Aujourd’hui, on rencontre une bande d’ours polaires à la recherche d’une terre d’asile, puis on va bousculer les contes traditionnels !
Sur la banquise, un ours polaire vit tranquillement sa vie au milieu de ses amis. Mais un beau jour, le sol craque sous ses pieds, et il se retrouve emporté sur un minuscule morceau de glace en compagnie de deux de ses congénères. À la dérive au beau milieu de l’océan et sérieusement chahutés par les vagues, les trois amis échouent enfin sur une terre verdoyante peuplée de vaches. « Enfin une terre d’accueil ! » se disent-ils, entrevoyant déjà l’espoir d’une nouvelle vie. Mais la réaction des habitantes n’est pas tout à fait amicale : on les trouve trop poilus, trop grands, puis tout simplement trop « ours », et on les invite à repartir sur les flots. Alors que leur radeau de glace se réduit peu à peu, ils débarquent sur une plage chaleureuse où paresse un seul et unique panda. Mais ce dernier prétexte qu’il y a bien trop de monde sur sa terre et les renvoie vers la mer. Chez les girafes, on les ignore carrément. Mais alors que le désespoir les guette, une île vierge pointe enfin le bout de son nez… Enfin un endroit où s’installer ! Et d’ailleurs, pourquoi ne pas y accueillir d’autres réfugiés ?
Bienvenue évoque ouvertement la situation des réfugiés (qu’ils soient politiques, économiques, ou climatiques), à l’image de sa quatrième de couverture, qui affirme haut et fort que « L’accueil des réfugiés est l’affaire de tous ! ». Le thème y est évoqué avec beaucoup de justesse et une douceur qui le rend accessible aux plus petits. Portée par des illustrations gaies et colorées, l’histoire est d’une grande simplicité mais parvient à traiter le sujet de façon pertinente et souvent plus subtile qu’il n’y paraît. Pourquoi dit-on aux ours qu’ils sont « trop ours » ? Pourquoi un panda sans colocataires clame-t-il que son habitat est déjà trop peuplé ? Pourquoi est-il si dur de trouver une terre d’asile ? Les questions ne manqueront sûrement pas de surgir à la lecture de cette jolie histoire, qui offre aussi à ses lecteurs.trices une fin pleine d’espoir et de générosité.
Un album parfait pour évoquer le sujet de l’immigration, à lire et à partager sans modération !
Voilà venu le moment tant attendu de l’histoire du soir… Le narrateur s’empresse de convoquer les trois petits cochons, mais ces derniers, en pleine partie de football, ne sont pas des plus motivés. L’histoire commence tant bien que mal, et très vite l’un d’eux se plaint de déjà connaitre la fin, tandis que l’autre se demande s’il est bientôt l’heure de manger… Et voilà que débarque une jeune Cendrillon qui réclame une histoire de princesse, bientôt suivie par un loup et un petit chaperon rouge qui ont eux aussi leur mot à dire ! Pas facile pour le narrateur de répondre aux désirs de tout ce petit monde : l’un veut une histoire qui fait peur, un autre une histoire amusante, une autre encore une histoire palpitante… Heureusement ce dernier a plus d’un tour dans son sac et va (à grand renfort d’imagination) mélanger les genres pour obtenir l’ultime histoire du soir !
Vous connaissez peut-être déjà l’œuvre de Nicolas O’Byrne à travers les très bons Attention ! Ouvrir doucement ! et Attention ! Fais marcher ton imagination ! (et si ce n’est pas le cas, je vous conseille vivement d’aller les découvrir !). On retrouve dans La dernière histoire du soir ce qui faisait déjà le charme des deux précédents opus : un jeu permanent avec le livre en tant qu’objet – ici les héros déchirent les pages de leur propre histoire, une intégration du lecteur au texte, et un narrateur complètement désemparé face à ses personnages ! Cet album fait partie de ceux qui débordent joyeusement du cadre, et qui feraient passer une tablette tactile pour un objet complètement ringard (même si, entendons-nous bien, je n’ai rien contre les tablettes !). L’histoire, pleine d’humour, est bourrée d’imagination et truffée de références aux contes traditionnels que l’on s’amuse à repérer au fil des pages. En revanche, contrairement à ce que son titre indique, il n’est probablement pas conseillé de choisir cet album en guise de dernière histoire du soir, car il vous donnera furieusement envie de rire… et de lire !
Un hymne à la lecture vraiment malin et complètement délirant !
Bienvenus ![]() ![]() de Barroux (traduit par Élisabeth Duval) Kaléidoscope 13 €, 252×280 mm, 32 pages, imprimé en Malaisie, 2017. |
La dernière histoire du soir![]() ![]() de Nicolas O’Byrne (traduit par Rose-Marie Vassallo) Père Castor-Flammarion 13,50 €, 237×298 mm, 44 pages, imprimé en Chine, 2017. |
Aime les crêpes et les animaux rigolos.



bonjour,
La dernière histoire du soir me tente bien, pensez vous que ce livre puisse convenir pour une petite fille en pleine apprentissage de la lecture?
Je pense qu’il peut convenir sans problème, par contre si elle le lit elle-même, il vaut peut-être mieux l’accompagner car le mélange entre la voix du narrateur et celles des personnages risque d’être un peu compliqué pour une petite lectrice débutante. Et c’est un livre qui a beaucoup plus de charme quand on le lit à voix haute ! Je l’ai lu à des classes de CE1-CE2 et ils ont adoré !