Des albums qui nous parlent de monstres terrifiants… ou qui aimeraient l’être ! Cinq albums surtout très drôles.
Elle court, elle court la croccinelle, la croccinelle aux grandes dents… et gare à vous si vous croisez son chemin ! Tout ce qu’elle trouve elle le croque ! Heureusement que le coq sheriff est là pour mettre le hola. Stop la croccinelle! On arrête de tout croquer ! Mais finalement, quand le loup arrive… il va peut-être falloir continuer un peu à dévorer !
Ah le fameux duo Michaël Escoffier / Matthieu Maudet, on vous en parle régulièrement (encore dernièrement avec le génial Le ça) mais qu’est-ce qu’on aime leurs livres, leur esprit décalé ! On s’amuse énormément à la lecture des aventures de cette croccinelle, on est même tenté de chanter la première partie (sur l’air d’Il court le furet) avant d’être stoppé dans notre comptine par le coq. Forcément, les enfants s’éclatent à écouter cette histoire et en redemandent (vous savez les fameux « encore » quand l’histoire est finie). Un livre plein de pep’s, décalé, vraiment (mais vraiment) drôle… je suis fan !
Grong est un monstre, le mot n’est pas galvaudé ! Il mord, il fait peur, il se régale des larmes des enfants et leurs cris le réjouissent. Ainsi, à la nuit tombée, Grong vient faire peur aux enfants, et dans ce domaine il est doué ! Sauf qu’un jour, l’amoureuse de Grong lui dit lui préférer Brouk… alors là forcément Grong se ramolit, il passe sa journée à manger des cookies, il compte ses poils de nez et il n’a plus envie du tout d’être Grong… il n’est plus inspiré, il ne fait plus peur aux enfants… Pauvre Grong !
Si je vous dis que l’album est signé Estelle Billon-Spagnol vous ne serez pas étonnés. Elle signe encore un album férocement drôle, avec un personnage méchant… mais attachant ! A travers l’histoire de ce monstre, on parle des coups de mou, des chagrins d’amour, des doutes qui nous empêchent d’avancer. C’est drôle, bourré de détails. Décidément Estelle Billon-Spagnol fait autant rire les enfants que les parents.
Les trolls sont désordonnés et sales, ils passent leur temps à se faire peur et ils vivent dans la crasse. Pas Hippolyte Patel. Lui il aime le rangement, il est gentil et poli. Les enfants sont sages, ordonnés, serviables. Pas Pétula Pétal, elle, elle adore sauter sur son lit en criant et mettre ses doigts dans son nez. Forcément les trolls ne comprennent pas Hippolyte Patel. Forcément les parents de Pétula Pétal ne la comprennent pas. Donc nos deux héros fuient et ils finissent par se rencontrer. De leur rencontre germe une idée, et si on échangeait les places ?
Beaucoup d’humour ici aussi dans cet album sur la différence. Est-ce si important de ne pas être dans le moule, dans la norme, doit-on faire changer les gens qui ne sont pas comme nous ou les accepter comme ils sont ? C’est un très bon album pour aborder ce genre de sujet, ils sont traités avec beaucoup d’humour, le genre d’humour qui plait aux enfants (tout comme chez Escoffier/Maudet et Billon-Spagnol ce n’est pas du tout mièvre). Troll qui aime le thé et les macarons ou petite fille bruyante et bondissante, tout le monde a sa place et Vive la différence !
Il s’est passé un truc assez effrayant, les doudous de cet enfant étaient là, tranquilles sur le lit pendant qu’il était à l’école (c’est Berk son canard qui le lui a raconté), quand une chose bizarre est entrée dans la chambre. Une sorte de patate molle… elle s’est approchée et a avalé Lapinot ! Imaginez la terreur des autres doudous ! Ils ont essayé de fuir mais rien à faire, il les trouvait tous et les mangeait un à un. Et plus il en mangeait, plus il grossissait. Il fallait que ça cesse, heureusement Berk était là !
Beaucoup d’humour ici aussi dans l’histoire de ce monstre mangeur de doudous qui prend la forme, ou certains attributs, de ce qu’il ingère (la forme du lapin, la trompe de l’éléphant, les zébrures du zèbres,…). Je suis un peu obligé de vous révéler la fin, vous ne m’en voudrez pas j’espère, mais c’est grâce à Berk, le doudou préféré du petit garçon, celui qu’il traine partout, à tel point que ses parents ne peuvent pas le laver, que tout le monde sera sauvé (je vous laisse imaginer). On sourit avec cette histoire de doudou dont les illustrations sont vraiment très belles. A noter un petit clin d’œil hommage au regretté Mario Ramos. Un très bon album.
