On a commencé hier, voici la suite de notre sélection de CD et livres-CD pour écouter des histoires (toujours en chronique croisée avec Maman Baobab).
Ce matin, Pierre refuse d’aller à l’école prétextant être malade. Sa mère voit bien qu’il ne l’est pas et l’oblige à y aller, pourtant le jeune garçon traîne des pieds. Arrivé dans l’établissement il retrouve Clara, son amie et Sébasse, le gros dur qui le surnomme Vivaldi et se moque de lui. Parce que Pierre joue du piano et peut-être parce qu’il est un peu plus chétif, il est le souffre-douleur de Sébasse et de ses copains. Mais sa rencontre avec Joachim, un jeune hockeyeur va peut-être changer la donne !
Troisième aventure de Pierre, après avoir croisé un pialeno et avoir rencontré Clara, le voici donc maintenant harcelé par une bande de voyous. Comme pour chaque livre-CD de la collection, un compositeur est mis à l’honneur. Après Prokofiev et Shuman, ici on va entendre du Tchaïkovski et des extraits de l’Album pour enfants op.39. C’est décidément une série qu’on aime beaucoup tant pour la qualité des illustrations que du point de vue de l’histoire racontée. Et bien sûr les choix musicaux ! Encore une nouvelle aventure d’un héros qu’on aime décidément beaucoup.
Des extraits sur le site de l’éditeur.
Quand Pierre rentre chez lui, il entend courir les notes de musique. Qui joue aussi bien cette Arabesque de Debussy ? C’est sa vieille tante Juliette. Mais elle a beaucoup changé, elle semble si frêle, si fragile. Toute la famille a l’air triste en l’écoutant, Pierre se pose des questions. Il se rend vite compte qu’en plus Juliette tient des propos incohérent, mais que se passe-t-il ? En fait il va apprendre que la vieille dame souffre de la maladie d’Alzheimer et que tout semble s’envoler de sa tête. Au moment de jouer à son tour, il ne trouve plus les notes, aurait-il la même maladie ?
C’est donc la quatrième (et dernière à ce jour) aventure du jeune pianiste et c’est certainement la plus forte, la plus touchante. Ici, c’est accompagné par le Children’s Corner de Debussy que nous suivons cette histoire de perte de mémoire et de trac. On recroise le pialeno, personnage important du premier opus et bien entendu on retrouve la jolie Clara. Une histoire forte, belle avec des illustrations toujours aussi jolies et un accompagnement musical de grande qualité.
Des extraits sur le site de l’éditeur.
Baka, la grand-mère de Tallinn lui offre pour ses dix ans sa clarinette, celle qui lui appartenait. La famille de Balka a été si dispersée par les guerres qu’il ne lui reste plus que la musique à transmettre et surtout une mélodie, celle que lui avait apprise sa mère, qui la tenait de sa mère, qui la tenait elle-même de sa mère et ainsi de suite. Sauf que Balka a vieilli, elle ne se souvient plus. La dernière partie de la mélodie s’est envolée de sa tête. Alors Tallin va tenter d’aider sa grand-mère à retrouver la partie manquante, ça sera le début d’un grand voyage.
Une bouffée d’émotion, un livre-CD extrêmement fort. Déjà parce que, personnellement, la musique Klezmer m’émeut énormément, me touche particulièrement. Ensuite parce que cette histoire sur la transmission est particulièrement belle. Enfin parce les illustrations de Barroux sont, comme d’habitude, superbes. Cette grand-mère dont les souvenirs s’envolent et cette petite fille vont retourner dans le village d’origine de la vieille dame, en espérant retrouver ce qui est perdu. Pendant ce temps, pendant qu’elles se demandent quelle est la fin de la mélodie, que la grand-mère dépérit, le chien Frageh (qui veut dire question en yiddish) grossit de plus en plus, jusqu’à devenir gigantesque. On parle donc de la transmission, de la sénilité, mais aussi des relations intergénérationnelles, de la création (et même en arrière-plan de la guerre, de la persécution des juifs, des villages détruits en Serbie). Un magnifique livre-CD avec une histoire et une musique bouleversante et de magnifiques illustrations.
Un site dédié avec des extraits et vu par Enfantipages.
Alors qu’elle pleure parce qu’elle n’arrive pas à chanter, Marie rencontre Donga. Il lui propose de l’aider, pour cela il lui demande de revenir le voir le lendemain. Quand elle revient, il a un tambour pour elle, le même tambour qu’avaient le père de Donga, ses grands-pères et même ses arrière-grands-pères. À l’école la maîtresse confisque le tambour. Donga raconte à Marie comment, il y a longtemps, des hommes avaient décidé que les gens comme lui seraient des marchandises. Il lui explique pourquoi ces tambours sont importants et il la rassure, quand la maîtresse connaîtra l’histoire, elle le lui rendra.
