Aujourd’hui, pour l’avant-dernière chronique de l’année (on aurait pu faire pour la dernière, mais je n’aime pas bouleverser les bonnes habitudes et la chronique numérique c’est le dimanche), on s’y est tous mis ! Marianne, Erica et moi (et même ma compagne et mes filles), on est tous passés en cuisine ! On va tous ensemble vous parler aujourd’hui de livres de cuisine (pour Marianne et moi) et d’appli (pour Erica). Allez on met les tabliers et c’est parti !
Je commence par mon chouchou tant sur le plan graphique qu’au niveau du concept que sur le côté gustatif : Le pain perdu du Petit Poucet et autres recettes de contes de fées. Ici, on va faire des miniquiches de Blanche Neige (ce qui lui va bien) aux sept parfums des sept nains, du gâteau au yaourt et au miel de bébé ours (un pur régal), du pain d’épice d’Hansel et Gretel, une cocotte endormie à laisser mijoter 100 ans de La belle au bois dormant et bien sûr le cake d’amour de Peau d’âne ! Une petite cinquantaine de recettes toutes inspirées de contes (et même si parfois c’est tiré par les cheveux, ce n’est pas grave, le livre est beau et les recettes super bonnes). Ici pas de photos, je sais que pour certains c’est un bémol, mais les recettes sont simples et l’on adore les illustrations ! Bref, un super livre de cuisine !
Après les voyages imaginaires, les vrais voyages ! Du monde dans ta cuisine propose en effet de visiter le monde et ses spécialités culinaires : du soda bread (pain irlandais) ou des aprepas venerolanas (galette de farine de maïs farcie du Vénézuéla) au petit déjeuner, bol de ramen (nouilles japonaises) ou de la pizza pour manger dans la rue, pour le pique-nique une salade grecque ou une salade veggie… bref, il y en a pour tous les goûts et chaque fois la recette est complétée par des infos sur le pays et sur le plat en question ! Niveau illustration, Thomas Baas accompagne avec humour et esthétisme les recettes. Les ingrédients et les ustensiles sont croqués genre vieux catalogues. Seul (mais pas des moindres) bémol… les deux recettes testées n’ont pas été concluantes ! Le Brownie n’était absolument pas cuit (la recette était d’ailleurs assez étrange) et le couscous extrêmement fade… Ajoutons que la maquette n’est pas des plus pratiques quand il s’agit de suivre une recette (c’est trop fouillis)… dommage !
On reste chez Gallimard avec Le grand livre de la cuisine. Fini les illustrations dessinées, ici ce sont des photos (et elles sont magnifiques) qui accompagnent les recettes ! C’est un ouvrage bien plus classique que les précédents avec des tas de conseils, mais des recettes plutôt originales : feuilleté de tomates confites et d’aubergines, boules de riz, pittas garnies, petits pains de tournesol, muffins aux carottes et aux oranges… Chaque fois, c’est bien expliqué avec des photos par étapes avec un logo pour les étapes à faire sous la surveillance des parents. C’est typiquement le genre de livre hyper pratique pour les enfants ! Ici, nous avons testé les pâtés de pommes de terre (avec du haché végétal) et toute la famille s’est régalée ! Un livre qui va vite devenir un de nos classiques !
Bon fini les pommes de terre, les épinards ou les topinambours… place aux bonbons ! Grâce à Bonbons et friandises sorti chez Usborne on va pouvoir faire des mini-meringues à la vanille, des cannes à la menthe, des délices au beurre de cacahuète, du pop-corn au caramel, des caramels mous aux noix… Bref, je sens que comme moi vous avez déjà l’eau à la bouche ! Pour être franc, je n’ai pas eu le temps de tester les recettes, mais je sais que chez Usborne c’est toujours bien fait, et à portée des enfants. C’est expliqué étape par étape (texte + illustrations) et l’on voit toujours la photo du résultat final. On trouve aussi des tas de conseils et (on sent qu’Usborne est anglais) la liste des allergènes ! Un livre parfait pour régaler toute la famille pendant les fêtes.
Avant de laisser la parole à Marianne et Érica, je termine par un livre de chez La Palissade qui, comme souvent, propose une histoire avec recette. Ici, c’est l’histoire d’Amalia, la sorcière qui adore le potiron et pour Halloween elle met les petits plats dans les grands. Voyez plutôt le menu : Velouté de potiron aux châtaignes en entrée, suivi d’un risotto aux champignons et aux noisettes. Et en dessert Cupcakes aux toiles d’araignées. Amalia attend ses invités avec impatience, surtout les écureuils qui apportent certains des ingrédients (les noisettes et châtaignes). Allez hop tous en cuisine !
À la fin de la jolie histoire, on trouve la recette du gâteau aux noisettes (sans gluten) qu’on va préparer avec les écureuils ! On regrette juste de ne pas avoir les recettes de l’histoire, mais on se régale avec le gâteau. Un album original pour allier histoire et gourmandise !
