Agnès de Lestrade fait partie de ces auteur.e.s dont on croise souvent les ouvrages. Nous avions envie d’en savoir plus sur elle. Ensuite, nous vous proposons de nous infiltrer dans l’atelier de Janik Coat qui a accepté d’être l’invitée de notre rubrique Quand je crée. Bon mercredi à vous !
L’interview du mercredi : Agnès de Lestrade
Comment êtes-vous devenue auteure ? Parlez-nous de votre parcours
J’inventais des jeux de société et un matin, une petite phrase est arrivée toute seule dans ma tête : « la petite fille qui ne voulait plus cracher ». J’ai écrit l’histoire qui allait avec ce drôle de titre. Il a été publié à l’école des loisirs. Depuis tous mes textes démarrent toujours par un titre : l’enfant qui mangeait les nuages, l’envol du hérisson, la grande fabrique de mots, tout au bord, le livre qui rend chèvre…
Que vous reste-il de votre passé de parolière ? Est-ce que ça a influencé votre travail d’auteure jeunesse ?
J’écris à l’oreille. Mes histoires doivent sonner comme les cordes de ma guitare ou les notes de mon accordéon.
Vous avez écrit sur des sujets sensibles comme la transplantation cardiaque (Mon petit cœur) ou le vieillissement (Le voyage de Mamily), mais aussi des textes extrêmement poétiques comme Tout au bord… et même des histoires un brin scato comme Bon anniversaire Gaston. Êtes-vous capable d’écrire sur tout ou y a-t-il des sujets qui vous sont tabous ?
Pas de sujets tabous. Je viens de finir une histoire « la première fois » sur la grossesse à 14 ans. Sinon j’alterne l’écriture entre petites histoires avec grenouille et cochon et des sujets plus graves. J’ai besoin de ne pas m’enfermer dans un style.
Et dans quel « genre » êtes-vous le plus à l’aise ?
Tous en fait !
Léonard qui parle trop et qui finit par raconter des histoires (Tu es trop bavard, Léonard) c’est un peu vous ?
Ah oui je suis une vraie bablateuse !
Comment naissent vos histoires ?
D’un titre et de beaucoup de rêveries
Quelles étaient vos lectures d’enfant, d’adolescente ?
La comtesse de Ségur, le club des 5, le clan des 7. Et puis La cicatrice, Tanguy.
Quels sont vos projets ?
Écrire un roman avec deux autres auteurs
Une dernière question, si quelqu’un qui ne vous connaît pas lit cette interview et veut vous découvrir avec un seul de vos ouvrages, lequel lui conseilleriez-vous ?
La grande fabrique de mots, L’invention des parents, Le chien chien à sa mémère, Un indien dans mon jardin, et La vie sans moi qui n’est plus édité… j’aimerais retrouver un autre éditeur. À bon entendeur, salut !
Bibliographie sélective :
- Le chien-chien à sa mémère, illustré par Clothilde Delacroix, Sarbacane (2015), que nous avons chroniqué ici.
- Mon amoureux de la lune, illustré par Amandine Laprun, Oskar (2015).
- Tu es trop bavard, Léonard !, illustré par Sylvie Bessard, Nathan (2015), que nous avons chroniqué ici.
- Tout au bord, illustré par Valeria Docampo, Alice Jeunesse (2014), que nous avons chroniqué ici.
- Mon cher petit cœur, illustré par Peggy Nille, Bulles de savon (2013), que nous avons chroniqué ici.
- Le voyage de Mamily, illustré par Charlotte Cottereau, Balivernes (2013), que nous avons chroniqué ici.
- Il faisait chaud cet été-là, Rouergue (2013).
- Pourquoi les chiens n’aiment-ils pas les chats ?, illustré par Romain Guyard, Larousse (2013), que nous avons chroniqué ici.
- Les cocottes à histoires, illustré par Christine Roussey, Milan (2012), que nous avons chroniqué ici.
- Bon anniversaire, Gaston !, illustré par Benjamin Bécue, Balivernes (2012), que nous avons chroniqué ici.
- Les pendules de Dana, illustré par Constanza Bravo, La Joie de Lire (2012), que nous avons chroniqué ici.
- Les baisers de Cornélius, illustré par Charlotte Cottereau, Balivernes (2011), que nous avons chroniqué ici.
- La grande fabrique de mots, illustré par Valeria Docampo, Alice Jeunesse (2009).
- Le parapluie de madame Hô, illustré par Martine Perrin, Milan (2007).
Quand je crée… Janik Coat
Le processus de création est quelque chose d’étrange pour les gens qui ne sont pas créateur.trice.s eux-mêmes. Comment viennent les idées ? Et est-ce que les auteur.e.s peuvent écrire dans le métro ? Les illustrateur.trice.s dessiner dans leur salon devant la télé ? Peut-on créer avec des enfants qui courent à côté ? Faut-il de la musique ou du silence complet ? Régulièrement, nous demandons à des auteur.e.s et/ou illustrateur.trice.s que nous aimons de nous parler de comment et où ils créent. Cette semaine, c’est Janik Coat qui nous parle de quand elle crée.
Je travaille chez moi et j’aime beaucoup ça, même si cela n’est pas toujours facile et demande pas mal de discipline. Dans mon cas, vie et travail sont étroitement liés. J’aime avoir tout à portée de main, et pouvoir travailler quand je veux ou l’inverse, faire une micro sieste ou appeler mes amis et m’y remettre après. Le temps de création est pour moi, indissociable d’une certaine solitude.
Aucun enfant ni adulte autour de moi quand je suis en pleine création.
Je tolèrerais un chat ou un chien, à la limite, mais c’est tout ! J’écoute la radio quasi non stop avec mes émissions préférées qui ne parlent que d’art, de littérature et d’histoire. Et aussi de la musique…
J’aime travailler tôt le matin jusqu’à 15 h ou 17 heures… En fin de journée, je deviens très sociable, je sors, je retrouve mes proches, j’appelle mes amis, je cours à un vernissage ou à une expo.
Par contre l’inspiration, les idées surviennent n’importe où… dans le train, en faisant la queue à la boulangerie, dans les écoles que je visite, pendant les vacances ou mes voyages. J’ai toujours un carnet sur moi, des petits des moyens. Je note les idées pour ne pas les oublier et je fais des croquis si besoin. J’ai passé énormément de temps à dessiner dans les lieux publics (cafés, parcs, musées…) c’est comme cela que l’on apprend à dessiner et ça s’entretient ! Aujourd’hui, j’ai plus de plaisir à dessiner à partir de mon imagination. Je me laisse guider par les formes que je trace sur mes carnets. Ces formes deviennent des personnages, à partir desquels je vais élaborer mes livres.
Janik Coat est auteure et illustratrice.
Bibliographie sélective :
- Aujourd’hui, Amos, illustration d’un texte d’Anne Cortey, Grasset (2016).
- Le cube rouge, avec Bernard Duisit, Hélium (2015), que nous avons chroniqué ici.
- Romi à la maison, texte et illustrations, Sarbacane (2015), que nous avons chroniqué ici.
- 1 poisson, 3 voleurs, 1 dragon, illustration d’un texte de René Gouichoux, Nathan (2014).
- Romi à la plage, texte et illustrations, Autrement (2014).
- Le voyage de Loti, texte et illustrations, MeMo (2014).
- Clotaire se déguise, texte et illustrations, Autrement (2014), que nous avons chroniqué ici.
- Ça dépend, illustration d’un texte de Bernard Duisit, Hélium (2013).
- Joni et Vatanen, illustration d’un texte d’Anne Cortey, Albin Michel Jeunesse (2013).
- Une vie d’escargot, illustration d’un texte d’Anne Cortey, Autrement (2008), que nous avons chroniqué ici.
- Mon hippopotame, texte et illustrations, Autrement (2010), que nous avons chroniqué ici.
- Pour un carré de chocolat, illustration d’un texte d’Élise Fontenaille et Clarisse Buono, Grasset jeunesse (2012), que nous avons chroniqué ici.
- Une vie d’ours, illustration d’un texte de Christophe Fourvel, Le Baron perché (2012), que nous avons chroniqué ici.
- La surprise, texte et illustrations, MeMo (2010), que nous avons chroniqué ici.
- Popov et Samothrace, texte et illustrations, MeMo (2005).
Retrouvez Janik Coat sur son blog : http://janikkinaj.free.fr.
Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !
A la maison, on aime beaucoup “La grande ourse d’Ikomo” et “Clotaire se déguise”
Merci
Bonne journée