Parfois, les stars de cinéma très âgées finissent leurs jours dans des maisons de retraite. C’est ce qui arrive à Jonas. Il a pourtant été une énorme star, son premier film avait battu les records avec plus de 100 millions de dollars de recettes. Ensuite, il avait enchaîné les succès… jusqu’à la dégringolade. Et Jonas ne peut pas jouer des rôles très différents… c’est un requin-robot de sept mètres. Alors il finit ses jours chez Monsterland où, avec des momies, fantômes, vampires et autres monstres il fait peur à un public venu rechercher des frissons. Seulement Jonas vieillit de plus en plus et tombe de plus en plus souvent en panne. Le directeur du parc décide de s’en débarrasser. Heureusement que Krokzilla a tout entendu et a décidé d’aider Jonas à fuir. Jonas part donc pour l’océan, et c’est le début d’une très grande aventure.
Quel bonheur de retrouver la plume grinçante et poétique de l’auteur du Yark. On jubile devant le ton gentiment acerbe de cet hommage aux monstres de cinéma. Tout comme dans le Yark, on a l’impression de lire un livre d’horreur pour enfants (une femme est en train de nager et elle se fait dévorer une jambe par Jonas, on verra ensuite que c’est une comédienne et que c’était une jambe en plastique) et l’on prend énormément de plaisir à lire un conte aussi loin des histoires mièvres dont on abreuve les enfants en permanence. C’est certainement ça la force de Bertrand Santini, faire des livres pour enfants sans prendre ceux-ci pour les créatures naïves amatrices d’histoires de princesses nunuches et petits lapins roses. Nos enfants ne sont pas des bisounours et ça, Bertrand Santini l’a compris ! Les parents se régaleront aussi des clins d’œil qui leur sont destinés (les références cinématographiques, mais aussi un discours assez anticlérical). On pense, forcément (d’autant qu’il est cité), à Pinocchio, mais aussi, et surtout à A.I., le film de Spielberg écrit par Kubrick.
Quand Bertrand Santini écrit pour les enfants un hommage au cinéma d’horreur, les parents comme les enfants prennent énormément de plaisir.
1965 : trois prisonniers s’évadent de la prison dont personne ne peut s’évader, Alcatraz. Personne ne les a jamais retrouvés.
2014 : Zach, un jeune garçon passionné par l’histoire des trois prisonniers a réussi à convaincre ses parents d’aller en vacances à San Francisco. Son but ? Profiter de l’étourderie (et le mot est faible) de son père pour rester sur l’île où se trouve la célèbre prison après une visite. Ensuite, il refera le chemin qu’ont fait les illustres gangsters, il s’évadera à son tour ! Seulement, Zach ne savait pas du tout dans quoi il allait être entraîné…
C’est difficile, une nouvelle fois, de vous résumer La drôle d’évasion de Séverine Vidal, car l’auteur nous amène là où l’on ne pensait pas aller… et je déteste gâcher les surprises ! Mais je peux vous dire qu’on passe un excellent moment à la lecture de ce roman drôle et plein de suspense ! On tremble pour Zach, on est pressé de savoir la suite, de connaître le dénouement… mais on rit aussi du côté Pierre Richard du père, des annotations en bas de page (et l’humour du texte est accentué par les dessins de Marion Puech).
Un roman d’aventures, drôle et plein de suspense parfaitement adapté aux jeunes lecteurs (à partir de 8 ans d’après l’éditeur).
Quelques pas de plus…
Nous avons déjà chroniqué des ouvrages de Bertrand Santini (Le Yark et L’étrange réveillon), Séverine Vidal (Le petit dodophobe en 27 leçons, Wilo et Mi, la légende de La Grise, Nestor, maudits mercredis, Les bruits chez qui j’habite, Huit saisons et des poussières, J’aime mes cauchemars, Méga-Loup, Fées d’hiver, Billie du bayou, le banjo de Will, Billie du bayou, SOS Garp en détresse, Noël à l’endroit, Mon secret rit tout le temps, 55 oiseaux, Prune et l’argent de poche, Une girafe un peu toquée, Bad Lino, L’œil du pigeon, Au pays des vents si chauds, Petit Minus, Le laboureur de nuages & autres petits métiers imaginaires, La grande collection, Mon papa est zarzouilleur, Clovis & le pain d’épices, Rien qu’une fois, Philo mène la danse, Plus jamais petite, Comment j’ai connu papa, Arsène veut grandir, Lâcher sa main, Rouge Bitume, Comme une plume, J’attends Mamy, Roulette Russe tome 1 Noël en juillet, Je n’irai pas, Léontine, princesse en salopette, Mamythologie, On n’a rien vu venir, Du fil à retordre, Prune, tome 1 : La grosse rumeur, Prune, tome 2 : Le fils de la nouvelle fiancée de papa, Prune, tome 3 : Prune et la colo d’enfer, 5h22, Les petites marées et La meilleure nuit de tous les temps) et Marion Puech (Trop facile la musique !). Retrouvez aussi notre interview de Séverine Vidal.
Jonas, le requin mécanique Texte de Bertrand Santini, illustré par Paul Mager Grasset Jeunesse 12,90 €, 150×210 mm, 112 pages, imprimé en France, 2014 |
La drôle d’évasion Texte de Séverine Vidal, illustré par Marion Puech Sarbacane dans la collection Pépix 9,90 €, 140×210 mm, 153 pages, imprimé en Italie, 2014. |
Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !
merci !
ça fait très envie ce requin mécanique ! (l’autre je le connais quoi)
Ça fait très envie cette “drôle d’évasion” ! (l’autre le connais). Merci Gabriel !