Comme vous le savez, à La mare aux mots on aime quand ça pique ! On aime les livres à l’humour grinçant, qui font ricaner. Alors, forcément, on aime André Bouchard. On a donc eu envie de lui poser quelques questions pour mieux le connaître, mieux connaître sa façon de travailler. À la suite de cette interview, vous pourrez tenter de gagner L’après-midi d’une fée, son dernier album. Ensuite, c’est un tout nouveau rendez-vous que nous vous proposons. Régulièrement, nous demanderons à un.e auteur.e et/ou illustrateur.trice de nous parler de l’endroit où il.elle crée. C’est Dorothée de Monfreid qui inaugure cette nouvelle rubrique. Bon mercredi à vous !
L’interview du mercredi : André Bouchard
Parlez-nous de votre parcours ?
Né à Rennes en 1958, je suis auteur de livres pour enfants depuis 2002 et dessinateur d’humour pour la presse depuis 2005 pour Le Point (mais aussi Le nouvel Obs, Le Monde, Le Magazine Littéraire, Le Figaro Magazine, Femmes, BSC News, etc.). Pour la jeunesse, je suis l’auteur et le dessinateur de nombreux titres aux éditions Circonflexe (dont La tête ailleurs dessiné par Quentin Blake), de La Mensongite galopante aux éditions Gallimard Jeunesse (2011), de Beurk ! (2004), mais aussi de Les lions ne mangent pas de croquettes (2012), de L’abominable Sac à main (2013), de Y’a un louuuuhouu ! (2014), de Ernest maître du monde (2015) de L’après-midi d’une fée (2015), aux éditions Seuil Jeunesse. J’ai également dessiné sur les légendes de Vincent Malone Quand papa était petit, y avait des dinosaures (Seuil jeunesse, 2003) et Avant quand y’avait pas l’école (Seuil jeunesse, 2013).
Quelles étaient vos lectures d’enfant, d’adolescent ?
Enfant, j’ai beaucoup lu, écrit et dessiné de bandes dessinées, une bonne école pour apprendre à raconter une histoire dessinée.
Mais, je ne lisais pas que des bandes dessinées : j’ai été captivé par la lecture de la Trilogie des ancêtres d’Italo Calvino et Les contes du chat perché de Marcel Aymé qui sont certainement mes contes préférés.
Quelles techniques d’illustration utilisez-vous ?
J’utilise du papier que je barbouille scrupuleusement avec une plume, de l’encre de Chine, des pinceaux et de l’aquarelle.
Comment dessiner un livre pour enfants ?
L’album pour enfants est un art complet pour celui qui, comme moi, aime raconter des histoires et dessiner.
La caractéristique commune de la plupart de mes ouvrages, c’est une prédilection pour « le merveilleux ou le fantastique quotidien ». Je puise mon inspiration dans la réalité vécue de l’enfant : son rapport aux parents, aux autres enfants, à la nourriture, à l’égoïsme, au mensonge, etc.
C’est à partir de cette observation que l’imagination du conteur-dessinateur peut entrer en action.
J’aime aussi la confusion du réel et de l’imaginaire. Puisque de toute façon les deux se côtoient en permanence ils vivent comme chacun de nous d’ailleurs à la fois dans l’un et dans l’autre.
Il y a d’abord l’idée, l’histoire vient toujours en premier. C’est le conte qui importe. Je réfléchis ensuite à la façon de raconter ce conte, c’est là que le dessin intervient dans la narration.
J’ai le souci d’éviter la redondance entre l’image et le texte.
Idéalement texte et image doivent être complémentaires.
Cauchemars, loups, sacs à main abominables, microbe moche et dangereux… vous n’avez pas honte d’effrayer les enfants ?
Vous avez l’air d’ignorer les terribles ogres, sorcières, loups et autres personnages terrifiants des contes de Perrault, Grimm, Afanassiev…
Lorsqu’on fait des grimaces à un enfant, il peut en rire ou bien en avoir peur « au premier degré », dans ce cas, on cherche à le rassurer en lui disant : « c’est pour rire ».
Le rire et le sourire permettent d’évoquer des choses horribles ou simplement déplaisantes sans vous terroriser. Un ogre qui mange les enfants c’est épouvantable, en rendant l’ogre ridicule, grotesque voire anodin, l’humour est une façon de dominer l’horreur qui émane de ce personnage. En rendant acceptable l’inacceptable, nous pouvons envisager le pire avec une certaine sérénité.
Plus sérieusement, j’ai l’impression que ce qui marche dans vos albums, c’est qu’ils ne sont pas racoleurs, qu’ils ne brossent pas dans le sens du poil. On est ravis de ne pas être pris pour des demeurés et de se faire un peu chahuter. Vous en avez conscience ?
