Séverine Vidal est un auteur dont nous vous parlons régulièrement, quelqu’un dont nous suivons le travail depuis le début du blog. Elle a sorti trois très bons ouvrages ces dernières semaines qui montrent l’étendue de son talent. Un petit garçon au caractère bien trempé, des bonheurs sonores et un père qui a connu le pire, trois livres bien différents que je voulais vous présenter aujourd’hui.
C’est fini, Nestor arrête la pâte à modeler, il l’a décidé. Ce n’est pas la première fois que Nestor abandonne une activité… il y a eu la poterie, le macramé, le scrapbooking, la peinture sur soie… Faut dire que ce petit garçon refuse d’aller au centre de loisirs le mercredi, alors il faut bien lui trouver une activité, mais rien ne semble lui correspondre. Allez on ne baisse pas les bras et l’on tente d’en trouver une. Nestor va donc essayer le rugby, le théâtre, la pêche, le dessin, l’équitation ou encore la collec « de collec »… Arrivera-t-il à occuper ses mercredis ? Vous le saurez en lisant Nestor maudits mercredis !
Nestor nous rappelle un peu Arsène, autre personnage de Séverine Vidal. Petit garçon qui, même s’il pourrait devenir horripilant à tout laisser tomber, reste vraiment touchant. Bien entendu, il a chaque fois une très bonne raison d’abandonner son activité : le rugby c’est salissant, le théâtre c’est bien si l’on joue le rôle du prince charmant pas une coccinelle… Les enfants vont se reconnaître dans cette BD pleine d’humour dont les illustrations sont signées Marc Lizano. Les fans de Séverine Vidal reconnaîtront une allusion à un autre de ses albums, La grande collection. Une super BD pour les jeunes lecteurs (et même avant).
Des extraits sur le site de l’éditeur.
Le bruit de la tondeuse qui indique que c’est le printemps, le bruit d’une douche qui rappelle que c’est presque le moment de se lever puis ce sera le son du café qui s’écoule et des tartines qui sautent, le blabla des grands quand, parce qu’il y a des invités, on s’est endormi sur le canapé et qu’on entend des paroles sans les entendre vraiment, le « aïe » suivi d’un gros mot qui indique que maman s’est cognée… tous ces bruits chez qui l’on habite.
C’est une petite fille (qui ressemble beaucoup à Séverine Vidal elle-même, d’ailleurs) qui nous raconte ses bruits… et pourtant ce sont aussi, pour la plupart, les nôtres. De petits textes extrêmement poétiques mis en images par des collages et des crayonnés signés Claire Cantais. Les illustrations sont aussi tendres (sans mièvrerie) que le texte. Les enfants souriront de se reconnaître, les adultes seront émus de retrouver des morceaux de leurs enfances. Un petit album très très fort, peut-être le plus beau de Séverine Vidal. Un superbe objet autant (plus ?) pour les adultes que pour les enfants.
Des extraits sur le site de l’éditeur.
Deux ans, un mois et seize jours soit huit saisons et des poussières. Une longue période quand on est enfant, deux ans, un mois et seize jours. C’est le temps qu’Amos a passé sans son père. Mais il est enfin revenu, sauf qu’il ne parle presque pas, il est assis dans le fauteuil du salon et regarde devant lui. Il est là, c’est tout. Sarah, la grande sœur d’Amos, ne comprend pas pourquoi son père ressemble à un fantôme, pourquoi il crie la nuit pendant ses cauchemars. Leur mère, elle, est parfois gênée et pose sa main sur le numéro qui est tatoué sur l’avant-bras de son mari pour le cacher. Amos garde espoir, il va retrouver son père, il va donc lui parler, lui raconter les huit saisons et des poussières sans lui, et peut-être qu’un jour…
Un album fort pour un sujet fort. Un père qui revient de la guerre, d’un camp de concentration. Des enfants qui aimeraient retrouver celui qu’ils ont connu et pas un fantôme. Des camarades qui se moquent. Sans que ça ne soit jamais trop dur, Séverine Vidal nous raconte cette nouvelle vie, ces retrouvailles difficiles, cet « après » avec beaucoup de justesse, de pudeur. Les illustrations d’Anne Montel accompagnent à merveille le texte et le rendent même encore plus doux. Plus proche du roman jeune lecteur que de l’album classique (il y a beaucoup de texte), Huit saisons et des poussières est un très bel album, de ceux qui marquent.
Des extraits sur le site de l’éditeur.
Quelques pas de plus…
Nous avons déjà chroniqué des livres de Séverine Vidal (J’aime mes cauchemars, Méga-Loup, Fées d’hiver, Billie du bayou, le banjo de Will, Billie du bayou, SOS Garp en détresse, Noël à l’endroit, Mon secret rit tout le temps, 55 oiseaux, Prune et l’argent de poche, Une girafe un peu toquée, Bad Lino, L’œil du pigeon, Au pays des vents si chauds, Petit Minus, Le laboureur de nuages & autres petits métiers imaginaires, La grande collection, Mon papa est zarzouilleur, Clovis & le pain d’épices, Rien qu’une fois, Philo mène la danse, Plus jamais petite, Comment j’ai connu papa, Arsène veut grandir, Lâcher sa main, Rouge Bitume, Comme une plume, J’attends Mamy, Roulette Russe tome 1 Noël en juillet, Je n’irai pas, Léontine, princesse en salopette, Mamythologie, On n’a rien vu venir, Du fil à retordre, Prune, tome 1 : La grosse rumeur, Prune, tome 2 : Le fils de la nouvelle fiancée de papa, Prune, tome 3 : Prune et la colo d’enfer, 5h22, Les petites marées et La meilleure nuit de tous les temps), Claire Cantais (On n’est pas des poupées et Avec de l’ail et du beurre) et Anne Montel (Le temps des mitaines et Le crafougna ). Retrouvez aussi nos interviews de Séverine Vidal et Anne Montel.
Nestor, maudits mercredis Texte de Séverine Vidal, illustré par Marc Lizano Didier Jeunesse 9,90 €, 160×217 mm, 64 pages, imprimé en France chez un imprimeur éco-responsable, 2014. |
Les bruits chez qui j’habite Texte de Séverine Vidal, illustré par Claire Cantais L’édune 14,50 €, 170×210 mm, 40 pages, imprimé en UE, 2014. |
Huit saisons et des poussières Texte de Séverine Vidal, illustré par Anne Montel Les p’tits bérets dans la collection À grands pas 13,50 €, 185×260 mm, 32 pages, imprimé en Italie, 2014. |
Cet été, ce sont vos enfants qui vont poser des questions aux professionnels de la littérature jeunesse.
Les deux premiers étés de La mare aux mots nous avons proposé des fiches métiers, le but était de mieux connaître les métiers qui ont rapport à la littérature jeunesse. Seize métiers… il n’en reste pas assez pour faire un autre été !
Donc cet été, ce sont vos enfants qui vont poser des questions aux auteurs, illustrateurs, éditeurs… Envoyez-nous leurs questions à maquestion@lamareauxmots.com et nous soumettrons les questions les plus rigolotes, originales, pertinentes… aux auteurs, illustrateurs, éditeurs…
Ce doit être des questions « générales », pas une question à quelqu’un en particulier que nous soumettrons chaque fois à plusieurs personnes qui peuvent être concernées.
Ceux dont les questions ont été retenues (ou le premier qui l’a posée en cas de même question posée plusieurs fois) recevront un petit cadeau.
On attend donc les questions de vos enfants ! (jusqu’au 15 juin)
Gabriel
Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !