Cette semaine… pas d’invité du mercredi ! Tout est de ma faute (j’assume). Avec le salon du livre jeunesse de Montreuil j’ai eu beaucoup de boulot… et j’ai oublié d’envoyer des interviews (et de relancer ceux qui ne m’avaient pas encore répondu…) Donc exceptionnellement une chronique ! Mais on retrouvera quand même, en fin de billet, notre nouvelle rubrique : Coup de projecteur !
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Le souci avec la drogue, il paraît, c’est que lorsqu’on commence à y toucher on devient dépendant… C’est ce qui m’est arrivé avec les livres de Séverine Vidal… L’autre souci avec le drogue c’est que c’est pas bon pour la santé or là, c’est plutôt le contraire ! Après avoir été dingue de son livre Léontine, princesse en salopette j’ai commencé à essayer de lire tout ce qu’elle a écrit. J’ai chroniqué il y a peu du superbe Mamythologie, je vous parlerai très prochainement de petits romans qu’elle a écrit pour les plus grands (dont celui que j’ai fini hier la larme à l’œil), mais en attendant aujourd’hui je vous propose de découvrir un album pour les petits, le très drôle Je n’irai pas et deux mini-romans avec son nouveau personnage : Prune !
J- 2 j’ai tout préparé : ma trousse, mon cartable. C’est ainsi que commence Je n’irai pas. Le temps va défiler jusqu’au jour J avec la tenue à choisir, l’adieu à l’été,… mais on se réjouit car on va retrouver les copains ! C’est dur de vous parler de l’album sans vous dévoiler la chute (très drôle). C’est un livre génial sur la rentrée, le stress que ça engendre mais aussi les joies que ça procure… et il dédramatise tout ça en montrant qu’on n’est pas tout seul ! Les dessins de Cécile Vangout sont frais, épurés et très beaux, ils collent bien aux mots de Séverine Vidal et contribuent à en faire un album réjouissant, qui fait du bien, qui donne le sourire. C’est un bel objet avec un papier épais, un format à l’italienne et c’est vraiment un livre que j’adore ! (ça c’est dit !)
Prune a un prénom de fruit et des parents divorcés, elle aime les adverbes qui finissent en -ment et elle n’aime pas les gens qui l’appellent Fraise-des-bois. Elle a pour compagnon Bernouille-la-nouille, son poisson rouge qu’elle cache pour l’apporter à l’école, chez son père et le Chat Trastrof chez sa mère. Elle a pour ami Barnabé, qu’elle connaît depuis toujours mais elle n’est pas amoureuse de lui (même si elle pense à lui tout le temps…) et son petit frère s’appelle Cosmo. Bref Prune c’est un personnage et elle a surtout un sacré caractère ! On retrouve ici l’écriture pêchue de Séverine Vidal, son humour mordant, son style qui fait mouche. Le premier tome parle des rumeurs (Marie est absente et très vite la machine à ragot va s’emballer, on dit même qu’elle a déménagé aux États-Unis pour devenir une star), le second tome parle du fils de la nouvelle fiancée du père de Prune. Ce sont les deux premiers tome d’une (j’espère) longue série ! Avec des thématiques intéressantes pour les enfants. Mais la grosse différence avec les autres livres qui ont des thématiques fortes comme ça, c’est que je ne trouve pas ça moralisateur et manichéen. Quand on regarde la plupart des héros qui, dans chacune de leurs aventures, vivent un évènement plus ou moins fort, c’est vraiment dans l’excès, caricatural. Il y a un grand bouleversement, les personnages ne sont plus les mêmes à la fin de l’histoire, tout ça les a grandit et changé… Ici c’est très ancré dans le réel, Prune est une petite fille d’aujourd’hui que l’on pourrait connaître. Le genre de gamine avec son caractère bien trempé mais qu’on adore… mais un peu chieuse quand même ! En fait c’est aussi ça qui lie la plupart des personnages de Séverine Vidal : ils ne sont pas tièdes, pas gnan-gnan… ils sont plein de vitalité et d’une bonne humeur communicative. On lit ces livres avec un petit sourire en coin. Niveau illustrations, les dessins de Kris Di Giacomo participent à rendre cette Prune craquante et drôle avec un côté pestouille. Ce sont de très beaux albums de poche.
Je n’irai pas de Séverine Vidal, illustré par Cécile Vangout
Éditions Frimousse, 12€50
Public : A leur lire / lecteurs débutants (et pour les instit, d’ailleurs j’ai prêté le mien à la maitresse de ma fille )
Prune, tome 1 : La grosse rumeur de Séverine Vidal, illustré par Kris Di Giacomo
Prune, tome 2 : La fils de la nouvelle fiancée de papa de Séverine Vidal, illustré par Kris Di Giacomo
Éditions Frimousse, 7,80€ chacun
Public : lecteurs débutants / lecteurs confirmés
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Coup de projecteur
Aujourd’hui, dans le cadre des “Coups de projecteur” (chaque semaine nous vous présentons un illustrateur non édité, si vous voulez en savoir plus) nous avons décidé de vous présenter Gaëlle Huan. Je lui ai demandé de m’écrire une petite présentation, je vous la livre en l’accompagnant de certains de ses dessins. Je vous incite surtout à visiter son book et son blog.
On m’a toujours dit que j’étais douée en dessin.
…
Par rapport aux autres enfants de mon âge, bien sûr…
Des études chaotiques et un bac obtenu grâce à l’achat d’une pochette surprise ne m’avaient pas destinée à faire quoi que ce soit de ma vie.
La découverte d’une école d’arts appliqués dans ma ville natale fut pour moi une bouée lancée dans l’océan de mon désarroi.
Ce fut de courte durée.
Après une année collée à ma planche à dessin, le pinceau calcifié entre mon pouce et mon index, je résolus de m’arracher de ma chaise à roulette et, tournant le dos à ma classe préparatoire, je me lançais dans des études d’histoire de l’art. Bien décidée à remplir mon cerveau de tout ce que je pourrais trouver, je me promettais cependant de poursuivre le dessin parallèlement à mon nouveau cursus.
Un stage au Canada me fit découvrir les musées pour enfants. Une véritable passion ! Un monde nouveau s’ouvrait à moi, peuplé d’histoires vraies, de petits dessins explicatifs et de fabuleux décors à explorer.
Je décidais donc de rentrer en France pour en créer un moi-même.
Ma maîtrise (spécialisée dans les métiers de l’exposition) en poche, j’explorais la jungle culturelle française à la quête du Saint-Poste. Ma piste dégagée au coupe-coupe me conduisit dans les Côtes-d’Armor où la Mairie de Tréguier me donna ma chance et m’intronisa commissaire d’exposition pendant quatre années consécutives.
Les budgets venant à manquer, on me signifia mon congé.
J’errais ça et là, ne sachant où diriger mes pas. Quittant la jungle, je me retrouvais dans le désert… Cette période fut pour moi un temps de questionnement dont je profitais pour reprendre crayons et pinceaux, désireuse de m’exprimer à nouveau dans un langage qui m’était propre.
Quelques progrès et petites victoires plus tard, je me décidais à repartir vers la jungle d’un autre continent : l’illustration et la bande dessinée pour enfants. Forte d’un enthousiasme béat et d’un coupe-coupe mieux affûté, je créais ma propre entreprise en juin 2010.
Certes, la piste est sinueuse et les serpents nombreux mais nul doute qu’un jour prochain je découvrirai la maison-d’édition-perdue…
Ainsi se termine la présentation de Gaëlle Huan, nous espérons que tout ça vous aura donné envie d’en savoir plus sur elle et nous lui souhaitons bon courage dans ses recherches.
Gabriel
Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !
Bonjour
J’aime beaucoup aussi “je n’irai pas”, et la chute est vraiment très inattendu. Je l’avais lu par hasard chez mon libraire et j’en recherchais le titre. Voila, grâce à vous, une fois de plus, je retrouve ce que je cherche !! Merci pour vos articles toujours intéressants !