Cet été, vous pourrez lire, tous les mercredis, une question d’enfant et la réponse d’auteurs, illustrateur-trice-s, éditeur-trice-s… Les enfants ont été nombreux à nous envoyer des questions, nous en avons choisi huit. Après les questions de Tristan, Daphné et Rose les semaines passées, aujourd’hui une autre question de Madeleine, 6 ans qui m’a proposé de demander aux auteurs, illustrateur-trice-s et imprimeur-euse-s : « Combien de temps ça prend pour faire un livre ? ». Estelle Billon-Spagnol, Matthieu Maudet, Michaël Escoffier, Antoine Guilloppé et deux imprimeurs ont accepté de lui répondre, vous découvrirez, en même temps qu’elle leurs réponses. Chacune des questions retenues fait en plus gagner un ouvrage à l’enfant qui l’a posée. Cette question permet donc à Madeleine d’avoir la chance de recevoir, grâce aux éditions Glénat, l’album de Sandrine Beau et Céline Decorte, Mon chat fait ouaf !, une histoire pleine d’humour avec une double chute irrésistible. Vous pouvez retrouver notre chronique sur cet album ici.
« Combien de temps ça prend pour faire un livre ? » (Madeleine, 6 ans)
Estelle Billon-Spanol :
Hello Madeleine,
Impossible de répondre précisément… Cela dépend de plein de choses : format, nombre de planches à réaliser, illustration remplie de petits détails ou plus épurée, autres projets/commandes en cours et puis bien sûr l’inspiration et l’élan.
Quand j’ai moi-même écrit l’histoire (qui prend entre une soirée et des mois entiers, entre la première idée jetée dans mon carnet et la 99ème relecture/correction), cela va plus vite. Je sais exactement où je veux aller (par exemple, je sais d’emblée ce que je vais dire par les mots et ce que je vais dire par les dessins pour qu’il n’y ait pas de répétition), j’ai déjà mes personnages et l’ambiance en tête, et je sais quelle technique je vais utiliser. Et puis en cours de route je peux modifier une phrase, changer un personnage, chercher une autre chute. C’est vraiment confortable. Il n’y a pas de temps mort.
Quand j’illustre un texte écrit par quelqu’un d’autre, la phase de recherches est plus longue, je dois m’imprégner de l’histoire, trouver ce que l’auteur voulait dire entre ses lignes. Je veux être sûre de coller à l’esprit du texte, tout en apportant mon univers, c’est un équilibre plus compliqué à trouver je pense.
Comme j’ai envie de répondre à ta question, je dirais : au minimum 3 mois.
Olalala Madeleine, je suis désolée de répondre à côté !
Bonnes vacances,
Estelle
Estelle Billon-Spagnol est auteur et illustratrice. Elle a sorti en début d’année La déclaration des droits des garçons et La déclaration des droits des filles chez Talents Hauts avec Élisabeth Brami (deux livres que nous avons chroniqués ici). Elle sortira à la rentrée Maxi-Souris aux éditions Frimousse et Monsieur Mok chez Philomèle.
Le site d’Estelle Billon-Spagnol : http://estellebillonspagnol.blogspot.fr.
Matthieu Maudet :
C’est très variable, ça peut prendre 3 semaines, mais aussi 4 ans.
Tout dépend du type d’album, de l’histoire, des questions qui se posent en cours de route…
Matthieu Maudet est auteur et illustrateur. Il a sorti au mois d’avril Le ça (que nous avons chroniqué ici) avec Michaël Escoffier et il sortira à la rentrée Ouvre-moi ta porte avec le même Michaël Escoffier à l’école des loisirs. Vous pouvez retrouver ici une interview que nous avions réalisée de lui.
Le site de Matthieu Maudet : http://matthieumaudet.blogspot.fr.
Michaël Escoffier:
Entre le moment où moi (l’auteur) je commence à réfléchir à l’histoire, et celui où le livre sort, il s’écoule au moins un an et demi ou deux ans. Pour certains livres, c’est plus long. Il faut le temps que l’histoire mûrisse, il faut l’illustrer, trouver un éditeur, faire imprimer les livres, les envoyer partout en France… C’est assez long, et cela demande beaucoup d’énergie à des tas de gens pour qu’un livre existe.
Michaël Escoffier est auteur d’albums. Il a sorti il y a peu Le chevalier noir aux éditions Frimousse et il sortira à la rentrée, à l’école des loisirs, Ouvre-moi ta porte avec son complice Matthieu Maudet. Vous pouvez retrouver ici une interview que nous avions réalisée de lui.
Le site de Michaël Escoffier : http://michaelescoffier.canalblog.com.
Antoine Guilloppé :
Madeleine,
des fois on peut faire un livre en 15 jours, parce qu’on trouve tout, tout de suite.
L’histoire, les idées des images et après on fait les dessins du livre.
Mais le plus souvent, il se passe plusieurs mois entre le moment où on a une idée et le moment où on va tout finir.
Des fois, j’ai eu une idée en tête, mais j’ai attendu plusieurs années avant de faire vraiment le livre !
Quand on est auteur, on réfléchit tout le temps et ça chauffe la tête, alors on se repose pour continuer à trouver la suite de l’histoire un autre jour.
Si je dois donner un temps précis, je dirais 4 mois.
Antoine Guilloppé est auteur et illustrateur. En octobre, il sortira cher Gautier Languereau, un album que nous sommes nombreux à attendre, Little Man. En attendant, vous pouvez découvrir des images de cet album ici.
Vous pouvez retrouver notre interview d’Antoine Guilloppé ici.
Ludovic Martin, directeur marketing du réseau PRINTYSHOP :
Pour faire un livre, il faut tout d’abord imprimer toutes les pages sur une sorte de très grande imprimante. Ensuite, il faut imprimer la couverture sur un papier qui est souvent plus épais que l’intérieur. Ensuite, on découpe les pages, on les accroche ensemble et on obtient le livre. Le temps de fabrication dépend surtout du nombre de pages à l’intérieur. Pour te donner un exemple, un petit livre de 12 pages peut être imprimé dans une journée. Alors qu’un gros livre comme une encyclopédie demandera près d’une semaine pour être imprimé.
Le site de PRINTYSHOP : http://www.printyshop.fr.
Christophe Douchain, responsable du département numérique Grand Format à l’Imprimerie SIB à Boulogne sur Mer:
Le temps que met un imprimeur dépend essentiellement du nombre de pages et surtout du nombre d’exemplaires. En imprimerie, le temps de travail se compte en nombres de feuilles roulées sur la presse par heure. Sur une feuille, il y a 8 pages. Une machine dite « offset » roule en moyenne 17.000 feuilles/heures. Une machine « dite » rotative peut aller jusqu’à 80.000 feuilles par heures. Mais il y a le travail de façonnage ensuite… Relier les pages ensemble, les couvertures à agrafer, etc.
En gros pour avoir une idée, il ne faut en général que quelques heures pour l’impression d’un livre.
Le site de l’imprimerie SIB : http://www.sibimprimerie.com.
Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !
Han merci ! Madeleine est ravi d’avoir ces réponses. Elle adore la partie technique. Du coup elle posait d’autres questions en lisant les réponses. Faut que je trouve un imprimeur qui fait visiter son imprimerie ! Elle adorerait. Surtout que depuis 5 minutes elle se fait des films sur les livres ronds. Avec Raphaël on est pliés en deux !
Jaume beaucoup le choix des auteurs et illustrateurs ( Matthieu Maudet, Michael Escoffier, Antoine Guilloppé ) 😉
Madeleine tient aussi à dire qu’elle a adoré l’album qu’elle a reçu, qui est vraiment très drôle.
Avec la tablette, il y a plein d’erreurs grrr
Ravie bien sûr et pas ravi.
J’aime pas jaume