Aujourd’hui je vous propose deux albums qui mettent à l’honneur des princesses intrépides et modernes avec Princesse pimprenelle se marie, un conte LGBTQI+ réjouissant et Le royaume sans soleil, une histoire forte sur la catastrophe climatique… et la résilience des sociétés ! Bonne lecture !
Aujourd’hui c’est le grand jour pour Princesse Pimprenelle. Elle va devoir choisir un prince et se marier… Notre héroïne n’est pas particulièrement emballée par l’idée, mais elle sait qu’une princesse n’a pas toujours le choix et doit parfois se contraindre… Les princes défilent mais Pimprenelle est plus impressionnée par les chevaux que par les cavaliers ! Jusqu’au moment où apparaît une jeune femme juchée sur son cheval noir. Le cœur de Pimprenelle s’emballe, c’est décidé, elle veut l’épouser ! Mais les traditions sont parfois pesantes…
Princesse Pimprenelle se marie est un conte joyeux et tolérant. Car Pimprenelle en est sûre, elle n’épousera pas un prince mais bien sa princesse ! Avec douceur et intelligence, l’autrice tisse le fil d’une histoire sensible et amusante, où deux jeunes femmes décident de vivre leur amour comme elles le souhaitent, en faisant fi des contraintes et des « traditions ». Car c’est bien cela qu’on leur reproche : une princesse ne peut pas épouser une autre princesse, « ça ne se fait pas ». N’écoutant que leur cœur (et non les quolibets et les chuchotements des grincheux·euses), Pimprenelle et Aliénor décident de vivre leur amour comme bon leur semble, de se marier, et d’avoir des enfants ! Brigitte Minne se veut résolument optimiste, montrant que les coutumes et les mentalités peuvent toujours évoluer et que les choses peuvent changer grâce au courage de certain·es ! Cette jolie histoire est portée par les illustrations de Trui Chielens : en mêlant les techniques, et en alternant planches colorées et luxuriantes et dessins au crayon en noir et blanc, l’illustratrice nous propose un monde multiple et mélangé, heureux et en mouvement… À l’image de l’amour de nos deux héroïnes !
Il était une fois un royaume morne et gris enveloppé d’une fumée noire puante. Aucun rayon du soleil ne pouvait percer ce nuage… Dans ce royaume, vivait une princesse : Blanche, qui ne rêvait que de fleurs, de chants d’oiseaux et d’arbre… Un jour, le roi son père, tomba gravement malade. Aidée par un colibri, Blanche s’envole au pays de la princesse Sacagawea, son héroïne, qui vit en harmonie avec la nature et a peut-être une solution pour sauver son père…
Le royaume sans soleil est un sublime album, un conte écologique formidable. En s’inspirant de la vie de l’Amérindienne Sacagawea (à la fin de l’album, quelques pages permettent de comprendre cette légende), Maïa Brami nous propose une histoire forte qui questionne notre système productiviste et notre rapport à la nature. Car Blanche vit dans un royaume « moderne » et industriel où nul arbre et nulle fleur ne poussent. Mais cette obsession de la technique et du progrès (l’usine permet de vendre de la « lumière ») est aussi la cause de la maladie du roi du fait de la pollution. L’album est particulièrement bien construit et bien réussi : l’autrice joue sur deux registres : le « réel » : c’est la société productiviste qui amène à ces catastrophes mais aussi la légende : cela serait aussi un coup du destin, les humain·es ayant oublié de partager la terre avec la nature. Karine Daisay illustre avec brio cette belle histoire, oscillant également entre deux mondes : celui glaçant du royaume sans soleil où les humains dominent la nature et celui luxuriant et coloré de la princesse Sacagewea, présenté comme un espoir de l’espèce humaine. Riche et foisonnant de détail, son univers offre une solution aux êtres humains : sortir du système productiviste pour retrouver une simplicité…
Princesse Pimprenelle se marie![]() ![]() Texte de Brigitte Minne, illustré par Trui Chielens CotCotCot Editions 13,50 €, 215×300 mm, 52 pages, imprimé en France, 2020. Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
Le royaume sans soleil![]() ![]() Texte de Maïa Brami, illustré par Karine Daisay Saltimbanque Editions 15 €, 250×338 mm, 42 pages, imprimé en France, 2020. Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |

Née au début des années 90s, tour à tour professeure, amoureuse de la vie, de la littérature, de la musique, des paysages (bourguignons de son enfance, mais pas que…), des films d’Agnès Varda, des vers de Cécile Coulon et des bulles de Brétecher. Elle a fait siens ces mots de Victor Hugo “Ceux qui vivent ce sont ceux qui luttent”.