C’est une exigence de conteur, surtout quand il s’agit de s’adresser à un public aussi exigeant que celui des enfants. Pas de niaiserie sucrée, ni de provocation facile et gratuite chez moi, je respecte trop mes lecteurs.
L’enfant possède une grande vertu : il n’accepte pas de s’ennuyer. Écrire pour les enfants, c’est une école de rigueur. Laisser s’exprimer l’imaginaire tout en le contenant, respecter les lois qui font une bonne histoire : la tension dramatique, la composition, l’humour, la présence des personnages, l’évolution de leurs rapports.
Cela veut dire ne jamais laisser retomber l’intérêt.
Ce sont les règles du feuilletoniste que j’intègre : il faut qu’il se passe quelque chose à chaque page.
Êtes-vous totalement libre ou votre éditeur vous demande parfois moins de noir et blanc ou plus de bons sentiments ?
Je suis totalement libre. Cependant, je n’hésite pas à soumettre mes histoires à mon éditrice aux éditions du Seuil, Béatrice Decroix, qui est toujours de bon conseil.
Quel regard portez-vous sur la littérature jeunesse actuelle ?
Je ne connais pas tous les auteurs loin de là. J’aime le travail de Tomi Ungerer, de Gilles Bachelet qui sont des dessinateurs-conteurs talentueux.
Quels sont vos projets ?
Achever le dessin de mon prochain album à paraître en avril 2016 et commencer à imaginer une nouvelle histoire.
Bibliographie :
- L’après-midi d’une fée, texte et illustrations, Seuil Jeunesse (2015), que nous avons chroniqué ici.
- Ernest maître du monde, texte et illustrations, Seuil Jeunesse (2015), que nous avons chroniqué ici.
- Y a un louuuuhouu !, texte et illustrations, Seuil Jeunesse (2014), que nous avons chroniqué ici.
- Le génie du bigoudi, texte et illustrations, Bayard Jeunesse (2014).
- L’abominable sac à main, texte et illustrations, Seuil Jeunesse (2013), que nous avons chroniqué ici.
- Un beau matin, le coq aboya, texte et illustrations, Circonflexe (2013).
- Avant quand y avait pas l’école, illustration d’un texte de Vincent Malone, Seuil jeunesse (2013), que nous avons chroniqué ici.
- Le roi qui valait 4,50 €, texte et illustrations, Circonflexe (2013).
- Le chat botté, illustration d’un texte de Charles Perrault, Belin Jeunesse (2012).
- Les lions ne mangent pas de croquettes, texte et illustrations, Seuil Jeunesse (2012).
- La Mensongite galopante, texte et illustrations, Gallimard Jeunesse (2011).
- Les loufoqueries de François Galuchon – Magicien attitré de Sa Majesté Clédeu XII, texte et illustrations, Circonflexe (2008).
- La tête ailleurs, texte illustré par Quentin Blake, Circonflexe (2008).
- Beurk, texte et illustrations, Seuil Jeunesse (2004).
- Quand papa était petit, y avait des dinosaures, illustration d’un texte de Vincent Malone, Seuil jeunesse (2003), que nous avons chroniqué ici.
Concours :
Grâce aux éditions Seuil Jeunesse nous allons pouvoir offrir à l’un.e de vous un exemplaire de L’après-midi d’une fée, le dernier album d’André Bouchard. Pour participer, dites-nous, en commentaire à cet article, ce que vous feriez si vous étiez une fée. Nous tirerons au sort parmi toutes vos réponses, vous avez jusqu’à mardi 20 h ! Bonne chance à tou.te.s !
Quand je crée… Dorothée de Monfreid
Le processus de création est quelque chose d’étrange pour les gens qui ne sont pas créateur.trice.s eux-mêmes. Comment viennent les idées ? Et est-ce que les auteur.e.s peuvent écrire dans le métro ? Les illustrateur.trice.s dessiner dans leur salon devant la télé ? Peut-on créer avec des enfants qui courent à côté ? Faut-il de la musique ou du silence complet ? Régulièrement nous demanderons à des auteur.e.s et/ou illustrateur.trice.s que nous aimons de nous parler de comment et où ils créent. Et la première invitée de cette nouvelle rubrique est Dorothée de Monfreid.
Pour faire mes livres, je me sers de souvenirs, impressions diffuses, désirs et idées, associés avec le travail de l’écriture, du dessin, de la construction de l’histoire. Il y a donc deux étapes dans ce travail, étapes qui peuvent se mélanger et se superposer.
Pour commencer, une cuisine mystérieuse se prépare à mon insu dans ma tête et fait naître des univers, des situations, des personnages :
un mot, un roman, une expo, un film, une chanson, un rêve, une personne, un paysage, un animal… tout peut servir de déclencheur pour un projet de livre. Ça peut arriver n’importe où et n’importe quand. Parfois je prends des notes.
Il peut y avoir du bruit, de la foule, des enfants autour de moi, ça ne me dérange pas.
Et puis il y a la réalisation de ces projets, qui transforme l’envie d’origine en quelque chose d’autre.
Alors là ça devient beaucoup plus concret.
Je vais chaque jour à mon atelier, un petit studio sous les toits dans le Marais, à Paris.
Je me sens au cœur de la ville, reliée à son énergie, et en même temps en retrait, isolée dans ma cabane avec vue sur le ciel.
J’arrive, j’allume l’ordinateur, je prépare du thé.
Je me mets au travail le plus rapidement possible.
Si je commence à traîner, je ne fais pas grand-chose de ma journée.
Quand j’écris un texte, je ne veux ni musique ni radio.
Il est trop facile de se déconcentrer.
Silence, bruit de la rue, tic-tac de l’horloge.
Si le téléphone sonne à ce moment-là, ça m’énerve.
J’écris sur mon ordinateur.
Quand je n’y arrive plus, je continue dans un carnet.
Quand je n’y arrive plus, je continue sur mon Ipad.
Quand je n’y arrive plus, je reviens dans le carnet.
Quand je dessine, j’écoute souvent de la musique.
Parfois des disques (Django Reinhardt, Maurice Ravel, Serge Gainsbourg, Billie Holiday, Gonzales, Michel Legrand, Philippe Katerine, JS Bach…).
Parfois la radio américaine WFMU (station Give the Drummer).
Quand je fais de la couleur, j’écoute la radio.
Ces jours-ci, pour travailler mon anglais, j’écoute des podcasts de la BBC ou alors le son de la télé de la Nasa.
C’est exotique, j’aime bien.
Sinon France Inter ou France Culture.
Quand il fait froid, je dessine avec deux paires de mitaines superposées.
Quand il fait chaud, je mets mes pieds dans une bassine d’eau sous mon bureau.
Dans tous les cas, j’engloutis des litres de thé très chaud du matin au soir.
À part ça, la nuit, je dors et je rêve.
Dorothée de Monfreid est auteure et illustratrice
Bibliographie sélective :
- Tout tout sur les toutous, texte et illustrations, l’école des loisirs (2015).
- Attendez-moi, texte et illustrations, l’école des loisirs (2015).
- Maximiam, texte et illustrations, l’école des loisirs (2015).
- Dodo, texte et illustrations, l’école des loisirs (2014).
- Pas envie, texte et illustrations, l’école des loisirs (2013), que nous avons chroniqué ici.
- La machine de Michel, texte et illustrations, l’école des loisirs (2013), que nous avons chroniqué ici.
- Toutous tout fous, texte et illustrations, l’école des loisirs (2012).
- Le cochon et le prince, illustration d’un texte de Christian Oster, l’école des loisirs (2013).
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Le Manuel du Docteur Schnock, texte et illustrations, Hélium (2012) que nous avons chroniqué ici.
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Dans les Jupes de Maman, illustration d’un texte de Carole Fives, Sarbacane (2012).
- Super Sauvage, Livre-CD, musique de Tony Truant, Gallimard (2011).
- Coco danse, texte et illustrations, l’école des loisirs (2009), que nous avons chroniqué ici.
- Sept Petits Porcelets, texte et illustrations, Gallimard (2008).
-
Mon Toutimagier, collectif, Tourbillon (2002).
Retrouvez Dorothée de Monfreid sur son blog : http://supersauvage.blogspot.fr
Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !
Moi, si j’étais une fée, j’écrirais des “Contes d’humains”, pour faire rêver tous les enfants-fées!
Bonjour. Si j’étais une fée ? … ” J’imposerais ” le bonheur à chacun, et la santé, il y aurait du travail pour tous, avec du choix … Les gens seraient curieux d’apprendre, de tenter, de connaître les autres et de respecter chacun. Oui, beaucoup de choses, mais la santé et le respect sont essentiels.
Merci pour ce concours, pour les partages, pour les entretiens avec les auteurs.
Ah … j’oublie, un dernier voeu avec ma baguette magique : que je sois tirée au sort pour gagner ” L’après-midi d’une fée ” ! 😉
Si j étais une fée, je voudrais….. Que tout le monde possède des ailes de fée comme moi pour allez où bon lui semble ! Merci pour ce concours!
Aller…. C est mieux
Si j’étais une fée, vite”fée” bien “fée”, je m’envolerais dans les airs pour regarder le monde d’en haut. Et de ma baguette magique, j’enverrais de la couleur par-dessus les toits, des étoiles dans les yeux, des rêves dans les têtes, des poèmes dans les coeurs, de la musique dans les oreilles, de la douceur dans les gestes, de la bienveillance dans les regards, de la chaleur dans les voix… et des livres dans les mains…
Si j’étais une fée, je serais la fée de la fécondité !
Il suffirait de m’invoquer, et pouf la petite graine germerait !
J’ai eu l’occasion de lire L’après-midi d’une fée : excellent album !
Bonjour!
Merci pour ce charmant concours! Mais que dire sinon que je suis déjà une fée!!!!!
Trève de plaisanterie…
Si j’étais une fée je ferai en sorte que chaque être vivant soit nourri, logé, heureux et en bonne santé!
Bises
Si j’étais une fée, je serais la fée de la paix.
Merci pour tout ce que vous faites.
Sandra.
J’ai demandé à mon Eliott, bientôt 5 ans ce qu’il ferait s’il était une fée : il m’a dit qu’il déposerait de la poussière de fées sur les adultes pour qu’ils puissent voler et à nouveau rêver comme les enfants !!!
et moi si j’étais une fée, j’essayerai de retrouver Peter Pan
Si j’étais une fée, je me pencherais sur le berceau de ma petite nièce Charlotte née ce matin et j’inviterai toutes mes consoeurs pour s’y pencher aussi. Je veillerais à n’oublier personne pour éviter quelques désagréments par la suite.
Bonjour je tente ma chance merci je serais fée, je surveillerai mon enfant toute la nuit et je lui chuchoterai des berceuses
merci
Bonsoir,
Si j’étais une fée, je réorganiserais les meubles des chambres des enfants sans effort ! arrivée de la petite soeur promet des changements avec un coin lecture, un coin jeu, un coin dessin définis !
Merci à vous et bonne soirée
Bonsoir,
Si j’étais une fée je m` octroierai une semaine de vacances sans enfant !!!
Bonne soirée
Bonjour !
C’est avec grand plaisir que je découvre André Bouchard. J’ai noté quelques titres que j’irai cherché à la bibliothèque avec mes enfants. Mais si en plus je peux gagner le dernier titre… je joue !!
Si j’étais une fée ?…. J’aimerai bien lancer des paillettes d’étoiles avec ma baguette magique pour exaucer tous les vœux ! Des vœux pour être heureux, ne plus avoir peur, que les gens s’aiment, soient tolérants… un truc dans le genre. Ca semble un peu surfait, mais… notre Monde en a besoin. NOUS en avons besoin….
Merci !
Si j’étais une fée, je saupoudrerai le ponde d’une poudre magique qui effacerait tout le mal de la planète (oui, tant qu’à faire de rêver…) Merci pour ce concours !
Hello,
Je tente ma chance avec plaisir.
Si j’étais une fée, je mettrais un sourire sur tous les visages.
Merci.
Si j’étais une fée, je transformerais les dragons en trèfles à quatre feuilles ! (Jules, 8 ans)
si j’etais une fée ? j’aurais beaucoup de boulot en perspective !!!!!
Si j’étais une fée ? On me surnommerait Utopie…. Et je ferais certainement du burn-out : tant d’enfants déshérités sur lesquels il faudrait se pencher, tant de malheurs à soulager et d’injustices à réparer,. . Enfin bref remettre le monde à l’endroit pour que cette terre tourne enfin rond !
Bonjour, tout d’abord merci pour ce concours. Alors si j’étais une fée, c’est très simple je m’enfermerais dans une immense bibliothèque (celle de la Belle et la Bête par exemple) et je liras, lirai, lirai et grâce à mes pouvoirs j’en profiterai pour avoir continuellement des gateaux au chocolat et du thé près de moi.
Mais plus sérieusement si j’étais une fée je rendrai ce monde joyeux et heureux.
Hey la mare ! Si j’étais une fée…Rhoooo j’aimerais beaucoup Ca !!!! Si j’étais une fée, je suspendrais le temps parfois! Ces moments magiques de bonheur, de bien être où l’on se dit je voudrais que cela dure toujours !!!!!! 🙂
bonsoir
merci de nous gater je tente ma chance en repondant que je rendrais tout le monde heureux et que j arreterais les guerres
bonjour !
Si j’étais une fée je ferais sourire tous les gens et leur ferait oublier leurs soucis d’un coup de baguette magique
merci pour tout et bonne journée