Il y a énormément d’émotion dans ce livre-CD. Grâce à l’histoire, grâce à la musique, grâce aux magnifiques illustrations. Au son du tambour et d’une version africaine de la comptine À la Claire Fontaine, on nous parle donc d’esclavage. À hauteur d’enfant, cet ouvrage sorti en 2000 et qui vient de ressortir, réussi à nous parler de ce sujet délicat sans aucune lourdeur, sans que ça soit pesant. Et quel plaisir de retrouver la chanteuse Maya Barsony qui interprète ici le rôle de Marie. Un magnifique livre-CD pour évoquer l’esclavage.
Ses parents ont un peu honte de son vieux grand-père, un paysan… pensez donc, eux qui habitent la ville ! Pourtant, lui l’aime ce vieil homme et dès qu’il le peut, il va lui tenir compagnie. Un jour, le grand-père évoque sa femme, disparue il y a vingt ans et tient des paroles bien énigmatiques… Le petit fils va connaître le secret de son grand-père.
J’avoue que je ne connaissais pas Le secret de grand-père de Michael Morpurgo sorti en 1997. C’est donc une version racontée par Frédéric Dimnet qui vient de sortir chez Gallimard Jeunesse dans la très bonne collection écouter lire. Une magnifique histoire sur l’amitié entre un petit fils et son grand-père, sur la transmission, sur l’amour de la campagne… et tant de choses encore (que je ne peux vous révéler pour ne pas vous révéler trop de l’histoire). Découpé en deux parties (le petit fils et son grand père puis une histoire de l’enfance du grand-père qu’il raconte), c’est un roman passionnant, captivant. Une très belle histoire.
James Henry Trotter est orphelin depuis que ses parents ont été écrasés par un rhinocéros échappé d’un zoo. Il est élevé par deux tantes ignobles : Tante Piquette et Tante Éponge. James est leur souffre-douleur, leur domestique. Un jour le chemin de James croise celui d’un vieil homme qui lui dit lui vouloir du bien et lui offre un sachet mystérieux en lui disant de bien y faire attention que ce qu’il contient changera sa vie. Malheureusement, James laisse échapper son sachet au pied d’un pêcher… Il pense qu’il ne lui arrivera donc rien de positif, qu’il va devoir continuer à servir ses tantes. Mais le lendemain, une pêche géante a poussé dans l’arbre et celle-ci va changer sa destinée.
Grand classique de la littérature jeunesse américaine, James et la grosse pêche est un roman des années soixante qui n’a pas pris une ride… par contre cette version CD des années quatre-vingt un peu ! Mais quel plaisir de redécouvrir cette aventure riche en rebondissement, où un petit orphelin va voyager dans une pêche accompagné d’animaux aux caractères bien trempés. Soyons honnête, je n’ai pas lu le roman et je ne connaissais que l’adaptation ciné signée Henry Sellick (réalisateur de L’étrange Noël de Mr Jack) que j’aime énormément. Ma fille de six ans et moi avons pris énormément de plaisir à entendre le roman raconté, entre autre, par Claude Villers.
Un extrait sur le site de Gallimard.
Tout commence dans un jardin en Champagne. Il y a une mère qui arrive en poney (qui, tous les deux, finissent par tournoyer dans le ciel), le Général de Gaulle, des portes qui rétrécissent, des escaliers qui remontent en descendant, des histoires racontées en fin de repas et qui mettent la famille mal à l’aise, une bergère avec des lèvres en colle UHU, un mur contre lequel on est adossé mais qui est devant et même Jane Birkin !
Mais quel grand moment ! Mais quel bonheur que d’écouter Sans les mains et en danseuse de Pépito Matéo ! J’ai ri (pas juste souri, vraiment ri), j’ai été ému, je ne me suis pas ennuyé une seconde pendant les soixante-quinze minutes que durent cette histoire complètement loufoque. On est ici dans une sorte de rêve, où tout est possible. Pépito Matéo joue avec les mots, les expressions, on se régale ! Une folle histoire, pas toujours aussi déjantée qu’elle en a l’air, racontée par un conteur absolument génial. Un CD qui est entré directement dans mes albums de contes préférés.
Des extraits sur le site de Oui’dire.
Et parce que ce texte est extrêmement riche, vous pouvez retrouver une version écrite très joliment illustrée par Marion Fournioux sortie chez Winioux. Plus d’infos ici : http://editionswinioux.com/-Sans-les-mains-et-en-danseuse.
CHRONIQUE RETIRÉE A LA DEMANDE D’ARMELLE AUDIGANE
Cinq histoires de diables. Une filandière qui rencontre le malin et qui lui propose de faire son travail, en échange elle devra dire son nom et son âge, sans ça… Un ancien soldat errant à qui tout le monde refuse l’aumône, à qui le diable va proposer de porter une peau d’ours pendant sept ans et s’il le fait il le rendra riche (mais en plus de la peau d’ours, il lui faudra aussi ne plus se laver, ne plus se couper les cheveux, ne plus se couper les ongles…), en sera-t-il capable ? Quand Dieu a créé l’homme et la femme, il les a fait égaux, de même force… mais l’homme n’était pas d’accord ! Il est retourné voir Dieu pour qu’il soit plus fort et plus grand. Ainsi la femme allait obéir… sauf que le Diable s’en mêla. Un roi qui refuse de laisser sortir sa fille parce qu’il a peur que le diable l’enlève et qui finira par lui laisser sa liberté pour qu’elle ne meure pas d’ennui. Notre jeune fille part donc découvrir le monde, avec une épée que son père lui a confié… et elle lui sera utile… Un disciple qui demande à son maître la différence entre l’Enfer et le Paradis.
Je connaissais déjà certaines des histoires que raconte Elisa de Maury (Le diable et la tissandière est une histoire connue qu’on retrouvait dans Le nom du diable, chroniqué ici, et Peau d’Ours est un conte des frères Grimm qu’on avait déjà chroniqué ici) mais quel plaisir que d’écouter ces histoires racontée avec autant de talent ! Issues de contes traditionnels, ces histoires sont captivantes. C’est aussi grâce à la qualité de son des CD Oui’Dire, on est enveloppé par la voix et la musique, on oublie tout ce qui se passe autour de nous, happé par les histoires. Cinq contes de grande qualité, comme on les aime, racontés par une conteuse très talentueuse.
Des extraits sur le site de Oui’dire.
Quelques pas de plus…
Retrouvez toutes les histoires racontées sur CD que nous avons chroniquées sur notre album Pinterest.
Nous avons déjà chroniqué des ouvrages de Mathieu Boutin, Paule Trudel-Bellemarre et Denise Trudel (Pierre et Clara et Pierre et le pialeino), Barroux (Un bond de géant – 1969, on a marché sur la lune, Méga-Loup, Mon voyage en gâteau, Kako le terrible et La rentrée de Noé), Roal Dahl (Matilda) et Pépito Matéo (Le petit Cépou et Le carnaval des animaux). Retrouvez aussi notre interview de Barroux.
Pierre et les voyous![]() ![]() Texte de Mathieu Boutin, illustré par Paule Trudel Bellemare, Musique de Piotr Tchaïkovski interprétée par Denise Trudel Planète rebelle dans la collection Conter Fleurette 22 €, 205×205 mm, 76 pages, CD 1h20 environ, imprimé au Canada, 2010. |
Pierre traqué par le trac![]() ![]() Texte de Mathieu Boutin, illustré par Paule Trudel Bellemare, Musique de Claude Debussy interprétée par Denise Trudel Planète rebelle dans la collection Conter Fleurette 22 €, 205×205 mm, 64 pages, CD 1h18 environ, imprimé au Canada, 2012. |
Halb, l’autre moitié![]() ![]() Texte de Sigrid Baffert raconté par Elsa Zylbertein, illustré par Barroux, musique d’Alexis Ciesla Les éditions des Braques dans la collection Un livre – Un CD 18,30 €, 212×214 mm, 36 pages, CD 42 min. environ, imprimé en France chez un imprimeur éco-responsable, 2014. |
Tanbou![]() ![]() Texte et illustrations de Piotr Barsony, percussion Ka d’Edmony Krater Syros 19,95 €, 239×310 mm, 30 pages, CD 13 min. environ, imprimé en Espagne, 2014. |
Le secret de grand-père![]() ![]() Texte de Michael Morpugo (traduit par Diane Ménard), lu par Frédéric Dimnet Gallimard Jeunesse dans la collection Écoutez lire 12,90 €, CD 1h05 environ, 2014. |
James et la grosse pêche![]() ![]() ![]() Texte de Roald Dahl (version abrégée traduite par Maxime Orange), lu par Claude Villers, Sophie Wright, Geneviève Lezy, Henri Marteau et Christine Martin Gallimard jeunesse dans la collection Écoutez lire 15,90 €, CD 2h08 environ, 2014. |
Sans les mains et en danseuse![]() ![]() de Pépito Matéo Oui’dire dans la collection Contes d’auteurs 17 €, CD 1h16 environ, 2013. |
Le mariage d’Atyek![]() ![]() de Armelle & Peppo Audigane Oui’dire dans la collection Contes d’auteurs 17 €, CD 52 min. environ, 2013. |
Diableries![]() ![]() d’Élisa de Maury Oui’dire dans la collection Contes d’auteurs 17 €, CD 1h01 environ, 2005. |
À part ça ?
On vous parle dans cette chronique de Oui’dire, et on vous en parle régulièrement car c’est une super maison d’édition. C‘est un label discographique qui a un magnifique catalogue d’histoires à écouter pour les parents et pour les enfants. Ils ont besoin de vous pour continuer leurs beaux projets. Je vous laisse cliquer sur ce lien, vous en saurez plus !
Gabriel

Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !