Aujourd’hui, je vous présente deux livres qui mettent en lumière tout ce qui fait le sel de l’existence : les petits bonheurs, les petits malheurs, la vie quoi !
Il nous arrive de voir la vie en rose : tremper ses pieds dans l’eau de mer pour la première fois, savourer une douche à la température idéale, trouver un trèfle à quatre feuilles, ou croquer dans le croûton chaud de la baguette de pain… Voici une liste non exhaustive de petits moments doux qui mettent du baume au cœur. Mais soyons réalistes, on vit aussi des moments agaçants : le couvercle du pot de confiture qui ne cède pas, les mines des crayons qui cassent sans cesse, une fermeture éclair coincée… Reconnaissez que ça hérisse le poil parfois…
Mais dans ce bel album à double entrée (on choisit la couverture La vie en rose ou La vie en gris, et les textes se croisent) on sourit de tout finalement. On relativise, on prend le temps de penser aux petits ou aux grands moments qui comptent dans nos vies. Elisabeth Coudol signe un texte simple mais touchant, qui parle à tous, et les illustrations de Claire Gandini, tendres et colorées donnent du rythme à cet album plein de malice et de douceur !
Louise a perdu son doudou. Ses parents lui répètent sans cesse que “ce n’est rien”, mais elle est inconsolable, et pour elle ce bout de chiffon comptait drôlement. Heureusement, trois petits riens, de petites créatures aventureuses invisibles pour les yeux humains vont remuer ciel et terre pour aider la petit fille….
Partant d’un sujet souvent abordé en littérature jeunesse (le doudou perdu), cet album va plus loin, de manière forte et originale. On est porté par un texte de Michaël Escoffier simple mais fort, qui au final permet simplement de se dire qu’on a tous des petits riens, que les autres ne remarquent pas, mais qui comptent énormément pour nous. Les moments de bonheur, les instants de chagrin, les choses importantes, tout cela est très subjectif, et ça ne se discute pas. On a le droit d’être heureux ou triste différemment de son voisin et pour d’autres raisons ! Finalement, toute cette réflexion est portée dans les dernières pages alors que le reste de l’album est dynamique et content les folles aventures de ces petits riens. Kris di Giacomo utilise peu de couleurs, et des traits simples, mais ce style très stylisé suffit à suggérer énormément de choses. Voilà un album qui devrait parler à tous les lecteurs sensibles qui en ont marre d’entendre, par exemple, “Tu ne vas quand même pas pleurer pour ça ?” (une des phrases que je déteste le plus je crois…).
Quelques pas de plus…
Nous avons déjà chroniqué plusieurs livres de Michaël Escoffier (Zizi, zézette mode d’emploi, Le grand lapin blanc, Vacances à la ferme, La plume, Bonjour Facteur, Bonjour Docteur), de Kris di Giacomo (Prune cherche son style, Prune et la colo d’enfer, Quand le loup a faim, Prune : la grosse rumeur, Prune : le fils de la nouvelle fiancée de papa) et Sans le A et Le jour où j’ai perdu mes supers pouvoirs qu’ils ont réalisé ensemble. Retrouvez également leurs interviews : Michaël Escoffier et Kris di Giacomo.
La vie en rose et La vie en gris Texte d’Élisabeth Coudol Illustrations de Claire Gandini Les éditions du Ricochet 13,70 €, 260 x 262 mm, 30 pages, imprimé en Pologne, 2013 |
Trois petits riens Texte de Michaël Escoffier Illustrations de Kris di Giacomo Balivernes Éditions 12,00 €, 207 x 258 mm, 32 pages, imprimé en Espagne, 2013 |
Marianne
Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !
Le premier a l’air vraiment très chouette!
Je veux trois petits riens !!!!