e. Le droit d’aller à l’école, d’avoir un toit, d’être protégé·e (des adultes malveillant·es, du racisme, de la xénophobie…). Le droit de ne pas être traité·e différemment ou rejeté·e en raison de son genre, d’une maladie, d’un handicap ou de sa religion… Le droit de ne pas faire la guerre. Le droit d’être aimé·e.
Le talentueux illustrateur Reza Dalvand met en images les droits des enfants. À travers ses doubles pages, il rappelle à quel point il est important que ces droits soient respectés. Si personnellement j’aurais aimé que les LGBTQI+ soient évoqué·es (l’homophobie et la transphobie sont extrêmement présentes envers les enfants et particulièrement dévastatrices), la guerre, l’exil, le handicap et bien d’autres sujets n’ont pas été oubliés dans cet ouvrage qui montre aussi, à travers ses illustrations, la diversité des enfants. Il est important de rappeler ces droits, encore et toujours, « pour que tous les adultes n’oublient jamais que tous les enfants ont des droits, et que les enfants eux-mêmes les connaissent, dès le plus jeune âge », comme le dit la postface signée par la docteure Catherine Gueguen. Reza Dalvand les met en avant avec justesse et poésie grâce à de magnifiques illustrations. Un dernier mot sur cet album pour dire la beauté des pages de garde sur lesquelles les droits des enfants sont écrits à la main dans des dizaines de langues.
Il y a un rêve qui lui revient chaque nuit. Il y a un merle qui vient piailler près d’elle, mais dans son rêve elle comprend ce qu’il dit. Toutes les nuits, il lui raconte la même chose. Il lui explique que les animaux ont toujours été là, nombreux. Que depuis que la race humaine a débarqué et a commencé à accaparer tous les espaces, ils ont dû trouver d’autres lieux. Vivre avec. Pas le choix. Ils ont vu tant de choses, tant d’atrocités causées par ces animaux-là, ils se sont toujours tus, ce n’était pas leur problème. Mais aujourd’hui, ils ne peuvent plus se taire, ils ne peuvent plus laisser faire.
Avec la force qu’on lui connaît (il faut absolument regarder son film Animal), Cyril Dion raconte ce que les humain·es ont fait aux autres animaux, comment iels ont détruit une grande partie de la planète, saccagé les forêts, vidé les océans. Il évoque les animaux qui meurent à cause du plastique, du réchauffement climatique, de la course au pétrole. À travers cette histoire d’animaux qui appellent à l’aide dans les rêves des enfants, il livre un message fort (qui ne plaira pas à tout le monde, certaines personnes trouvant ce livre trop culpabilisant… Tiens donc…), il rappelle à quel point les animaux sont importants à notre propre survie (même si ça ne devrait pas être l’argument). Ce texte bouleversant, rude (mais nécessaire) est très joliment mis en images par Sébastien Mourrain qui, grâce à la délicatesse de son trait, allège un peu la violence du message, sans en enlever la force. Voilà un livre que j’aimerais voir circuler le plus possible.
J’ai le droit Auteur·rice non crédité·e, illustré par Reza Dalvand Les Arènes 13,90 €, 224×254 mm, 44 pages, imprimé en Italie, 2022. Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
Vous êtes des animaux comme nous Texte de Cyril Dion, illustré par Sébastien Mourrain Actes Sud Junior 15,90 €, 185×247 mm, 40 pages, imprimé au Portugal, 2021. Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !