La Tour, c’est ce grand immeuble de la banlieue de Séville où vivent Berta, Rachid, Stefano, Angel, Lucia, et tous les autres,… Il y a tous les âges, toutes les langues et toutes les nationalités (ou presque) qui se côtoient. L’un vit là suite au décès de sa femme, l’autre travaille dur tous les jours, un autre encore vient de quitter son pays en prenant des risques et a trouvé refuge ici… Chacun vit sa vie de son côté, mais les destins de tous ses personnages, de tous ses habitants, finiront par se croiser !
Eliacer Cansino joue à entremêler toutes ces aventures qui abordent tour à tour des thèmes tout aussi variés que les personnages : la délinquance, la solidarité, l’exil et l’émigration, la vie au lycée, l’amour,… On passe de scènes drôles à des moments beaucoup plus durs et tous les points de vue se répondent. Grand succès en Espagne ce roman fort est traduit pour la première fois en France. J’ai d’abord eu une impression de fouillis, et petit à petit, au fur et à mesure que l’histoire se tricotait, j’ai pris beaucoup de plaisir à voir cette Tour s’animer, tant dans la joie que dans la difficulté. Un roman pour adolescents qui aborde des questions actuelles et finalement assez semblable d’un pays à l’autre !
En France cette fois-ci, dans la cité Joliot-Curie, c’est un peu la panique : non seulement Sami a perdu son lapin nain Goliath (même si c’est un drame pour lui, les autres habitants devraient s’en remettre), mais surtout Oscar, son meilleur ami, opéré d’urgence pour une appendicite. Jusque là, rien de dramatique, si ce n’est qu’Oscar et sa famille sont sans-papiers et que cette hospitalisation pourrait avoir de graves conséquences administratives et les obliger à quitter le territoire… Tout le monde s’inquiète et soutient la famille autant que possible. Sami et sa sœur, Rose la maîtresse, et même Ousmane, le grand sage sénégalais. Et toute cette histoire n’est qu’une goutte d’eau au cœur de la fourmilière que représente cette cité et ses habitants… Chacun a son histoire, ses origines, ses problèmes mais aussi ses joies.
Claire Clément choisit le lapin nain comme lien entre tous les personnages, qui s’activent pour le retrouver. Mais c’est en fait un prétexte pour découvrir toute la complexité de ces personnages, si humains. On s’attache, on a envie de combattre avec eux les injustices de la vie… Sami, Goliath, Oscar, Ousmane et les autres... est un roman pour adolescents plein de sensibilité, à la forme originale, qui aborde là encore des thèmes du quotidien, malheureusement souvent en lien avec l’actualité… C’est réaliste, mais jamais lourd, et l’espoir n’est jamais loin !
Quelques pas de plus…
Nous avons déjà chroniqué un autre roman de Claire Clément : Essie, et si j’étais parfaite ?.
Les Enfants de Babel![]() Texte d‘Eliacer Cansino (traduit par Sophie Hofnung) L’école des loisirs dans la collection Médium 16 €, 148 x 218 mm, 252 pages, imprimé en France, 2013 |
Sami, Goliath, Oscar, Ousmane et les autres…![]() Texte de Claire Clément Bayard Jeunesse dans la collection Estampille 11,50 €, 135 x 190 mm, 258 pages, imprimé en Espagne, 2013 |
J’aime toujours autant les créations artistiques avec du papier et les oiseaux de Diana Beltran Herrera sont vraiment un bel exemple du genre !
Marianne

Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !
J’ai beaucoup aimé les Enfants de Babel, je le prête à tout va autour de moi. Une jolie découverte
Ca fait un moment que Les enfants de Babel me tente… Merci pour cet avis !
Après lecture de cet article, voici deux romans qui me tentent beaucoup et vont s’inscrire sur ma liste de livre à lire.
Merci pour ces découvertes.