Il fait chaud, très chaud (en tout cas au moment où j’écris ces lignes), et si on allait vivre dehors ?
Imaginez que votre bateau a sombré et que vous vous retrouvez sur une île déserte avec seulement ce que vous aviez sur vous (vos vêtements, un gilet de sauvetage et un téléphone qui ne fonctionne plus) et ce que la mer ramène (et elle en ramène des choses : bouteilles en plastique, sacs plastiques, filets de pêche,…). C’est ce qu’ont vécu Marie, Tom, Ian, Mona, Max et Fanch. Ils nous racontent comment ils ont survécu, comment ils se sont nourris, protégés de la pluie et du soleil. Ils nous délivrent des tas de conseils sur les cordages, faire du feu, se soigner et même comment faire pour faire ses besoins.
On part vivre sur une île déserte est un très beau livre (papier épais, couverture en relief fermée par un élastique,…) un peu étrange… Ce n’est pas un roman ni un documentaire, c’est ici un vrai carnet pour apprendre à vivre sur une île déserte avec des tas d’astuces racontées par des personnages qui ont vécu l’expérience (le livre commence par l’arrivée sur l’île et se termine par un bateau qui les trouve enfin. Entre les deux pas d’histoire, juste des astuces). C’est très intéressant (même s’il y a peu de chance que ça nous serve) et on lit de bout en bout ce carnet de bord tenu par des enfants de 10 à 14 ans. On pense à Sa majesté des mouches et à Seul au monde. On parle ici d’écologie, de nature, de se débrouiller. On a presque envie de vivre, comme eux, sur une île déserte et de fabriquer nos maisons, nos habits et de vivre en communauté en s’entraidant. Un très bel ouvrage bien original.
Sur la plage, les choses sont différentes à marée basse et à marée haute. Dans le premier cas on ramasse des coquillages, on s’allonge dans une flaque d’eau, on attend. Puis l’eau monte et on peut se baigner, profiter de la mer.
Marée haute est un album sans texte, des scènes de plages à différents moments de la marée. Le livre est très grand et met bien en valeur les belles illustrations de Bernardo Carvalho, illustrateur dont nous vous avons déjà parlé. Ici encore il joue avec les couleurs en les superposant. Il nous montre ce qu’il se passe sur une plage, à nous d’inventer l’histoire de ces gens. Un bel album très graphique (on pense un peu à un livre d’artiste).
Quand il fait beau et qu’on vit au grand air il y a un souci… les moustiques !
Mouztik a faim, très faim. Il pose son livre et va chercher de la nourriture. Tout à coup le voilà qui tombe sur de gros orteils, il sent qu’il va se régaler… sauf si le propriétaire des doigts de pied le remarque ! Mais Mouztik est un gros malin…
Beaucoup d’humour et des illustrations surprenantes dans cet album signé Emmanuelle Eeckhout. Même si, comme je l’ai déjà dit, j’ai horreur des « ze » à la place des « je », j’ai beaucoup aimé cette histoire de moustique, bien plus malin qu’il en a l’air. La chute est assez inattendue et amusera beaucoup les enfants. Le mélange de deux techniques de dessin est vraiment original et là aussi on se régale, c’est très coloré et vraiment surprenant graphiquement. Un album plein d’humour, très réussi.
Quelques pas de plus…
Nous avons déjà chroniqué plusieurs livres de Bernardo Carvalho (Le coq mange-noix et Les deux routes).
On part vivre sur une île déserte de Jacques Van Geen et Philippe Laborde Gallimard Jeunesse 14,95€, 130×210 mm, 160 pages, imprimé en Chine, 2013. |
Marée Haute de Bernardo Carvalho Gallimard Jeunesse Giboulées 14,90€, 270×350 mm, 40 pages, imprimé au Portugal, 2013. |
Mouztik d’Emmanuelle Eeckhout Pastel 10€, 175×205 mm, 32 pages, imprimé en Italie, 2013. |
Gabriel
Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !
“Marée haute” est un bijou qui emporte son lecteur au bord des vagues, j’avais beaucoup aimé!