Et je laisse la place à Marianne !
Je commence par un livre aux recettes simples et efficaces ! Mais qu’est-ce qui peut bien se cacher derrière ces drôles de noms : « Les petits cavaliers », « Le plat du dragon », « Le délice du grand méchant loup », ou bien encore « Le cric-crac-croque » ? Et bien figurez-vous qu’il s’agit de recettes salées et sucrées, variées, et adaptées aux jeunes cuisiniers ! Une pizza, des farcis, des sandwichs pour le pique-nique, des bouchées apéritives, un cake au saumon (testé et approuvé), un cocktail fruité, des mendiants au chocolat (savoureux), un crumble….
Dans Je cuisine comme un grand, j’ai retrouvé des recettes que j’utilisais déjà avec les enfants, comme les roses des sables ou les boules de fromage frais aux légumes, mais j’en ai également découvert d’autres, tout aussi simples et savoureuses. Certaines recettes ne nécessitent même pas d’utiliser le four et permettent donc aux enfants d’être presque complètement autonomes. Je trouve qu’il y en a pour tous les goûts : du chocolat, des fruits, de la viande, du poisson, des légumes, tout le monde devrait y trouver son bonheur !
Pour chaque recette, Olivier Chaput nous propose des explications claires et simples, illustrées par Oreli Gouel. Et détail pratique qui a son importance : les pages sont plastifiées et ne craignent pas les projections, les spirales sont pratiques pour garder le livre ouvert sur le plan de travail !
Et on enchaîne avec des recettes à base de haricots verts, de poivrons, de courgettes, de concombre, de petits pois, de brocolis, d’épinards… Tous ces légumes qui ne font pas toujours rêver les enfants finalement ! Hubert relève le défi de nous proposer des recettes originales pour les cuisiner : une soupe, des fagotins, des feuilletés, des muffins, une crème… C’est original, savoureux (pour ce que j’ai pu essayer…), et le livre n’est pas seulement un livre de cuisine. On trouve également ce petit personnage Hubert pour nous présenter les recettes, avec de courtes histoires, et des pages de bandes dessinées. Les recettes d’Aurélie Renard en elles-mêmes sont assez détaillées (il y a même parfois presque trop de choses sur la même page) et les recettes bien imagées grâce aux illustrations d’Aurélien Heckler, et avec un peu d’aide, les enfants apprennent à apprécier les légumes de saison !
Un beau livre cartonné pour impressionner les petits et les grands !
Et c’est maintenant au tour d’Érica :
Encore Du monde dans ta cuisine ? Oui, mais cette fois-ci, c’est la version numérique puisque quatre chapitres du livre papier ont été adaptés en format e-pub3 : De bon matin, Street food, Douceurs et C’est la fête. Chaque e-book s’ouvre, après une petite introduction, sur une carte du monde avec les spécialités dont les recettes sont proposées, entre quatre et six selon les e-books. On clique donc sur la recette choisie. Une première page présente le plat, souvent avec une anecdote sur son origine. Vient ensuite une liste des ingrédients, puis la recette détaillée, chaque étape donnant lieu à une nouvelle page. Un clic sur les mots surlignés en jaune (par exemple cul-de-poule, bain-marie ou volette) permet d’afficher leur définition. À la suite de chaque recette, on trouve des informations sur un des ingrédients (les sucres naturels, les céréales ou encore le rôle du pain dans les différentes religions et même une petite histoire du chocolat), et enfin un petit jeu de mémoire dans lequel on doit retrouver les ingrédients qui composent le plat. Ici, pas d’animation ni de sonorisation, mis à part dans le jeu (une voix indique juste si l’ingrédient placé dans le bol fait bien partie de la recette ou non).
Alors puisque c’est un livre de cuisine, les recettes, elles valent quoi ? J’avoue que je n’ai pas tout testé. Je me suis attaquée à la pizza (ma spécialité, origines italiennes obligent !) : résultat correct même si rien ne vaut une longue levée (en une heure, la pâte n’a pas vraiment le temps de pousser…). D’autres recettes, pas essayées, m’ont laissée un peu dubitative : le cake à la banane sans œuf ni lait, la pâte brisée avec moitié moins de farine que de beurre… Et question fonctionnalités ? L’avantage est surtout celui de l’objet en lui-même, à savoir que la tablette, c’est pratique et confortable à utiliser dans une cuisine ! Contrairement au livre, où les recettes tiennent sur une grande page, les étapes sont bien séparées et expliquées. Les illustrations sont très chouettes, et les explications et anecdotes sur les ingrédients sont bien trouvées. La bonne idée du livre, c’est qu’au lieu de proposer des recettes par pays, on découvre les différences culturelles par repas, ou plutôt par « occasion ». Pour le petit-déjeuner, ce sont des recettes aussi bien salées que sucrées qui nous sont proposées : si en Angleterre, on avale des œufs au bacon, les Vénézuéliens se régalent d’Arepas, galettes de farine de maïs farcies, tandis que les Irlandais préfèrent un pain complet aux flocons d’avoine avec de la marmelade. Pour le coup, ces e-books proposent vraiment un voyage culinaire varié et amusant.
Je vous présente Jojo, un cuisinier un peu particulier, totalement étourdi, l’air un peu ahuri et qui ne craint pas les taches. Il ne parle pas, il grogne, il ronfle et il rote ! Sa cuisine est à son image, un désastre : placards rafistolés, plaque de cuisson et ustensiles sales, nourriture en état avancé de décomposition dans les placards… Et pourtant, aujourd’hui, Jojo a décidé de nous inviter à dîner, mais pour cela, il va falloir l’aider à préparer le repas. Au menu : tomate-mozzarella, spaghettis à la bolognaise et pana cotta. Jojo est donc derrière son plan de travail, et il nous indique, au moyen de bulles dessinées, ce dont il a besoin pour sa recette : tomates, couteau, basilic, etc. À nous de fouiller dans la cuisine pour lui donner ce qu’il réclame, et vite, sinon… il s’endort ! Il s’agit donc d’ouvrir le frigo, les tiroirs et les placards pour trouver tous les ingrédients. Mais pas seulement : on doit aussi découper les tomates, mettre de l’eau dans la casserole, allumer le gaz (attention à l’incendie !), touiller la sauce, hacher, mixer. Et tout cela avec son doigt. Le plus drôle évidemment consiste à donner à Jojo autre chose que ce qu’il demande. Une casserole à la place du couteau, et voilà qu’il se la met sur la tête et frappe dessus avec un marteau. Une fois le plat réalisé, on se met à table et on déguste avec Jojo le résultat.
Alors, oui, c’est un peu décalé. Voici un jeu d’anti-imitation avec un anti-héros. Faudrait quand même voir à ne pas faire exploser la cuisine pour de vrai après. Mais comment apprend-on, si ce n’est en faisant des erreurs ? Et c’est tellement drôle ! Jojo fait tout ce que l’on ne peut pas faire dans la vraie vie : jeter par terre dans un coin la brique de crème une fois celle-ci vide, se moucher dans son torchon, envoyer valser les assiettes et les couteaux. Par ailleurs l’appli est tout à fait fluide. Une main index pointé indique à l’utilisateur ce qu’il doit faire. Après, il ne reste plus qu’à passer en cuisine pour mettre en pratique ce que Jojo nous a appris. C’est plein d’humour et de dérision et les enfants en redemandent.
Bande-annonce :
Quelques pas de plus…
Retrouvez tous les livres de cuisine que nous avons chroniqués regroupés dans un album Pinterest.
Le pain perdu du Petit Poucet de Seymourina Cruse, illustré par Marie Caudry Thierry Magnier 21,20 €, 260×327 mm, 90 pages, imprimé eu Portugal, 2014. |
Du monde dans ta cuisine de Carole Saturno, illustré par Thomas Baas Gallimard Jeunesse 18 €, 250×308 mm, 96 pages, imprimé en Europe, 2014. |
Le grand livre de la cuisine d’Aya Nishimura, Paul Jackman et Kate Blinman (traduit par Bruno Porlier), illustré par Takashi Mifune Gallimard Jeunesse dans la collection Ne plus jamais s’ennuyer 17,80 e, 215×275 mm, 128 pages, imprimé en Chine, 2014. |
Bonbons et friandises d’Abigail Wheatley et James Maclaine (traduit par Claire Lefebvre) Usborne 10 €, 207×248 mm, 64 pages, imprimé en Chine, 2014. |
Amélia la sorcière Texte de Carine Foulon, illustré par Élise Catros La palissade 12,50 €, 245×250 mm, 24 pages, imprimé en France chez un imprimeur éco-responsable, 2014. |
Je cuisine comme un grand Texte d’Olivier Chaput, illustré par Oreli Gouel Eyrolles Jeunesse 15,90 €, 195 x 260 mm, 48 pages, imprimé en Chine, 2014. |
Cuisine Vert avec Hubert Texte d’Aurélie Renard, illustré par Aurélien Heckler La palissade 11,50 €, 185 x 210 mm, 41 pages, imprimé en France chez un imprimeur éco-certifié, 2014. |
Du monde dans ta cuisine écrit par Carole Saturno, illustré par Thomas Baas Gallimard jeunesse Prix constaté : 2,99 € par e-book (sur Apple : De bon matin, Douceurs, C’est la fête, Street food). |
Jojo’s kitchen illustré par David Berlioz, musique par David Anquetin Appicadabra Prix constaté : gratuit pour la version Lite (Apple), 1,79 € pour la version complète (Apple). |
Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !