Un album original et un roman décapant pour lutter contre les stéréotypes et les idées sexiste, thème qui nous est si cher !
Les habitants de la planète Glatifus observent et analysent les terriens que nous sommes. C’est même une science qu’ils étudient à l’école et quand le maître demande aux gratifusiens s’ils connaissent la différence entre les terriens et les terriennes, les hypothèses et les réponses fusent ! Et ce n’est pas si simple qu’il n’y paraît finalement…
Quand j’ai découvert cet album, je n’ai pas fait attention au nom de l’auteur. Je l’ai lu, j’ai souri, je l’ai aimé et je l’ai trouvé drôlement bien fait, puis j’ai réalisé qu’il avait été conçu par les élèves d’une classe de CE1 de l’école Jatteau à Moissy-Cramayel, en Seine-et-Marne ! Quelle surprise ! Ils ont été déclarés vainqueurs du concours Lire Égaux 2012, et c’est mérité ! Le texte est fin, percutant, et cette idée d’adopter un regard extérieur sur nos propres comportements est vraiment bien trouvée ! Filles, garçons, quelles différences finalement ? Enfin, les magnifiques illustrations au style un peu rétro de Gwen Keraval, donnent vie à ce texte d’enfants à la chute savoureuse que devrait lire bien des adultes !
Un livre soutenu par Amnesty International.
Julia entre en CM2 et retrouve la même classe que l’an dernier et la même maîtresse. Tout le monde est ravi parce que c’est un groupe qui fonctionne vraiment bien, avec ses seize filles et ses seize garçons. Mais ils doivent accueillir Bruno, un élève qui arrive d’ailleurs, et qui va semer la zizanie avec ses réflexions très désagréables envers les filles. Commence alors la redoutable guerre entre les Vanilles et les Chocolats, entre les filles et les garçons. C’est l’escalade des mesquineries et des méchancetés, et l’ambiance est vraiment de plus en plus lourde. Même la maîtresse en est affectée et a bien du mal à ramener le calme… Mais la classe de mer, qui obligera les enfants à vivre ensemble quelques jours permettra sûrement de mieux comprendre le comportement de Bruno, et d’apaiser les esprits…
Florence Hinckel signe un texte fort qui saura parler aux jeunes lecteurs (et aux autres…). L’histoire se joue à l’école, lieu si quotidien des enfants, et malheureusement, certaines scènes se retrouvent certainement souvent dans les cours de récré. J’ai beaucoup aimé le rythme de ce court roman, et les idées qu’ils véhiculent, pour essayer d’amener les lecteurs à réfléchir sur certains comportements sociaux et quotidiens, dès l’enfance… Cette classe, c’est un peu le monde finalement ! Et même si au départ, ce sont les filles qui sont la cible des attaques des garçons, on découvre aussi la situation inverse. Ce sont vraiment les idées sexistes qui sont combattues, dans les deux sens, et c’est appréciable. Et puis, pour ne rien gâcher, l’amour et l’aventure s’invitent dans le récit pour pimenter le tout ! Un régal !
Le même vu par Enfantipages.
Quelques pas de plus…
Nous avons déjà chroniqué un autre livre de Florence Hinckel (Le chat beauté) et deux albums illustrés par Gwen Keraval (Yoshka et La sorcière au nez de fer).
Drôle de planète ! Texte des élèves d’une classe de CE1 de l’école Jatteau de Moissy-Cramayel, illustré par Gwen Keraval Talents Hauts 12,50 €, 210 x 200 mm, 24 pages, imprimé en Italie, 2013 |
Vanilles et Chocolats de Florence Hinckel Oskar 9,95 €, 115 x 170 mm, 150 pages, imprimé en Europe, 2013 |
Si vous aimez la langue française et que vous avez l’occasion de passer par le Limousin avant le 5 Octobre, ce festival est fait pour vous : Les Francophonies en Limousin proposent des spectacles, des rencontres et des animations, avec 250 artistes et 20 pays représentés.
Marianne
Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !
Bonjour !
Je crois que je vais me laisser tenter par le premier ! C’est un sujet qui mérite d’être abordé avec les enfants car contrairement à ce qu’on pourrait croire (enfin que je croyais avant d’avoir des enfants !), on n’est vraiment toujours dans les mêmes clichés garçon fille. Et même en essayant de lutter contre, les enfants les intègrent si facilement ! Et ça donne des choses très surprenantes, notamment en classe, une fois l’adolescence installée !