Aujourd’hui, on a rendez-vous avec Julie Colombet qui vient de sortir Une aventure du soir au Seuil Jeunesse puis c’est une libraire, Caroline Ménoury de la Librairie Coiffard à Nantes, qui nous parle d’un livre.
L’interview du mercredi : Julie Colombet
Parlez-nous de votre parcours
Tout le long de mes études, j’ai fait du dessin. Des cours de peinture à l’huile quand j’étais enfant, j’ai fait un BAC Arts Appliqués, un BTS et j’ai terminé par les Beaux-Arts.
Vous avez sorti en mars Une aventure du soir, j’aimerai que vous nous parliez ce cet album bourré d’humour
J’ai écrit cette histoire en pensant à ma nièce, comme souvent. La manière dont elle imagine les histoires, tout est bien évidemment possible, les scènes s’enchainent et sautent, avec une certaine logique. Ça me faisait rire d’imaginer les personnages subirent gentiment les rebondissements de l’histoire.
Comment on construit un album comme celui-ci, bourré de bulles ?
Ce que je préfère écrire dans les histoires, c’est les dialogues. Donc là, je me suis bien amusée. Les dialogues sont venus plus ou moins après le dessin, une fois que les personnages étaient en place.
On y retrouve des animaux qu’on a déjà croisé dans d’autres de vos livres, d’où vient cette passion pour les animaux ou en tout cas pour le fait de les dessiner ?
C’est parce que j’aime dessiner les animaux poilus. Souvent je fais le « casting » en fonction de ça. Ou des animaux que j’ai jamais dessinés et que je trouve drôles, comme le Corgi. J’en découvre toujours de nouveaux, ça me plait bien.
Quelles techniques d’illustrations utilisez-vous ?
Je dessine sur du papier calque au crayon de papier, ça fait des poils plus doux. Et après je colorise les illustrations sur ordinateur.
Vous avez un style tout de suite reconnaissable, d’où vient ce trait ? Des influences ?
On me dit que c’est surtout lié aux yeux : gros yeux/petites pupilles. Quand j’ai commencé à travailler, c’était très important pour moi d’avoir un style reconnaissable. Je voulais surtout « copier » personne.
Qui sont vos premiers lecteurs ?
Ma famille, mes amis.
Quelles étaient vos lectures d’enfant, d’adolescente ?
Enfant, les albums jeunesse. Il fallait des images sinon ça ne m’intéressait pas trop. Et adolescente, je lisais contrainte et forcée. Vers 20 ans, j’ai vraiment commencé à apprécier la lecture. Bonne nouvelle, même tardive, car la lecture, en plus d’être un plaisir, m’a donné le goût de l’écriture.
Quelques mots sur vos prochains ouvrages ?
Je travaille sur un album documentaire sur les animaux, un autre sur les Wombats et 2 histoires en construction.
Bibliographie :
- Une aventure du soir, texte et illustration, Seuil Jeunesse (2020).
- Le club des lemmings très distingués, texte et illustration, Casterman (2019).
- Le rendez-vous, texte et illustration, Seuil Jeunesse (2017), que nous avons chroniqué ici.
- Le seigneur des herbes, texte et illustration, Cambourakis (2016).
- Mille et un bébés animaux, texte et illustration, Seuil Jeunesse (2016).
- Ours et Renard jardiniers, illustration d’un texte d’Anna Stroeva, Flies France (2016)
- Un ours, of course !, illustration d’un texte d’Alice Zeniter, Actes Sud Junior (2015).
- Bestiaire des grands et des petits, texte et illustration, Actes Sud junior (2014).
- Ceux qui n’aiment pas lire, illustration d’un texte de Rachel Corenblit, Rouergue (2011).
- C’est l’histoire d’un arbre, texte et illustrations, Anna Chanel (2009).
Ce livre-là… Caroline Ménoury (librairie Coiffard)
Ce livre-là… Un livre qui touche particulièrement, qui marque, qu’on conseille souvent ou tout simplement le premier qui nous vient à l’esprit quand on pense « un livre jeunesse ». Voilà la question qu’on avait envie de poser à des personnes qui ne sont pas auteur·trice, éditeur·trice… des libraires, des bibliothécaires, des enseignant·e·s ou tout simplement des gens que l’on aime mais qui sont sans lien avec la littérature jeunesse. Cette semaine, notre invitée est Caroline Ménoury de la librairie Coiffard à Nantes.
Le Goût sucré de la peur d’Alexandre Chardin publié chez Magnard. C’est tellement difficile de choisir un seul livre qui qualifie la littérature jeunesse. J’ai pensé à beaucoup de titres, d’auteurs qui m’ont marquée dans ma vie de lectrice puis de libraire. Je pense à Nadja et son Chien Bleu qui m’a éblouie quand j’étais petite, à tous mes livres de la collection « Première bibliothèque des enfants » publiés chez Hemma avec lesquels j’ai appris à lire. Le Grimoire au Rubis, Fablehaven, Eragon, Harry Potter plus tard. Et puis les romans et les albums que mes amis, mes collègues, des libraires, m’ont mis dans les mains. Les Oiseaux d’Albertine et Germano Zullo, La Ballade de Cornebique de Mourlevat, Heu-reux ! de Christian Voltz. Tant d’histoires qui raisonnent encore en moi aujourd’hui.
Pourtant, je choisis Le Goût sucré de la peur d’Alexandre Chardin. Je tiens énormément à ce roman pour lequel je garde un souvenir intact de lecture. Je l’ai lu lorsque j’étais apprentie libraire en rayon jeunesse. Ce n’était pas forcément le rayon dans lequel je voulais travailler mais c’est l’opportunité qu’on m’a donnée. Puis ce livre est arrivé, il m’a fait rire et pleurer. J’étais très émue. Et à cet instant, je me suis dit que je voulais faire ce métier, que j’aimais ce métier pour ces moments-là. Pour être touchée par une histoire pour laquelle je n’attendais rien. Et des années plus tard, j’en parle toujours, j’explique à quel point c’est une merveilleuse histoire et j’ai espoir qu’elle bouleverse ses lecteurs autant qu’elle m’a chamboulée. Voilà, je crois que c’est ce que j’aime le plus dans ce métier, chercher à partager l’émotion que nous procurent les livres.
Caroline Ménoury est libraire chez Coiffard, une très belle librairie nantaise, qui a fêté ses 100 ans en 2019.
La librairie est située au 7-8 rue de la Fosse à Nantes.
Retrouvez la librairie sur son site : https://www.librairiecoiffard.fr et sur Facebook : https://www.facebook.com/librairiecoiffard
Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !