L’interview du mercredi : Angelina Galvani
Lorsque j’ai entendu Le Papa-Maman et La Petite Juju j’ai eu envie d’en savoir plus sur Angelina Galvani. Ses disques sont absolument passionnant, électrisant, ils passionnent autant les enfants (ma fille l’écoute un peu en boucle et j’ai peur de l’overdose) que les parents. C’est quelqu’un qui a beaucoup de talent, c’est une conteuse très originale et j’ai été ravi qu’elle accepte de répondre à mes questions. De plus, en fin d’interview, vous pourrez gagner un exemplaire du Papa-Maman, un très beau livre disque, décalé, grâce aux très bonnes éditions Benjamins Média.
La mare aux mots : Quel a été votre parcours ?
Angelina Galvani : J’ai fait du théâtre au lycée, c’était très fort et je voulais en faire mon métier… sans savoir vraiment quel métier en fait. J’écrivais aussi. J’ai fait des études de lettres pour faire quelque chose, mais j’étais sérieuse et ça m’a beaucoup plu et puis je suis allée étudier à la fac Arts du Spectacle de Paris 8 où j’ai rencontré Pépito Matéo. Pépito m’a fait découvrir une pratique où je pouvais à la fois écrire et être sur scène. C’est comme ça que je l’ai abordée, comme un travail d’auteur-interprète, un peu comme une chanteuse qui écrit ses propres textes. Je ne suis pas entrée dans le conte par la porte du répertoire traditionnel… Même si ces histoires là m’inspirent elles ne sont pas le centre de mon métier… ce qui n’est pas toujours facile à faire entendre dans ce milieu.
La mare aux mots : La Papa-Maman est accompagné d’un CD quant à La petite Juju c’est un CD sans livre, en tant que conteuse c’est important pour vous le support audio ?
Angelina Galvani : Mais oui, c’est même essentiel, car ces histoires sont faites pour être racontées, elles sont écrites pour l’oral en quelque sorte. Je pense que je les aurais écrites différemment ou que j’aurais écrit d’autres histoires si le projet avait été un livre. Le rythme, les jeux de sonorités, le ton, sont très « parlé ». Quand on enregistre on peut donner beaucoup de nuances à la voix et par la même occasion on offre son propre souffle à l’histoire. Et puis c’est une occasion de raconter aux enfants chez eux dans leur quotidien, dans leur famille au creux de l’oreille et ça, seul le disque me le permet!
La mare aux mots : Vos livres sont, à la base, des spectacles, est-ce une façon de proposer à ceux qui ont vu le spectacle de garder une trace du spectacle ou pensez-vous surtout à ceux qui ne l’ont pas vu ?
Angelina Galvani : En fait le spectacle n’est pas antérieur au disque. Le disque n’est pas un enregistrement du spectacle et pour ceux qui entendent les deux c’est assez différent, il y a des choses dans le disque qu’on ne retrouve pas sur scène et vice versa.
Les deux projets sont partis de la collaboration avec un éditeur : Oui’dire pour La Petite Juju et Benjamins-média pour Le Papa-maman. Le projet de faire un disque ma stimulée pour mettre en forme et finaliser des histoires que je racontais un peu ou que j’avais seulement dans la tête. Il y a eu aussi la rencontre avec Rémi Auclair et sa contrebasse et l’envie de créer un spectacle est devenue une évidence. Pour finir les deux se sont fait en parallèle et comme ça s’est reproduit deux fois, ça ne peut plus être un hasard ! C’est très riche d’imaginer en même temps deux versions d’un conte musical, le disque et la scène se nourrissent l’un de l’autre dans un va et vient permanent..
La mare aux mots : Parlez-nous du Papa maman, comment est née cette histoire ?
Angelina Galvani : J’avais noté sur un carnet « belle-mère ; demi-sœur » je trouvais ces expressions « énormes » : drôles, cruelles et malgré tout, banales… elles ont attendu un an dans le carnet…
En tant que maman-qui-travaille je connais bien le principe de la double journée. Et je pensais aussi à des copines qui font tout pareil mais qui, elles, sont vraiment seules : comment on fait, pour tenir les deux rôles, comment les enfants s’en accommodent ?… c’était quelque chose que j’avais envie de raconter mais pas en tant que femme, l’idée d’un papa-maman m’a parue bien plus amusante, plus décalée et plus inspirante… Après tout un tas de choses se mélange et l’histoire se tisse d’elle-même, on tire sur un fil et on travaille, on travaille, on travaille…
La mare aux mots : Et la petite Juju ?
Angelina Galvani : Pour La Petite Juju j’avais envie de parler de mon enfance, ou même plus généralement de l’Enfance. Je me disais que pour m’adresser au enfants il fallait que je leur parle d’eux, donc j’ai parlé de moi-enfant. Je me suis servie des sensations-souvenirs qui restent très présents en moi. J’aime beaucoup le côté décalé des enfants, pas du tout dans les normes il sont tout à fait eux-mêmes (j’aime ça aussi chez les adultes) ! Et c’est donc ce que j’ai cherché, quelque chose de l’enfance qui soit vraiment vrai… ça s’est pour le point de départ, après, c’est toujours pareil : du travail…
La mare aux mots : Quelles étaient vos lectures d’enfant, d’adolescente ?
Angelina Galvani : Petite, j’étais fan de Marlaguette (Marie Colmont, albums du Père castor) même si j’avais toujours une boule dans la gorge à la fin. Et aussi d’une sorte de B.D. : Pezzi, un ours qui passait son temps à construire des bateaux, partir en voyage avec ses copains et à manger des crêpes et dont j’aime toujours beaucoup l’esprit (les crêpes aussi d’ailleurs, comme la petite Juju !). Plus tard j’ai eu ma période Heïdi, chalet dans la montagne et tout, ça me faisait rêver… bon. Et puis ado : la mythologie grecque, Barjavel, les Dames du lac… et des trucs plus sérieux, que j’ai un peu oublié…
La mare aux mots : Quels sont les conteurs qui vous ont donné envie de faire ce métier ?
Angelina Galvani : Pepito Matéo, ce qui m’a plu chez lui c’est le plaisir de jouer avec les mots, de faire vivre une histoire avec toute sa personne… Et aussi le fait que c’est un excellent pédagogue qui sait accompagner ses élèves sur leur propre chemin.
Un peu plus tard j’ai vu un spectacle de Didier Kowarsky qui m’a…sciée! je ne saurai même pas expliquer pourquoi… c’était juste génial. J’ai suivi aussi une formation avec lui et j’y pense souvent.
La mare aux mots : Quels sont vos projets ?
Angelina Galvani : J’ai très envie d’écrire des choses pour des grands maintenant, de m’adresser à un public adulte… Mais j’ai aussi en projet un nouveau disque pour les petits avec Oui’dire… Mais avant tout j’aimerai que le Papa-maman (le spectacle) fasse une belle tournée ! J’ai déjà quelques dates de prévues : les 17 et 19 mai au festival des Arts du Récit en Isère (Salle Noire, Grenoble) et le 29 mai au festival le Qu’en dira-t’on (Clermont Ferrand).
Audio-Bibliographie
La Petite Juju (2006) Oui’Dire éditions (chronique de La mare aux mots)
Le Papa-Maman (2011) Benjamins médias (chronique de La mare aux mots)
Merci beaucoup à Angelina Galvani d’avoir répondu à mes questions. Je vous invite vraiment à découvrir son travail. Vous pouvez en savoir plus sur elle sur son site : http://www.laparlote.org et comme je vous le disais, grâce à la gentillesse des belles éditions Benjamins Média je peux faire gagner à l’un d’entre vous le très bon livre-disque Le Papa-Maman. Pour cela laissez-moi en commentaire un souvenir de votre enfance que vous aimez raconter à vos enfants (ou à votre chat si vous n’avez pas d’enfant !) je tirerai au sort parmi vos réponses. Vous avez jusqu’à lundi 20h ! (concours ouvert aux personnes résidant en France métropolitaine et en Belgique).
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La chronique de… Ingrid Chabbert
Comme tous les quinze jours un auteur ou un illustrateur qu’on aime dans La mare aux mots nous parle d’un livre qu’il a aimé. Cette semaine c’est Ingrid Chabbert qui s’y colle !
Mon père est américain de Fred Paronuzzi éditions Thierry Magnier.
Ce n’est pas le tout dernier roman ado que j’ai lu mais il y en qui vous colle à la peau et celui-ci en fait partie.
Fred Paronuzzi est un grand, un grand à la plume incomparable.
Et en plus d’être un chouette auteur, c’est un chouette bonhomme !
Dans ce roman, Léo, 16 ans, finit par apprendre que son père inconnu n’est autre qu’un condamné à mort, perdu dans les sombres couloirs d’une prison américaine.
Et peu à peu, une relation épistolaire se noue, une relation franche, pudique et émouvante.
Fred nous met tout entier dans l’authentique, dans la réalité du cœur, dans les flottements des espoirs et surtout au cœur d’une relation entre un père et un fils qui tâtonnent l’un vers l’autre et tentent de construire ce qui ne peut être reconstruit.
Sans aucune hésitation, laissez vous embarquer et dés que vous l’aurez terminé, jetez-vous sur les précédents si ce n’est déjà fait 🙂
Sa bibliographie :
– La fête des deux mamans (2010) Les petits pas de Ioannis (chronique de La mare aux mots)
– Dagobert et sa famille à l’envers (2011) La Souris qui raconte
– Raconte-moi la révolution (2011) Éditions des Samsara (chronique de La mare aux mots)
– Les yeux du parapluie (2011) Éditions Belcastel (chronique de La mare aux mots)
– Firmin (2011) Éditions Gargantua
– Sur les quais (2011) Éditions Les Lucioles
– L’Oiseau (2012) Éditions Petite Plume de Carotte
– Tonnerre de Catch (2012) Zoom Éditions
– Les écharpes de mamie Berthe (2012) Les petits pas de Ioannis
– L’histoire de Kakao, le chien à la langue trop pendue (2012) Éditions Gargantua
– Le bateau de Malo (2012) Des ronds dans l’O
A paraitre :
– La mémoire aux oiseaux (2012) Des ronds dans l’O
– En fermant les yeux / Collectif “Voyage” (2012) Chocolat ! Jeunesse.
– Le premier jour (rentrée 2012) Planète rêvée
– Un accordéon, sinon rien ! (2012) Les petits pas de Ioannis
– Le petit gilet beige (2012) Des ronds dans l’O
Retrouvez l’interview que j’avais fait d’elle ici et son blog là.
Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !
Les éditions Benjamins médias font de petites merveilles! J’aime beaucoup ce pourquoi ils se battent! L’accès aux livres pour les enfants malvoyants!
Merci, c’est très gentil! On prend notre temps pour faire le livre et le cd (6 mois environ), mais la reconnaissance passe, en effet, par la qualité. Prochaines nouveautés en septembre 2012: 2 Taille M, pour enfants dès 3 ans…
Bonjour et merci pour ce concours
de mon enfance je raconte surtout à mes enfants les souvenirs que j’ai avec mon papa disparu trop tôt…
bonne chance à toutes
Véronique
Bravo pour votre blog que je visite régulièrement ! Moi, j’aime bien parler à mes enfants du jardin de mon grand-père et surtout de ses tomates : un jus savoureux et une odeur délicieuse. D’ailleurs, il y a toujours des tomates dans mon frigo…même si elles ne sont pas aussi savoureuses !
Merci encore pour ce nouveau concours . Moi j’aime beaucoup leur raconter QQ souvenirs meme si mes deux garçons ne sont pad tjrs sensible aux mm choses q moi :
Les moments de pâtisserie avec ma grand-mère , ses crêpes aux pommes que je n’arrive toujours pas imiter à la perfection, avec cette odeur si particulière….
Ou encore les soirées diapositives lors des soirées d’hiver…
Bons j’arrêté la car j’en raconte bcp.
Ce que je leur raconte de mon enfance ? Ca dépend…
Mais c’est souvent mes souvenirs d’école, parce qu’une école privée de jésuites avec des prêtres comme professeurs….ça les intrigue beaucoup ! 😉
Comment j’ai bien pu faire pour m’en sortir indemne (enfin presque….) ?!?
😀
Chouette ! Un nouveau concours !! Ces petits contes me tentent bien 😉
Alors, mes filles rigolent souvent sur cette petite histoire : j’avais apporte un disque (vinyle a l’époque !) a l’école pour l’écouter avec la classe. La maitresse, satisfaite, me dit qu’on pourra danser dessus. Horreur !!! Mon disque va etre tout casse !! Mais je n’ose rien dire…. J’ai un vague souvenir que nous l’ayons écoute pendant la motricité, puis la maitresse me rend le disque. La, je me dis “Ouf ! Finalement, on n’aura pas danse dessus !”
Si y’avait un gagnant du meilleur commentaire ça serait celui là ! 😀
Merci pour cette découverte.
J’aime raconter à mes enfants le vieux feu à charbon de mes grands-parents qui réchauffait difficilement leur vieille maison, mais sur lequel ma grand-mère faisait mijoter la meilleure soupe au lard du monde, ou fondre sur une feuille d’aluminium des carrés de chocolat qu’elle tartinait ensuite sur une grosse tranche de pain frais qu’elle découpait en 4 petits morceaux (des petits dadas). Un vrai régal ! La plaque électrique ne donne pas la même saveur mais j’espère que fondre du chocolat pour le tartiner sera transmis aux générations suivantes car c’est un pur bonheur (surtout pour mon fils qui à cause d’allergies ne peut manger de Nute””a).
Je me rends compte que je ne parle pas de mon enfance à mes garçons, toutefois j’ai déjà évoqué avec mon fils aîné, les cabanes que l’on faisait avec mes cousins lorsque nous étions gosses.
Merci pour cette enrichissante ballade en compagnie de Angelina Galvani.
Et merci pour le concours. 🙂
Coucou!
Un concours sympa que voilà… Comme d’habitude, dirais-je..bref.
Un souvenir de mon enfance?
La naissance de mon petit frère dans une maison de naissance.
En pleine nuit, ça a pris ma maman, moi je me suis “sauvée” dans un canapé dans une pièce du bas. Je me souviens comme si c’était hier de ma lecture de Jack London sur fond de râles de ma maman. Quelques minutes plus tard je voyais ce petit bonhomme à peine arrivé et déjà même si je sentais que ça serait pas rose tous les jours je l’aimais fort.
Voilà!
Encore merci
Bonjour, merci pour cette interview, je ne connaissais pas du tout Angelina Galvani!
Pour ce qui est du souvenirs d’enfance, je raconterai à ma fille les sottises que je faisais avec mes cousins et cousines, comme par exemple :
Lorsqu’on faisant des courses avec nos parents, nous avions décidé de faire semblant de parler Anglais pour que tout les autres cleints des magasins pense que nous venions d’Angleterre 😀 Biensure, nous disions n’importe quoi et c’était évident pour les adultes que nous parlions “Charabia” mais dans nos têtes d’enfants, tout le monde tombait dans le panneau ^^
Humhum!
han mes fautes d’ortho c’est grave ^^
Et c’est gagné !
Jolie chronique ! et voila encore une bien jolie idée pour illustrer ce concours ! un souvenir d’enfance .. petite , mon papa était maçon , parfois j’allais avec lui sur de petits chantiers , je m’installais avec ses craies de boulot (ou ses énormes crayons , ceux qui ressemblent à des crayons à papier mais ne sont pas ronds ) et je dessinais sur les parpaings , quand il les montait ensuite ça faisait une “fresque” de mes dessins , j’adorais ça ! (même si ça ressemblait pas à grand chose lol ) , merci pour le concours 🙂
Bonjour
j’aime raconter à mes filles les disputes et les fou rires avec mon frère… une fois on s’est battu et on a cassé ma paire de lunettes. On a du la repayer de notre poche
merci pour ce nouveau concours et la découverte de cette jolie artiste
bonne fin de week end
Coucou,
Personnellement j’aime raconter les bétises avec ma soeur.
Notamment celle-là :
Ma soeur (plus grande que moi), me montre le compteur electrique du voisin, un truc comme ca sans risque http://img.bricoleurdudimanche.com/IMG/jpg/compteur-electrique-magnetique.jpg ( c’est plus facile avec les petits de leur montrer directement quand on est chez ma mamie) et me dit c’est pour avoir des bagues, va demander de l’argent à mamie. J’y vais, mamie mamie je peux avoir une petit pièce . c’est pourquoi faire ? Pour avoir une bague … Et hop elle me donne un petite pièce et me suit en cachette….
Quel n’a pas été son fou rire en nous voyant essayer d’avoir une bague avec se fameux compteur edf ….
Je me souviens surtout des bétises que je faisais avec ma meilleure amie.
Nous habitions dans un petit village d’une centaine d’habitants perdu dans les montagnes de l’Aude. Ma meilleure amie avait une jument, nous montions sans selle sur son dos et partions à l’aventure! Nous nous perdions souvent et comptions sur la jument “paola” pour nous ramener à la maison ! Ce qu’elle a toujours fait et jamais personne ne s’est apercu de nos escapades…. J’avais 8 ans et c’est un de mes plus beau souvenir !
Alors même si j’aime beaucoup et mes enfants et mon chat, je ne crois pas que je leur raconte des souvenirs d’enfance… Je le fais peut être sans m’en rendre compte ? Faudrait que je leur demande ???
Mais bon, je pourrais leur dire que quand j’étais petite, nous cherchions mes sœurs et moi où ma mère cachait les plaquettes de chocolat…
Moi, je n’ai même pas besoin de le cacher le chocolat, mes filles sont disciplinées !!!
il n’y a pas de souvenir d’enfance que j’aime raconter à ma fille mais en bonne maman rabat joie je lui dis souvent, à mademoiselle jamais contente, que nous on n’avait droit qu’à du pain beurre au goûter quand on était petit
Bravo à Mam’anonyme et merci à tous pour votre participation !