A 34 ans… j’ai découvert Pierre Gripari ! Alors je sais que nombre d’entre vous avez lu les Contes de la rue Broca enfants, c’est un classique. Moi j’ai donc attendu d’avoir 34 ans !
La sorcière de la rue Mouffetard qui enferme la petite Nadia dans un tiroir caisse, le géant aux chaussettes rouges qui tombe amoureux de Mireille et va parcourir le monde pour être à sa taille, les chaussures amoureuses, Scoubidou la poupée qui va aider le petit Bachir à avoir un vélo, la patate et la guitare qui parlent et vont être employées par un cirque, le général Lustrucu, illustre inconnu qui pourtant a fait tant d’exploits, la fée du robinet qui va ruiner la vie de deux petites filles, le gentil petit diable qui va vouloir entrer au paradis, la sorcière qui sort du placard au balais si on prononce Sorcière sorcière, prends garde à ton derrière ! après minuit, la maison hantée de l’oncle Pierre, le prince Blub qui tombât amoureux d’une sirène, le cochon qui voulait aussi sa constellation et Manque-de-chance qui va partir à la recherche de Je-ne-sais-quoi, ils sont tous là réunis dans un superbe album au dos toilé, l’intégrale des Contes de la rue Broca !
Comme je vous le disais, je ne connaissais pas du tout. De nom bien-sûr, mais pas plus. J’ai été totalement séduit. Le style est absolument merveilleux, à la fois drôle et fin, c’est un véritable trésor ! On est loin ici des contes mièvres, on y parle quand même du derrière d’une sorcière, les patates sont exploitées dans des cirques et le roi essaye de voler la femme d’un autre ! Je ne regrette qu’une chose, ne pas l’avoir découvert avant. Enfant ces contes m’auraient enchanté. Ma fille est un peu petite (4 ans) pour saisir toute la subtilité des histoires et pourtant elle a adoré, on a dû mettre deux ou trois semaines à le lire, par morceaux et à peine fini elle a demandé à ce qu’on reprenne du début ! Je pense que ce sont les contes les plus enthousiasmant que j’ai lu depuis longtemps ! Encore une fois le livre est magnifique, couverture épaisse, dos toilé, grand format (225x240mm),… c’est une superbe idée de cadeau. Le genre de livre qu’on garde longtemps, longtemps puis qu’on transmet à ses enfants !
Le roi était triste… il n’avait pas de fils pour lui succéder… Après avoir consulté l’évêque et le docteur il partit voir la sorcière du Pays-où-l’on-ne-va-qu’en-dormant. Elle lui donnât à choisir son enfant dans le magasin d’enfants et il choisit Pipo. Mais tout n’est pas si simple, tout le monde veut cet enfant promis à un avenir exemplaire, et pour l’avoir il faut le convaincre. Le roi lui dit qu’à quinze ans il lui offrira un cheval rouge, Pipo est acquis. Quinze ans plus tard démarre l’histoire du prince Pipo et de son cheval Pipo. Histoire qui va mener dans un volcan, dans une auberge où l’on ne sort que si on raconte une histoire belle et inédite, dans une bibliothèque où sont consignés les livres de la vie,… Histoire qui va l’amener à rencontrer des personnages peu sympathiques comme une sorcière et un nain qui lui diront être ses parents, un homme qui se prétendra être son ami pour l’enrôler dans une armée, un dragon… mais aussi qui va l’amener à rencontrer celle qu’il voit en rêve, la princesse Popi.
On reste donc avec Pierre Gripari dans une histoire aussi absurde que passionnante. Absurde dans le vrai sens du terme, on pense ici au théâtre de l’absurde, à Ubu roi. Les personnages sont souvent grotesques, caricaturaux, on est vraiment toujours dans le conte (mais pour les un peu plus grand, c’est un roman de 200 pages). Ça m’a fait penser aussi à des choses assez noires et fantastiques mais ma culture dans ce domaine est plus cinématographique. Je pense à L’histoire sans fin par exemple ou à la fabuleuse série Monstres et merveilles. Au début l’auteur parle d’une histoire écrite en rêve et je pense que la clé est là, tout est possible dans le récit (être coincé par un couteau, être changé en dragon,…). C’est un roman absolument merveilleux que j’ai pris énormément de plaisir à lire. Les illustrations sont superbes (la couverture notamment). Pour les amateurs de grands voyages dans des contrées imaginaires.
