Aujourd’hui, c’est Sébastien Chebret qui a accepté de répondre à mes questions. Avec lui, nous revenons sur son parcours. À la suite de cette interview, vous pourrez tenter de gagner un de ses albums. Ensuite, c’est avec une enseignante auprès d’enfants du voyage avec qui l’on a rendez-vous pour le Dans la classe de ! Bon mercredi à vous.
L’interview du mercredi : Sébastien Chebret
Parlez-nous de votre parcours ?
J’ai fait des études d’arts plastiques à Bordeaux avant de partir voyager pour dessiner. Quelque temps après mon retour, j’ai rencontré Gigi Bigot, conteuse qui m’a « connecté » avec les éditions Vents d’ailleurs, mon premier éditeur.
Quelle(s) technique(s) d’illustration utilisez-vous ?
Elles sont différentes en fonction des projets sur lesquels je travaille. Aquarelle, gouache, acrylique, infographie, collages. J’aime ne pas rester sur une même technique mais en chercher des nouvelles.
Quelles étaient vos lectures d’enfant, d’adolescent ?
J’adorais lire les bandes dessinées classiques, Tintin, Asterix, Lucky Lucke, Pif et Hercule, Le journal de Spirou.
Y a-t-il des illustrateurs actuels que vous aimez particulièrement ?
Olivier Tallec, Christian Heinrich, Benjamin Flao, Jean-Francois Martin, Claude Boujon, Gwen Keraval, Olivier Latyk, Thomas Ott, Christophe Merlin, Marcelino Truong, et tellement d’autres…..
Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre travail sur Arrête de bouder sorti chez Les p’tits bérets ?
Un projet avec mon ami Christophe qui est né de notre rencontre avec Gaëlle Perret, éditrice aux p’tits bérets. Elle nous a évoqué de faire une histoire sur un loup, et Christophe a très vite trouvé cette histoire amusante. Pour la technique, j’ai scanné mes palettes d’aquarelle que j’applique par ordinateur sur mes dessins. Cela me permet d’insérer des petits détails.
Quels sont vos projets ?
J’illustre des histoires courtes pour tout petits écrites par Christophe Pernaudet et Géraldine Collet aux éditions Lito, des histoires moins courtes pour jeunes lecteurs aux éditions Marmaille. Des projets d’albums avec différents auteurs. Et un projet BD.
Bibliographie sélective
- Chien boudin, illustration d’un texte de Zidrou, Les 400 coups (2014).
- Toute la lumière sur l’obscurité, illustration d’un texte de Christophe Pernaudet, Les 400 coups (2014).
- Chien fou, illustration d’un texte de Zidrou, Les 400 coups (2014).
- Arrête de bouder, illustration d’un texte de Christophe Pernaudet, Les p’tits bérets (2014), que nous avons chroniqués ici.
- Les étoiles d’Hubert, illustration d’un texte de Dominique Dimey, Les éditions des Braques (2013), que nous avons chroniqué ici.
- Pourquoi les éléphants sont-ils gris ?, 50 devinettes spécial éléphants, illustration d’un texte de Pierre Ruaud, Gründ (2013).
- Contes d’Afrique, illustration d’un texte de Claude Lemoine, Tana Editions (2012)
- La mystérieuse lettre au Père Noël, illustration d’un texte de Christine Deroin, Oslo Éditions (2012), que nous avons chroniqué ici.
- Mon album à compter, illustration d’un texte d’Évelyne Touchard, Le pommier (2011), que nous avons chroniqué ici.
- L’entrée en maternelle, illustration d’un texte de Sandrine Bosc, Éveil et découvertes (2011), que nous avons chroniqué ici.
Le site de Sébastien Chebret : http://www.sebastienchebret.com.
Concours :
Comme je vous le disais avant cette interview, grâce aux éditions Les p’tits bérets je vous propose de gagner un exemplaire d’Arrête de bouder de Sébastien Chebret (chroniqué ici). Pour cela, dites-moi, en commentaire, si vos enfants sont des boudeurs (ou si vous-même l’étiez) ! Vous avez jusqu’à mardi, 20 h !
Dans la classe de Mirontaine
Régulièrement, un-e instituteur-trice nous parle de livres de sa classe. Ouvrages qu’il-elle aime lire aux élèves, ouvrages que ses élèves aiment particulièrement, livres du moment ou éternels… Les maître-sse-s connaissent bien la littérature jeunesse, nous leur donnons la parole (et si vous voulez être un des prochains invités envoyez-nous un mail à danslaclassede@lamareauxmots.com). Cette semaine, c’est Mirontaine qui nous parle des livres de sa classe. Mirontaine enseigne aux enfants du voyage.
Mirontaine, professeur des écoles cycle 3 et collège adapté, accompagne les enfants du voyage par correspondance et sur les aires d’accueil. La classe est différente puisqu’elle est itinérante. Accompagner les enfants du voyage se fait le plus souvent « hors classe » puisque leur mode de vie itinérante ne permet pas l’inscription en milieu scolaire ordinaire. Je travaille donc par correspondance avec les enfants mais aussi en présentiel dans les aires d’accueil lorsqu’ils sont de passage.
Les enfants du voyage n’ont peut-être pas de classe mais ils ont la même capacité à s’émerveiller face à la littérature jeunesse, hors les murs, en revendiquant leur liberté !
Un peu à la manière d’Esther dans Grâce et dénuement d’Alice Ferney, je tente d’apporter aux fils du vent l’émerveillement face à l’objet livre.
Mes supports préférés sont :
La Caravane de Kochka éditions Thierry Magnier.
Un court texte publié chez Thierry Magnier éditions dans la collection Petite poche. Un texte dans lequel je pioche des phrases pour tenter d’attirer la curiosité des enfants que j’accompagne. Ce petit livre aborde la scolarisation des enfants du voyage. Un sujet difficile puisque la vie itinérante ne permet pas toujours l’accès aux écoles pour les enfants de la communauté. De plus, l’éducation repose essentiellement sur l’oralité. On trouve peu d’écrits dans la culture tsigane, et encore moins des livres dont les enfants gitans sont les héros. Il en existe mais les titres sont peu nombreux.
La porte de l’école s’ouvre pourtant pour Jessy. Elle parcourt les routes avec sa famille et sur les lieux de campement, elle est inscrite provisoirement dans l’école communale, l’école de Jeanne. Jeanne et Jessy deviennent amies.
La lecture n’est pas une priorité pour la communauté tsigane, pourtant Django, le père de Jessy, souhaite qu’elle apprenne à lire et à écrire.
Dans la classe de CM1 de Madame Hallart, Jessy prend vite conscience qu’elle n’est pas comme les autres. Les vies sont différentes mais les enfants ont tant à apprendre les uns des autres. Jeanne collectionne les bruits de la montagne, elle ne peut que s’entendre avec la petite gitane.
On apprend mieux dans un esprit d’amitié. Mais comme toujours la quiétude du quotidien semble être bouleversée. Jessy, fille du vent, n’est que de passage.
Le vocabulaire simple, la typographie en gros caractères permet une lecture aisée pour les apprentis lecteurs ou les enfants non allophones.
Une autre pépite :
Je m’appelle Nako de Guia Risari, illustré par Magali Dulain, éditions Le baron perché.
Nako est un jeune garçon de la communauté des gens du voyage. Ceux que l’on appelle Tsiganes, Manouches, Bohémiens, Gitans, Romanichels, Sintis, Roms ou nomades.
Guia Risari s’intéresse aux gens qui n’ont pas de frontières, aux oiseaux de passage. Nako évoque son quotidien, à l’école où l’intégration est difficile. Il parle de sa maison avec des roues, de ses espoirs, ses rêves. On apprend à ses côtés la richesse de la culture tsigane, des coutumes, du sens accordé aux mots et dictons, aux valeurs de la communauté. L’histoire des Tsiganes n’est pas écrite, ce sont des traces, des histoires qui se racontent. Nako nous explique les noms donnés par les gadjé, des noms inventés, utiles pour l’administration. Ces noms n’évoquent rien pour les Tsiganes.
L’album révèle un foisonnement de styles et celui de l’illustratrice offre une jolie inventivité sur cette narration singulière. Les dessins de Magali Dulain illustrent parfaitement la spécificité du texte, certains dessins me rappellent ceux d’Audrey Calléja. Elle réussit brillamment à suggérer l’espace de liberté des campements tsiganes. Ses dessins miment l’expérience illusoire du temps et du mouvement.
À la fin de l’album, la chanson tsigane Djelem, Djelem de Zàrko Jovanovìc Jagdino est mise à l’honneur. L’hymne du peuple gitan fait référence à Porajmos (la dévastation) : l’extermination des Sintis par les nazis. Souvent l’ensemble de la communauté reprend le chant en cœur.
Un texte que j’aime faire lire aux plus grands :
L’Été des gitans de Sylvie Fournout, chez Oskar Éditeur.
Un village du Sud, la chaleur d’un ciel de plomb, la douceur d’une maison, celle de Maria la grand-mère de Julie. Les cigales chantent, les vergers offrent des fruits délicieux, les vignes sont abondantes, c’est l’heure des vendanges. Comme chaque été, Maria accueille des gitans pour récolter le raisin. Nad est un fils du vent, le regard sombre comme celui d’un loup, très séduisant. Nad le gitan plaît à Sarah, la cousine de Julie mais aussi à Noah, la fille du maire. Une amourette d’été ? Un roman du terroir ? Un texte sur le racisme ?
L’Été des gitans est une leçon sur l’histoire d’une intégration difficile des peuples nomades. Les romans de littérature jeunesse évoquent souvent sur cette thématique la difficile intégration des enfants du voyage au sein des écoles. Sylvie Fournout choisit le temps d’un été, loin de l’espace clos des écoles. Le texte souligne la faculté du peuple gitan tel le loup intelligent qui réussit à survivre par une sorte d’adaptation naturelle, d’ajustement au milieu ambiant. Nad se sent chez lui dehors, lorsque la lune est solitaire, la fraîcheur se déploie, l’odeur des résineux devient intense et son cœur s’allège des paroles douloureuses. Tel le loup il n’y a plus rien entre le ciel et lui. C’est un beau roman sur la peur parce que « la haine, ça trouve son chemin tout seul ». Les histoires et les secrets s’entremêlent, celle de Nad et celle de Baptiste, le grand-père, sauvagement abattu. Autre temps, autre époque et les histoires se perpétuent de la même manière et l’on entend encore le vol noir des corbeaux.
Très belle parution avec une densité romanesque remarquable et un talent descriptif subtil chez Oskar Éditeur. Souvent toute la famille se réunit pour écouter la lecture de cette histoire et la communauté reste émue, une fois le livre refermé.
Alors petit à petit, heureux de constater qu’ils existent dans les livres des gadjés, les enfants se tournent vers d’autres livres…

Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !
Bonjour,
Cet album a l’air très mignon !! Il me tente bien 🙂 D’autant qu’un de mes garçons est très très très boudeur. Susceptible, il court bouder dans son lit à la moindre micro-vexation (surtout quand c’est son frère). Il faut alors moult câlins pour le dérider un peu à nouveau !
Bonne journée sans bouderies !
Véro
Bonjour !
Pas de boudeur dans la famille, et toc !
Bonne journée 🙂
Je suis contente de mieux connaître Mirontaine et les livres avec lesquels elle travaille !
Quant aux bouderies, c’était (oui, ça m’a un peu passé) un de mes traits de caractère, mais mes filles n’en ont pas hérité… 😉 et ce loup qui boude a l’air bien mignon !
Bonjour,
Mon fils est un peu boudeur mais je l’étais aussi enfant donc ce livre me plairait bien.
Catherine
bonjour et merci pour cette découverte je tente volontiers
ma filel c’est une vraie boudeuse!!!! et j’étais pareil!!! lol il fallait qu’on ne me dise rien sinon je boudait et pendant un moment!
belle journée!!!
bonjour ,
non mon fils ne boude jamais ,il est très agréable à vivre
merci beaucoup ,belle semaine
Michèle
Moi , boudeuse … pfff même pas vrai! 🙂
j’adorerai découvrir cet album ! avec ….mon ptit boudeur ! boudeur comme son père d’ailleurs 😉
bonne semaine et merci !
Merci de nous faire partager les livres d’une maîtresse itinérante, je ne connais aucun de ses livres, je vais m’empresser de découvrir cela.
Sinon pour répondre à la question, ma fille était une boudeuse plus petite, et maintenant a 8 ans et demi elle devient râleuse. J’ai beau me dire que j’étais comme elle petite, et qu’aujourd’hui je ne le suis plus, n’empêche que c’est un brin épuisant au quotidien 🙂
Bonjour,
Sur mes trois enfants, j’ai un petit boudeur mais heureusement, ça ne dur pas longtemps !!!!
merci pour ce concours.
Super cette interview de Mirontaine. Joli message de conclusion en photo
Je ne joue pas mais je il m’arrive encore de bouder à 30 ans passés, c’est grave ? 🙂
Bonjour,
Petite, j’étais boudeuse, et c’est encore le cas aujourd’hui! En plus, le loup est mon animal préféré, ce livre a tout pour plaire!
Bonne journée, Karine
Bonjour,
mon petit bout est encore trop petit pour bouder…
Et moi, boudeuse quand j’étais petite ? non, bien entendu !…
Merci pour le concours
Bonne soirée
han! il est sur ma wish list ce livre 🙂 le loustic adore les loups (et les histoires de loup), il n’est pas très boudeur, enfin disons qu’il fait la moue mais que ça ne dure jamais très longtemps…
Un bien joli livre pour mon boudeur en chef! Quand mon garçon de 5 ans boude, il monte dans sa chambre en tapant des pieds, claquant la porte et boude… jusqu’à ce que j’entende:”ça y est maman! J’ai fini de bouder!!!”
Mercredi original. Deux jolies rencontres.
Mes enfants ne sont pas vraiment boudeurs. Ils sont râleur pour l’un, chouineuse pour l’autre. Ils ne sont pas rancuniers donc ça ne dure jamais longtemps. Ouf . Mais ça se répète souvent. Dommage !
Bonjour !
Moi, j’étais boudeuse, et je boude toujours (pas souvent, mais ça m’arrive !)
Merci pour le concours !
Oui, j’étais et suis toujours une boudeuse. d’ailleurs, là, je boude et c’est terrible.
Il est mignon ce loup qui boude. Petite j’étais très boudeuse, heureusement c’est passé avec le temps.
encore un bien joli livre!
et avec une fille qui pique, du haut de ses quelques mois, des colères suivies de séquences boudages, la tête dans ses livres, celui-ci pourrait être bien utile!
encore merci
Bonjour et merci pour votre concours!
J’étais boudeuse petite… quand je ne voulais plus marcher, je m’asseyais en pleine rue…. (
A ce propos j’aime beaucoup le livre” moi je boude” aux éditions gautier langereau!A mourir de rire!
Je le note !
Bonjour,
Merci pour ces 2 belles interviews … La découverte de ce point de vue d’enseignante m’a particulièrement touchée…
Je participe au concours avec joie !
Comme je ne suis pas du tout de mauvaise foi, je vous dirai donc que non, évidemment, je n’étais pas du tout, mais pas du tout une enfant boudeuse !!!
Ma fille doit avoir un peu de moi dans les gènes si vous voyez ce que je veux dire… Mais comme les chiens ne font pas des chats… 😉
Merci encore, et belle semaine remplie de lectures et de sourires…
Mynouchette
Ahh un petit loup boudeur ! Sur deux filles j en ai une qui boude !! Elle part ds sa chambre et boude derrière son armoire avec ses grosses peluches qui la cachent ! Pas comme moi ! Moi je pleurais petite ! C n’est peut être mieux de bouder ! Ca fait moins de bruit !
Bonne journée !
Je n’ai jamais été boudeuse, mais il se pourrait bien que je le devienne si cet album de Sébastien Chebret me glisse entre les doigts 😉
Merci à toute l’équipe de nous faire découvrir toujours plus de livres !
Bonjour,
Eh oui j’étais une petite fille très boudeuse, on m’appelait d’ailleurs la “boudine” ! Charmant petit non qui me faisait encore plus bouder ! Je me revois petite, les bras croisés et muette, enfermée dans une chambre, dans le noir, alors que tout le monde s’amusait à côté ! J’étais bien peu maligne à me punir moi-même ! De bons souvenirs à la lecture de ce livre… Merci à vous.
Ah, mon petit bouddha boudeur boudiné dans ta barboteuse, tu m’as bottée dès le premier biberon… Bon sang, ce petit bouquin te fera bidonner et balancer beaucoup de tes bouderies à la benne, bien sûr!