N’avancez plus ! C’est fini, on s’arrête là. De toutes façons il y a des pancartes partout vous voyez bien, on vous le dit de ne pas avancer, qu’il y a des ours, que le danger est partout. Mais pourquoi vous continuez ? Faites demi-tour on vous dit ! Vous voulez vraiment avancer dans cette forêt ? Tant pis pour vous…
J’adore ces livres où on s’adresse au lecteur, ils permettent vraiment de jouer avec l’enfant, de le faire participer. Ici, on avance donc dans cette forêt de plus en plus terrifiante, on soulève des volets, espérant ne pas tomber sur un ours, et même quand on arrive sur une maison, alors qu’un écriteau prévient qu’on y mange les enfants (et qu’il faut se méfier des brocolis), on continue. Finalement tout à l’air calme, ils ont l’air gentils ces ours… le final n’en sera que plus drôle ! On chuchote, on interroge les enfants (sont-ils sûr de vouloir continuer l’histoire ?), on crie quand vient le dénouement… Un autre livre à « encore » (voir premier livre de la chronique).
Quelques pas de plus…
Nous avons déjà chroniqué des livres de Michaël Escoffier et Matthieu Maudet (Le ça, Bonjour facteuret Bonjour Docteur), Michaël Escoffier sans Matthieu Maudet (Tous les monstres ont peur du noir, Trois petits riens, Sans le A et Le jour où j’ai perdu mes supers pouvoirs, Zizi, zézette mode d’emploi, Le grand lapin blanc, Vacances à la ferme et La plume), Matthieu Maudet sans Michaël Escoffier (Papy), Estelle Billon-Spagnol (Bonne nuit Eddie, La catcheuse et le danseur, Bad Lino, Les chaussettes qui puent, Les soeurs Tsss, La planète des mius, Ti-Jack, Chiche !, La rentrée de Jacotte, Jacotte en vacances, 5h22, Petit Lagouin, Le jardin du secret, Jacotte, Le petit bois du dimanche soir, À table et Mister Mok) et Sally Grindley (Cher Max). Nous avons également interviewé Michaël Escoffier, Matthieu Maudet et Estelle Billon-Spagnol.
La croccinelle Texte de Michaël Escoffier, illustré par Matthieu Maudet Frimousse 13€, 205×250 mm, 36 pages, imprimé en Slovénie, 2013. |
Grong d’Estelle Billon-Spagnol Frimousse dans la collection Maxi’Boum 15€, 236×307 mm, 32 pages, imprimé en Malaisie, 2013. |
Vive la différence ! Texte de Leigh Hodgkinson (traduit par Anne Krief) Gallimard Jeunesse 12,90€, 236×297 mm, 32 pages, imprimé en Chine, 2013. |
Le Mange-doudous de Julien Béziat Pastel 13,50€, 216×305 mm, 40 pages, imprimé en Belgique, 2013. |
Ouste ! Texte de Sally Grindley (traduit par Maurice Lomré), illustré par Peter Utton Pastel 14€, 217×270 mm, 30 pages, imprimé en Chine, 2013 |
Les petits canards de papier est composé de 3 courts métrages extrêmement doux et poétiques. Ce sont des petits films tournés en 1961 en Chine qui ressortent aujourd’hui. On pense aux petits dessins animés qu’on voyait avec l’école. Les deux premiers sont muets et j’avoue que, même si je trouvais ça très beau techniquement ces personnages en papier découpés et pliés animés, j’ai eu très peur que les deux enfants de 5 ans qui m’accompagnaient s’ennuient. Et bien pas du tout ! Ils sont ressortis ravis, enchantés ! Il est question de dix canards qui sortent de l’œuf alors que leur mère n’est pas là et qui partent découvrir le monde (et doivent se méfier du renard qui rôde), de trois petits canards qui partent chasser les papillons en faisant attention au chat et d’un lapin et d’un chat dont l’un des deux sera accusé à tort de la bêtise de l’autre. C’est un programme qui doit tourner un moment pour que les écoles puissent le voir (contrairement à beaucoup de films qui disparaissent très vite de l’affiche). Il est actuellement dans une trentaine de salles et je vous le conseille fortement !
La bande annonce.
Gabriel
Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !
Quelle sélection aujourd’hui ! GÉNIAL !
oh que j’aime cette sélection.
Le Grong me fait de l’œil depuis des mois (depuis que sa maman en montre des croquis sur le net), le dernier opus des M&M’s sera sans doute acheté en même temps que leur “ça”. Il serait étonnant que je résiste longtemps.
J’espérais les acheter à Montreuil mais comme je sais maintenant que c’est mort pour le 30 novembre, je vais devoir me consoler en faisant une escapade au bateau livre (une librairie à une bonne trentaine de kilomètres de chez moi mais qui vaut le détour) en décembre prochain. Je suis sûre d’y trouver ces petites merveilles.
Comment ça je n’avais pas commenté ?
La croccinelle du pur Michael Escoffier et cela fonctionne hyper bien encore une fois avec Mathieu.
Grong du Estelle comme j’aime?
Le mange-doudous quel joli graphisme! Album primé dernièrement d’ailleurs à Landerneau.
Les deux autres ont l’air pas mal aussi.
Bon c’est terrible, ils font tous envie… 😀 Heureusement, Noël arrive !!! merci pour ces découvertes!