Aujourd’hui c’est un chanteur qui est l’invité du mercredi. Un chanteur que j’aime beaucoup. Je l’ai découvert avec son répertoire “adulte” et j’ai été séduit par son disque pour enfants, c’est le meilleur album pour les tout petits sorti ces dernières années (je l’avais chroniqué ici). Ma fille adore écouter le CD et lorsqu’on l’a vu en concert elle a pris beaucoup de plaisir et m’en a parlé pendant longtemps. C’est Samir Barris d’Ici Baba.
La mare aux mots : Pourquoi avoir changé de nom pour votre disque pour enfants et d’où vient ce nom ?
Samir Barris : J’aime bien avoir différents “projets”. Prendre un nom différent est une manière pour moi de clairement démarrer quelque chose de neuf, sans me poser de questions de cohérence, d’identité. Jouer avec d’autres musiciens, travailler avec d’autres partenaires professionnels (distributeur, tourneur). Le nom “Ici Baba” m’est venu en jouant avec mon nom de famille (BARRIS): IS BAR, ICI BAR, ICI BABA… En Kabyle (la langue maternelle de mon père), “baba” signifie “papa”, c’était parfait. Ici Baba est le lieu où je suis le papa qui chante.
LMAM : Écrit-on de la même façon une chanson pour enfants et une chanson pour adultes ?
S.B. : Pour ce qui me concerne, pas du tout. Même si j’aimerais de plus en plus arriver à écrire des chansons pour adultes sur la même énergie et le même mécanisme qu’avec Ici Baba. Mon écriture dans Ici Baba est très immédiate, peu réfléchie, une idée me vient et je la pousse jusqu’au bout, sans complexe, avec une joie “enfantine”. Tandis que mes chansons “adultes”, je peux pas mal me prendre la tête dessus. Mais je sens que ma plume commence à se libérer un peu…
LMAM : J’ai trouvé que sur scène vous aviez une vraie aisance avec les enfants, comme si vous aviez toujours fait ça… Ça a été facile dès le départ ?
S.B. : Non, Les deux-trois premiers concerts m’ont vraiment déstabilisé. Ce n’était pas le public que je connaissais, et ce public me faisait un peu peur. En même temps, j’étais jeune père, j’avais déjà l’habitude d’être entouré d’enfants, et je me sentais à l’aise avec eux. J’ai surtout utilisé ça, celui que je suis dans la vie de tous les jours avec des enfants. L’humour, la taquinerie, l’auto-dérision, le jeu, le grain de folie, la tendresse. Avec toujours ce choix de rester l’adulte. Mais un adulte qui permet à la part enfantine qu’il a en lui (et là, chez moi, je l’ai très bien retrouvée!) d’émerger librement. Après, on a énormément tourné le spectacle cette dernière année, et mon “personnage” s’est un peu écrit tout seul, au fur et à mesure. Je prends toujours énormément de plaisir à y retourner, et j’ai l’impression d’aller toujours un peu plus loin dans l’énergie et le grain de folie, de concert en concert.
LMAM : Quelles ont été vos influences musicales pour cet album ?
S.B. : Au départ, c’est vraiment la musique folk américaine pour enfants : Elisabeth Mitchell en tout premier (elle a fait trois disques, très très beaux, qu’on a beaucoup écoutés avec les filles, le weekend, ils mettaient une ambiance joyeuse et paisible dans la maison, ça m’a donné envie d’offrir quelque chose de pareil à un public francophone), Ella Jenkins aussi que j’ai beaucoup écoutée et dont le travail en école m’a pas mal inspiré, Woody Guthrie, Peet Seeger, Steve Waring.
LMAM : Qu’écoutiez vous enfant ?
S.B. : Surtout de la variété et de la chanson françaises (Claude François, Sacha Distel, Brel). Et puis les best sellers du disque pour enfants de l’époque: Émilie Jolie, Chantal Goya…
LMAM : Quel est votre avis sur la production musicale actuelle pour enfants ?
S.B. : Je ne sais pas très bien. Ça me semble beaucoup plus riche et varié que quand j’étais enfant. Chaque fois que je vais à la médiathèque, je reviens avec de nouveaux disques à faire écouter à mes filles (gros coup de cœur pour la collection Tintamarre, chez Milan). Par contre en concert, il y a très peu qui passe par Bruxelles. La scène musicale jeune public est très très peu développée en Belgique (comparée au théâtre jeune public par exemple). C’est étonnant. Et, de fait, une chance pour moi, qui suis du coup très sollicité !
Merci à Samir Barris d’avoir répondu à mes questions et longue vie à Ici Baba. Si vous ne connaissez pas Ici Baba allez vite vite écouter ici : http://www.myspace.com/icibaba, je suis certain que vous serez conquis ! Vous pouvez aussi découvrir ce que fait Samir Barris quand il chante sous son nom ici : http://www.myspace.com/samirbarris/music. Vous pouvez aussi le retrouver en concert :
15 février, Centre Culturel de Dison, 15h
20 février, Salle des fêtes de Mettet, 16h30
22 février, Escale Esneux, 14h
26 février, Eglise de Graux, 15h30
25 mars, Lézard Rock Festival, Saint-Georges-sur-Meuse
28 mars, Jardin Comédien, Lieusaint (FR), 15h30
17 juin, Fêtes de la musique, Welkenraedt, 15h30
et le suivre sur Facebook : https://www.facebook.com/ici.baba.ici.baba.
Gabriel

Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !
Samir Barris a l’air aussi sympa que ses ritournelles ! Bravo à lui !
Je découvre ! Merci beaucoup ! L’interview est sympa, sa musique devrait l’être aussi 😉