L’amour l’amour l’amour toujours ce vieux discours*… pourtant parfois les albums jeunesse savent nous en parler joliement.
Parfois l’amour ne tient qu’à un pigeon…
Léon a toujours été là dans les prémices de l’histoire d’amour de Youri et Rose. Quand ils se sont croisés la première fois (et que Rose était encore dans le ventre de sa mère), quand ils ont joué dans le même bac à sable sans se voir, quand ils se sont croisés sans s’échanger de regard à la fête foraine, quand ils ont eu leur premier baiser… chacun de leur côté mais pas loin l’un de l’autre. Sans Léon il est possible que l’histoire de Youri et Rose n’ai jamais commencé ! Comme quoi les pigeons, c’est bien plus utile qu’on pourrait le croire…
Une histoire d’amour vue par un pigeon (qui ne fait pas que voir d’ailleurs, il participe à la rencontre… d’une façon très particulière !), c’est original et bien trouvé. C’est une très belle histoire que nous raconte Séverine Vidal, une histoire dont l’humour du texte et des illustration désamorce tout début de mièvrerie. Le pigeon est là à chaque étape importante de la vie de ces deux amoureux (le retrouverez-vous dans chaque planche ?), c’est lui qui nous raconte leur histoire. C’est un magnifique album plein de tendresse et d’humour (humour souligné par les dessins) sur l’amour et sur les hasards de la vie.
Quand c’est la musique qui rapproche les gens…
Herman et Rosie n’habitaient pas très loin l’un de l’autre, à New York. Ils étaient seuls au milieu de la foule, faisant parfois un peu la même chose pas très loin l’un de l’autre, dans la solitude de leur appartement. Le soir, parfois, Rosie chantait dans un club de Jazz. Parfois, le soir, Herman jouait du hautbois sur son toit. Chacun entendit la mélodie de l’autre et la garda en tête, allaient-ils finir par la jouer ensemble ?
Herman et Rosie pour la vie est un très bel album avec une ambiance « Jazz à New-York ». Sa couverture évoque un vinyle et on a l’impression d’entendre de la musique en lisant cette histoire sur la solitude dans les grandes villes, l’amour et le hasard des rencontres. Magnifiques illustrations, un texte touchant, un bien bel album.
On quitte New-York pour Paris et on continue en musique… au son du piano du pauvre !
Jean sa passion c’est l’accordéon, dès qu’il le peut ce boulanger quitte son fourneau et en avant la musique ! Seulement voilà… Jean est seul… Comment séduire une belle avec un piano à bretelle ? Marguerite est une couturière, et tandis qu’elle coud elle ne pense qu’à une chose … le prochain bal ! Faut dire qu’elle adore danser, que ça soit la java ou la guinguette, Marguerite adore ça. Marguerite ne sait pas encore que bientôt c’est la musique de Jean qui rythmera ses pas…
Jean et Marguerite est un très bel album à la musique bien de chez nous, avec son air de musette. Une histoire très touchante (d’autant plus quand on sait qu’elle est inspirée d’une histoire vraie), une très belle histoire sur une rencontre, sur l’amour. Les illustrations sont toutes douces mais pas mièvres, avec beaucoup de mouvement… comme un bal musette.
Il y a des histoires d’amour qui commencent mouillées !
Rien ne prédestinait Gaston et Rosalie à se rencontrer… surtout pas sous la pluie ! Lui, la pluie, il déteste ça, quand on est mouillé on peut tomber malade. Elle, la pluie, elle adore, ça lui donne envie de danser dessous. Quand il a peur d’abîmer ses chaussures, elle, elle danse dans les flaques. Pourtant alors que l’une sourit et l’autre râle ces deux-là vont tomber amoureux l’un de l’autre.
Belle histoire ici aussi, histoire d’amour entre deux opposés… qui finalement trouveront un terrain d’entente. Et puis au final la pluie, même si on n’aime pas ça… en amoureux c’est différent ! C’est aussi un texte sur des regards différents sur une même chose, l’un positif et l’autre négatif. Un texte très poétique, des illustrations un peu « rétro », font de Sous la pluie… un album plein de charme.
Et il y a aussi les histoires légendaires…
Tisserande était une des sept filles de l’empereur du royaume des cieux. Un jour où elle était sur Terre avec ses sœurs elle s’éprit d’amour pour un jeune paysan. Forcément son père n’accepta pas cette relation et malgré leur amour, leur mariage et leurs deux enfants il fit en sorte qu’ils ne se voient plus qu’une fois par an.
J’avais déjà chroniqué un ouvrage racontant cette magnifique légende chinoise, Les étoiles amoureuses de Céline Lavignette-Ammoun et Kim Dong-seong. mais c’est ici un ouvrage très différent. Il s’adresse à un public plus jeune et les illustrations (magnifiques) de Peggy Nille sont d’un tout autre style que celles de Kim Dong-seong, plus colorées. C’est une vieille légende qui explique l’origine de deux étoiles (les deux amoureux du ciel) qui se rejoignent un jour par an. Un très beau conte ancien, plein de poésie.
Quelques pas de plus…
Nous avons déjà chroniqué plusieurs livres de Séverine Vidal (Au pays des vents si chauds, Petit Minus, Le laboureur de nuages & autres petits métiers imaginaires, La grande collection, Mon papa est zarzouilleur, Clovis & le pain d’épices, Rien qu’une fois, Philo mène la danse, Plus jamais petite, Comment j’ai connu papa, Arsène veut grandir, Lâcher sa main, Rouge Bitume, Comme une plume, J’attends Mamy, Roulette Russe tome 1 Noël en juillet, Je n’irai pas, Léontine, princesse en salopette, Mamythologie, On n’a rien vu venir, Du fil à retordre, Prune, tome 1 : La grosse rumeur, Prune, tome 2 : Le fils de la nouvelle fiancée de papa, Prune, tome 3 : Prune et la colo d’enfer, 5h22, Les petites marées et La meilleure nuit de tous les temps), Nancy Guilbert (Aliénor et le trésor dérobé) dont un avec Lilly Seewald (A la rencontre des mamans) et Peggy Nille (Mes créations du monde entier, Le nom du diable, Contes d’un autre genre, et Mes créations du monde-Europe). Retrouvez aussi notre interview de Séverine Vidal et notre interview de Peggy Nille.
L’œil du pigeon de Séverine Vidal, Illustré par Guillaume Plantevin Sarbacane 15,50€, 218×390 mm, 26 pages, imprimé en France, 2013. |
Herman et Rosie pour la vie de Gus Gordon (traduit par Dominique Boutel) Gallimard Jeunesse 13€, 260×290 mm, 30 pages, imprimé en France chez un imprimeur éco-responsable, 2013. |
Jean et Marguerite de Manuel Rulier, illustré par Delphine Garcia Les p’tits bérets dans la collection La tête sur l’oreiller 12,90€, 210×205 mm, 32 pages, imprimé en France, 2013 |
Sous la pluie… de Nancy Guilbert, illustré par Lilly Seewald Les p’tits bérets dans la collection Sur la pointe des pieds 13,90€, 297×220 mm, 24 pages, imprimé en France, 2013 |
Les amoureux du ciel Auteur non indiqué, illustré par Peggy Nille Nathan dans la collection Les petits cailloux du monde 5,50€, 173×200 mm, 27 pages, imprimé en France chez un éditeur éco-responsable, 2013. |
A part ça ?
Chaque mois A l’ombre du grand arbre donne aussi ses coups de cœur du mois, et on aime aller y jeter un œil !
Gabriel
*références à Pipeau de Brigitte Fontaine
Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !