Aujourd’hui, un appel est lancé à acheter des livres québécois, j’ai décidé de vous parler de trois ouvrages qui viennent de chez nos cousins d’outre-Atlantique.
Il est grand, il est fort, il est connu pour ça. Il s’appelle Antonio Barichievich, mais on l’appelle le Grand Antonio. Cet homme hors du commun est né en Yougoslavie et à douze ans il pouvait déraciner un arbre sans les mains, avec son cou ! Il est arrivé au Canada quand il avait vingt ans. Un homme d’un mètre quatre-vingt-treize ne passe pas inaperçu et quand il va magasiner il vaut mieux que la boutique du dépanneur soit bien remplie ! Il peut avaler jusqu’à vingt-cinq poulets entiers en un seul repas ! Il faut bien entretenir ses 210 kilos ! Antonio est connu pour sa force, il peut tirer un train de quatre cent quarante-trois tonnes sur une distance de 20 mètres ! Quel homme ce Grand Antonio !
Élise Gravel nous raconte l’histoire vraie du Grand Antonio, cet homme extrêmement fort qui a marqué le Québec et qui est mort en 2003. L’album est bien entendu plein d’humour (on aime Élise Gravel pour ça), mais il est aussi très tendre, il rend parfaitement hommage au vrai Antonio.
Que l’on connaisse ou pas ce personnage légendaire, voici un album attachant, tendre et plein d’humour signé par une des plus talentueuses illustratrices québécoises.
Martin vivait dans un quartier qui avait horreur du changement, là-bas il fallait que tout soit carré, planifié, sans surprise. Seulement un jour, un certain Monsieur Flux, qui se déclarait artiste, vint emménager là. Monsieur Flux n’était absolument pas prévisible… Alors que toutes les maisons de la rue étaient carrées et toutes identiques, la sienne ne ressemblait à rien de connu et dans le jardin on pouvait y voir des choses étranges. Un jour où Marin passait devant il vit un carton qui appartenait à cet étrange voisin et décidât de le lui rapporter. Ce fut le début d’une nouvelle vie pour le petit garçon… et pour le quartier.
Là aussi, derrière Monsieur Flux il y a une histoire vraie. Le personnage est inspiré de George Maciunas et l’histoire évoque le mouvement Fluxus. L’album est surtout un superbe hommage à l’art ! Ici, on se rend compte de l’importance des artistes qui rajoutent un grain de folie dans nos vies, qui rendent nos vies moins monotones. On parle aussi du rejet face à la différence, de la peur que peuvent susciter les gens un peu farfelus.
Un très bel ouvrage tant dans les illustrations que dans ce qu’il nous raconte.
Il aimerait encore jouer avec son chien, qu’il coure encore après le ballon. Seulement son chien est vieux et fatigué, il ne bouge plus beaucoup. Que voit-il avec ses vieux yeux plissés ? Pense-t-il à avant ? Est-il nostalgique ? Se souvient-il quand il l’a tiré de la gadoue et quand ils couraient ensemble derrière le camion de papa ?
Ami pour-tout-toujours est une magnifique histoire sur un sujet assez rare dans la littérature jeunesse : la vieillesse des animaux. Nos chiens et chats vieillissent plus vite que nous et bien souvent nos enfants les voient vieillir, devenir séniles puis mourir. Or autant on parle souvent de la mort des animaux de compagnie dans la littérature jeunesse, autant la période qui précède c’est une chose assez rare. Ici, c’est fait avec beaucoup de justesse, beaucoup de tendresse. Les illustrations de Pierre Pratt sont vraiment belles.
Un album fort et vraiment réussi sur l’amitié entre un enfant et un animal.
Quelques pas de plus…
Nous avons déjà chroniqué des ouvrages d’Élise Gravel (Adopte un Gurb !, Le rat et La limace) et de Pierre Pratt (Gustave, La lune voleuse et Le géant de la forêt).
Et je vous propose une petite sélection d’ouvrage québécois que j’aime particulièrement (en cliquant sur les titres vous arrivez sur les chroniques) : Dugenou, Croque et Les malheurs du lion (400 coups), Tout seul !, Tous ensemble ! et À l’école des poussins (400 coups), Léo et les presqu’iles (La montagne secrète), Un cadeau pour Sophie (La montagne secrète), Mingan, mon village (Les éditions de la bagnole), J’ai un bouton sur le bout de la langue (La montagne secrète), Contes traditionnels du Canada (Planète Rebelle), Pierre et le pialeino, Pierre et Clara, Pierre et les voyous et Pierre traqué par le trac (Planète Rebelle), Joseph Fipps (La Pastèque), Le lion et l’oiseau (La pastèque), C’est ma journée, mon imagier, C’est les vacances, mon imagier et C’est à moi, mon imagier (Éditions de la Bagnole), Fatoumata (Planète Rebelle) et Gustave (La Pastèque).
Le Grand Antonio d’Élise Gravel La pastèque dans la collection Pamplemousse 14 €, 199×248 mm, 60 pages, imprimé en Malaisie, 2014. |
M. Flux Texte de Kyo Maclear, illustré par Matte Stephens La Pastèque dans la collection Pamplemousse 14 €, 199×249 mm, 32 pages, imprimé en Malaisie, 2014. |
Ami pour-tout-toujours Texte de Kari-Lynn Winters (traduit par Jennifer Couëlle), illustré par Pierre Pratt Planète Rebelle 262×234 mm, 36 pages, imprimé au Canada chez un imprimeur éco-responsable, 2014. |
À part ça ?
Quand on me dit Québec, je pense à Pierre Lapointe, un chanteur que j’aime énormément. Cet été on peut l’entendre tous les matins sur France Inter dans une émission appelée Les petites morts… et c’est très bon !
Gabriel
Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !
Les éditions de la Pastèque, Pierre Pratt, et pour finir Pierre Lapointe…
Mais que j’aime cette chronique !!!