Olga est une princesse qui vit dans un très beau château. Ses serviteurs, Mael et Mona lui sont dévoués et sont là pour l’aider et pour assouvir ses désirs. Car Olga a souvent besoin d’aide, même pour des choses simples comme descendre un escalier. Et puis il y a aussi l’horrible Volgon qui rode et le
chevalier Marcelin qui ne doit pas être loin.
La vie merveilleuse de la princesse Olga est un livre (entre le roman jeune lecteur, l’album et la BD) bouleversant, déroutant, qui m’a fait pleurer dans le métro… Un bijou, un album superbe. Comment vous dire de quoi il parle sans vous dévoiler la clé de l’histoire ? Difficile… Car ici les choses ne sont pas forcément ce qu’elles paraissent et des petits détails (dans l’histoire, dans les dessins) nous donnent petit à petit des indices sur la cruelle réalité de la vie d’Olga. Olivier Ka a décidément une superbe plume et il sait nous émouvoir autant que nous faire marrer, un grand auteur, un livre indispensable, inoubliable, unique.
Ce soir c’est carnaval ! Papa Ours, Maman Ours et Petit Ours préparent leurs déguisements. Papa Ours sera en grand méchant loup, Maman Ours en Belle au bois dormant et Petit Ours en Boucle d’Ours… En Boucle d’Ours ??? Mais un garçon ne peut pas se déguiser en fille, voyons !
Le machisme (Papa Ours refuse que son fils porte une jupe rose et des couettes blondes) croqué par le génial Stéphane Servant, un pur bonheur ! Au nom de quoi un garçon n’aurait pas le droit de se déguiser en fille ? Souvent les pères semblent craindre pour cette pseudo-virilité dont on entend souvent parler. Stéphane Servant évoque tout ça avec son humour habituel. Son histoire absolument pas militante fait passer plein de choses. Maman Ours ne se laissera pas faire et d’autres personnages de contes interviendront, une histoire pleine d’humour (mais pas seulement) très joliment illustrée par Laetitia Le Saux.
Pestouille est une princesse qui déteste le rose et qui a pour meilleur ami un dragon, drôlement sympa, Jolicœur. Dans Le monstre de la forêt interdite ils vont devoir s’attaquer à un dragon pas aussi cool que Jolicœur et dans La malédiction de la sorcière Pestouille va être transformée en crapaud.
Deux aventures pleines d’humour et de pep’s qui luttent aussi contre les clichés. Pestouille est le genre d’héroïne que j’adore, le genre de personnage avec beaucoup de caractère (irrésistible dans les histoires, moins quand c’est votre fille). Avec son dragon, un brin moralisateur, ils forment un très bon duo. Je ne connaissais pas cette série et je suis tombé sous le charme. On est ici aussi entre l’album, la BD et le roman jeune lecteur, des histoires à lire aux enfants (moi je les ai lus à ma fille de 5 ans qui a adoré) ou à lire seuls dès le CP.
Les chevaliers il y en a deux sortes, des blancs (les gentils) et des noirs (les méchants) mais ils ont un point commun : ils adorent les princesses ! Enfin pas pour les mêmes raisons, les premiers veulent les épouser alors que les seconds les enlèvent !
Henri Meunier part des clichés sur les chevaliers et les princesses et en joue. Les choses ne sont finalement pas aussi simples qu’on le croit. Beaucoup d’humour dans cet album-jeu (sur chaque double page une activité est proposée : chercher des drapeaux cachés, compter des pièges, retrouver Kevin,…) illustré par la talentueuse Nathalie Choux. Un humour bien résumé sur la quatrième de couverture « Et si on jouait aux chevaliers ? On aurait des armures, des lances, des boucliers, des amoureuses et des fidèles destriers. On ferait un peu la bagarre, et on se raconterait un tas d’histoires ! ».
Quelques pas de plus…
Vous cherchez d’autres contes détournés ? Essayez avec le tag. D’autres livres qui combattent les clichés sexistes sur notre fiche thématique.
Nous avons déjà chroniqué des livres d’Olivier Ka (Obstinément Chocolat, Une maman toute entière et Les contes imbéciles), d’Olivier Latyk (Contemimes : comptines à mimer et chanter), Stéphane Servant (Le machin, Le crafougna et Le masque.), Laurent Richard (Au lit, Ludo !, Au revoir ! Bonjour !, Le seul roi, c’est moi et Tao le petit samouraï), Henry Meunier (Grand et Petit et La rue qui ne se traverse pas) et Nathalie Choux (Toutes les réponses aux questions que vous ne vous êtes jamais posées, Mon imagier de la maison, Mon imagier des formes, Mon imagier de Noël, L’ogresse poilue, De vrais amis, Mon imagier des saisons et Mon imagier de la nuit).
La vie merveilleuse de la princesse Olga![]() ![]() d’Olivier Ka, illustré par Olivier Latyk Éditions l’édune dans la collection Empreinte 12,70€, 160×200 mm, 70 pages, imprimé en Italie, 2009 |
Boucle d’ours![]() ![]() de Stéphane Servant, illustré par Lætitia Le Saux Didier Jeunesse 12,50€, 234×250 mm, 30 pages, imprimé en France chez un imprimeur éco-responsable, 2013. |
Le monstre de la forêt interdite![]() ![]() de Orianne Lallemand, illustré par Laurent Richard Lito dans la série Pestouille & Jolicœur 6€, 175×220 mm, 24 pages, imprimé en UE, 2013. |
La malédiction de la sorcière![]() ![]() de Orianne Lallemand, illustré par Laurent Richard Lito dans la série Pestouille & Jolicœur 6€, 175×220 mm, 24 pages, imprimé en UE, 2013. |
Chevaliers !![]() ![]() d’Henri Meunier, illustré par Nathalie Choux Gautier Languereau dans la collection Les petites histoires du soir 6,90€, 197×197 mm, 20 pages, imprimé en Roumanie, 2013. |
A part ça ?
Vous habitez Tours ou les environs (ou vous aimez voyager) ? Du 11 au 25 mai le festival Désir Désirs s’interroge sur le genre. Au programme films, conférences, concerts, expo et danse. Les enfants ne sont pas oubliés puisque le très bon film Tom Boy sera diffusé le dimanche 19 mai à 10h30 au cinéma Studio et sera suivi d’un débat avec les enfants et les adultes. Par ailleurs le mercredi 15 mai la librairie Libr’enfant proposera une sélection de livres jeunesse sur le genre de 15h30 à 19h. Pour toutes informations et pour la programmation complète rendez vous sur le site et sur la page facebook du festival.
Gabriel
![](https://lamareauxmots.com/wp-content/uploads/2024/03/LUCAS-petit.jpg)
Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !