Deux fratries qui apprennent à grandir seules, sans leurs parents.
Bob a douze ans. Il a une petite sœur un peu particulière Marie-Claire, que tout le monde surnomme le Rat, et que jamais il n’abandonnera. Au décès de leur père, qui les élevait seul depuis longtemps, ils se retrouvent sans famille. On leur confie alors qu’ils ont un oncle à New-York. Qu’à cela tienne, puisque plus rien ne les retient ici et qu’ils ne veulent surtout pas être séparés, ils partent à sa recherche ! Leur aventure à Manhattan promet d’être pleine de rebondissements… Tout au long de ce périple américain hors-normes, les enfants resteront soudés !
Attention bourrasque en vue ! Que d’énergie dans ce roman ! Ces enfants sont “décoiffants”. Même si la situation paraît peu vraisemblable, on se laisse entraîner avec plaisir dans leur aventure, leur voyage incroyable. Ils vont rencontrer tout un tas de personnages, plus ou moins sympathiques, mais tous hauts en couleurs. Bob et Marie-Claire ont du caractère et ils ne tarderont pas à se faire tout un tas d’amis, qui pourront les aider dans leur quête. A moins que ça ne soit eux qui leur apporte le plus finalement ? Gregory Hughes nous plonge dans la vie américaine et l’ébullition new-yorkaise, et on s’y croit ! Après quelques hésitations au début de ma lecture, le temps que l’histoire s’installe, j’ai finalement eu du mal à m’arrêter de lire le soir, pressée de savoir comment, plusieurs fois, les enfants allaient s’en sortir ! Captivant, dépaysant, mais aussi drôle et émouvant, Pour toi je décrocherai la lune est un roman qui rend hommage à la force de la fratrie, qui malgré quelques chamailleries, peut rester unie dans l’adversité. La recherche de cet oncle est avant tout un moyen de rester ensemble, envers et contre tout, et surtout jusqu’au bout. On s’attache très vite à ce Rat, petite fille hors du commun, et à son grand frère, si courageux et bienveillant pour sa petite sœur extraordinaire, fragile malgré tout.
Le père de Chloé vit dans les îles depuis longtemps, avec sa nouvelle femme et leurs enfants. Elle a appris à faire sans lui, et vit avec ses frère et sœur, Gaspard et Joséphine, et leur mère. Mais celle-ci est foudroyée par la maladie et s’éteint en quelques semaines. Avant de mourir, elle a pris le soin et le temps d’écrire cinq lettres à ses trois enfants, qu’ils devront ouvrir chaque 24 décembre, pendant cinq ans. Elle veut les accompagner encore un peu, et surtout les guider vers le bonheur. Joséphine, majeure au moment du décès accepte d’être la tutrice légale de Gaspard et Chloé, et tous les trois essaient de continuer à vivre et à grandir, tous seuls, entre les études de médecine de l’une, la passion pour les jeux vidéos et l’opéra de l’autre, et les expériences amoureuses de la troisième. Sans oublier la visite annuelle chez le notaire, pour ouvrir la nouvelle lettre. Mais Le bonheur en cinq lettres est-il possible ?
Comment vivre et continuer de grandir quand on vient de perdre sa mère et qu’on ne peut pas vraiment compter sur son père (chez qui on sent malgré tout une certaine tendresse pour ses enfants) ? Alors que le sujet est particulièrement difficile, Pascale Perrier sait toucher et émouvoir, sans tomber dans la mièvrerie. J’ai souvent trouvé que le ton était juste : non, les enfants ne sont pas toujours enchantés de ce “cadeau” que leur a fait leur maman avec ses lettres, qui finalement, chaque année, ravivent la douleur. Non, Marjolaine, la meilleure amie de Chloé n’a pas une famille aussi parfaite qu’on peut le penser. Non, une histoire d’amour ne finit pas toujours bien. Non, choisir à 18 ans ce que l’on veut faire plus tard n’est pas chose aisée. J’ai aimé cet équilibre entre réalisme et optimisme : ce n’est ni tout noir ni tout blanc, et bien plus réalise ainsi ! Les mots sont choisis et le style percutant, mais très souvent, on sourit. Avant d’être orpheline, Chloé est une adolescente, et ce roman est aussi l’occasion d’aborder des thèmes aussi variés que la famille, l’amitié, ou l’orientation. Ce n’est pas toujours facile, et même si tout n’est pas toujours rose, c’est la vie, et il faut faire avec !
Découvrez une vidéo de présentation par l’auteur, où l’on apprend notamment que ce roman est le premier tome d’une série de cinq, à paraître ! Il me tarde de découvrir la suite !
Quelques pas de plus…
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Pour toi, je décrocherai la lune de Gregory Hugues traduit par Benjamin Legrand Seuil Jeunesse 13,90 €, 140 x 205 mm, 376 pages, imprimé en France, 2013 |
Le bonheur en cinq lettres de Pascale Perrier Galapagos 15,95 €, 140 x 210 mm, 205 pages, imprimé en France, 2013 |
Les éditions Dadoclem lancent un Concours bilingue pour la troisième année consécutive, pour les enfants de 8 à 14 ans. Cette année, le thème retenu est celui du sport. Plus d’informations sur le site des éditions Dadoclem.
Marianne
Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !
Purée, pas facile ce sujet…
malgré tout, tu m’as bigrement donné envie de les lire, ces deux romans !!!
Merci pour la découverte.