On reste encore avec Pierre Gripari et dans l’absurde avec Sept farces pour écoliers. Ici ce sont sept pièces de théâtre écrites donc pour un jeune public. Elles font toutes une vingtaine de pages. Certaines m’ont énormément plu (d’autres un peu moins). Un homme confronté à une nouvelle secrétaire complètement idiote et qui ne sait rien faire, un chien et un bébé qui vont échanger sur la vie et surtout échanger leur nourriture, deux employés de bureau qui répondent au téléphone (celle-ci est un régal), une télé qui va faire une bonne farce à des parents, un diable et un ange qui vont se disputer l’âme d’un gourmand, une scène dans la cuisine de la belle au bois dormant et un marchand de fessée, voilà le programme de ces sept farces. On rit beaucoup, ce n’est pas politiquement correct, souvent totalement absurde et assez réjouissant. Les enfants vont adorer la télé qui dit “Pipicaca !” et le marchand de fessée qui se retrouve pris à son propre piège, les parents vont adorer les jeux de mots, notamment ceux du dialogue entre les deux employés (parmi les gens qui appellent : Monsieur Impossible, qui n’est pas français, Monsieur Ventre Affamé qui est sourd, Mademoiselle Sureté qui passe ensuite sa mère Madame Prudence,…). Bref l’écriture est ici aussi belle, tonique, drôle, follement réjouissante, elle fait un bien fou !
Quelques pas de plus…
L’avis de Des pages et des images sur Contes de la rue Broca et celui de Za sur l’Histoire du pince Pipo, de Pipo le cheval et de la princesse Popi.
Contes de la rue Broca, l’intégrale de Pierre Gripari, illustré par Claude Lapointe Grasset Jeunesse 25€ |
Histoire du prince Pipo, de Pipo le cheval et de la princesse Popi de Pierre Gripari, illustré par Laurent Gapaillard Grasset Jeunesse 9€ |
Sept farces pour écoliers de Pierre Gripari, illustré par Till Charlier Grasset Jeunesse 9€ |
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A part ça ?
En ce moment, à l’occasion du jour de la Terre, La montagne secrète vous propose de télécharger gratuitement Le géant de la forêt ici et ce jusqu’au 28 avril. On vous avait parlé de ce conte là.
Gabriel
Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !
Aaaah lui je le connais! Et j’ai 19 ans ! honte à toi ahahah!!
Les contes de la rue Broca c’est de ma petite enfance! <3
Ben oui je sais c’est super connu ! Mais t’avais lu les 3 ? alors ! hey oh ! 😀
J’adore les contes de la rue Broca!
J’ai eu la chance de voir une représentation théâtrale de la sorcière du placard à balai c’était juste génial et mémorable!
Ahhhhhhhhh Philippe Gripari…
Cher ami, si je puis me permettre, j’avais craqué par ici pour les sublimes illustrations de Gapaillard :
http://le-cabas-de-za.over-blog.com/article-histoire-du-prince-pipo-102568990.html
– mais il vrai que je n’ai pas noté ce livre dans notre merveilleuse banque de données 🙂
Ah ben si c’est pas sur le fichier je ne peux pas savoir ! 😀 j’ajoute !
C’est marrant cette découverte !
Moi je connaissais, j’adorais et j’adore encore et mes élèves plébiscitent !
Il y a aussi les contes de la Folie-Méricourt qui sont dans la même veine que ceux de la Rue Broca et évidement ceux de la rue Mouffetard.
D’ailleurs , la première fois que je suis allée dans la vraie rue Mouffetard , j’étais toute folle de fouler cette rue mythique de par les folles aventures qui avaient bercé mon enfance.
J’ai vu le livre de “l’intégrale” hier en librairie et j’avais envie de craquer dessus mais en l’ouvrant j’ai été déçue… Les illustrations ne m’ont pas emballée. Je m’attendais justement à trouver un livre très travaillé pour présenter ces histoires qui ont déjà passé plusieurs générations… Enfin , je ne sais pas: ça ne m’a pas emballée plus que ça. Je m’attendais à quelque chose de vraiment superbe. L’avantage : j’ai fait des économies !