Aujourd’hui, je vous propose de belles rencontres, une petite fille qui égaye une soirée et un têtard plus petit que les autres.
Les invité·e·s vont arriver et elle n’a pas envie de les voir. Elle n’en peut plus de leurs réflexions sur sa prise de poids ou leurs commentaires sur le fait qu’elle a encore grandi. Et leurs questions… Qu’est-ce que ça l’agace leurs questions… Et sa mère qui s’en mêle toujours et la presse de répondre, d’être polie. Elle, ce qu’elle aime, c’est disparaître dans le jardin, s’enfuir dans la serre, retrouver ses fleurs. La voilà qui retourne à la maison, et c’est là qu’elle croise Mary. Mary qui entend les murs chanter et qui en dansant devient fantôme, papillon ou orchidée…
Dans ce très bel album, il est question de Loïe Fuller (quatre pages documentaires nous en disent plus en fin d’album). Le texte de Thomas Scotto est une merveille de poésie, lire ses mots à voix haute est un régal et il est magnifiquement mis en image par Nicolas Lacombe dont les illustrations épurées à la peinture et au scotch sont particulièrement belles (d’après moi, il s’agit de son
album le plus réussi). C’est bien entendu une belle façon de découvrir Loïe Fuller (l’album est d’ailleurs sorti dans la collection Pont des arts dont le but est de faire connaître des artistes aux enfants), mais c’est aussi et surtout un album très réussi sur l’enfance, sur ces moments où les adultes oppressent, sur les jardins secrets que l’on s’invente et sur ces enfants que l’on croise, comme sorti de nulle part, juste quand on avait besoin d’échappatoire lors d’une soirée qui s’annonçait horrible…
Un petit bijou signé Thomas Scotto et Nicolas Lacombe.
Mia n’est plus vraiment un bébé, mais elle est petite encore. La plus petite de la famille. Elle est même la plus petite de toute la mare. Pas facile de suivre les autres quand on est un si petit têtard, il faut en faire bien plus ! Surtout qu’il paraîtrait qu’il y a un énorme poisson franchement pas sympa qui rôde dans le coin… Est-ce pour ça que petit à petit ses frères et sœurs disparaissent ?
Benji Davies (l’auteur du magnifique L’enfant et la baleine, notamment), propose ici une histoire bien originale. Une sorte de thriller aquatique où il est question de grandir. Car ici si les frères et les sœurs de Mia disparaissent, ce n’est pas parce qu’ils se font manger par un poisson (attention, je vais vous divulgâcher la fin, j’espère que vous ne m’en voudrez pas), ils et elles ont tout simplement grandi et sont devenu·e·s des grenouilles, fini désormais le fond de l’eau,
c’est à la surface qu’est leur vie. C’est extrêmement bien amené, bourré de petits messages sur le fait de grandir, donc, mais aussi sur la différence, les apparences trompeuses, les rumeurs qu’il ne faut pas écouter, le fait d’exister dans une fratrie… Comme d’habitude avec Benji Davies c’est très beau, ses illustrations sont aussi drôles que belles et plaisent autant aux plus jeunes enfants qu’aux parents… ce qui n’est pas toujours facile !
Un album très original sur le fait de grandir.
La fleur qui me ressemble![]() ![]() Texte de Thomas Scotto, illustré par Nicolas Lacombe L’élan Vert dans la collection Pont des arts 14,95 €, 240×320 mm, 32 pages, imprimé en Chine, 2019. |
Mia![]() ![]() de Benji Davies (adapté de l’anglais par Mim) Milan 11,90 €, 265×259 mm, 32 pages, imprimé en Chine, 2019. |

Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !



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