Deux livres que j’ai lu et adoré mais que nombre d’entre vous connaissez déjà, je pense.
Pip ne connaît de ses parents que leur pierre tombale « Philip Pirrip ainsi que Georgiana, épouse du ci-dessus ». Il grandit élevé par sa sœur de 20 ans de plus que lui. Une sœur dure qui l’élève à la dure entre coups et brimades. Heureusement il y a aussi son oncle Joe, un forgeron gentil qui, lui aussi, doit subir la dureté de la sœur de Pip. Un jour qu’il se promène au cimetière, Pip tombe sur un homme avec des chaînes aux pieds qui lui demande de lui fournir à manger. Entre la peur et la pitié, Pip va voler sa sœur pour nourrir ce prisonnier en fuite. L’enfant va être également choisi par une riche femme excentrique pour venir lui tenir compagnie et s’amuser avec sa fille adoptive, Estella. Bien entendu Pip va tomber amoureux de la jeune fille… mais ce n’est que le début d’une très grande histoire.
Marie-Aude Murail propose une nouvelle traduction du chef d’œuvre de Dickens, grand classique que je découvre avec cette version (bien que j’avais vu l’adaptation cinématographique). Elle a ôté des longueurs et des redondances pour le rendre plus abordables pour les enfants de notre époque. Le texte est magnifiquement illustré par Philippe Dumas, l’objet est une pure merveille. J’ai beaucoup aimé cette histoire très riche, où l’on parle d’amour, d’amitié, d’espérance. Cette histoire d’un enfant né dans la pauvreté qui va accéder à autre chose. Le roman n’est pas dénué d’humour, certains personnages (Miss Havisham en tête mais aussi Mrs Pocket) sont tellement déconnectés du réel, voir complètement dérangés, qu’elles sont les héroïnes de scènes aussi drôles que cocasses. Par contre c’est vraiment un roman pour les gros lecteurs (plus de 500 pages sur un livre grand format), personnellement j’ai mis quand même 3 semaines à en venir à bout ! Mais sans jamais m’ennuyer. Une édition superbe, un cadeau idéal.
Matilda est une petite fille assez singulière. A 4 ans et demi elle est un rat de bibliothèque, ça peut sembler normal… mais que ses lectures favorites soient Dickens (dont De grandes espérances), Kipling ou Daniel Defoe ça l’est moins ! Il faut dire qu’avec un père roublard qui passe son temps dans son garage à trafiquer des voitures pour les vendre plus cher et une mère qui file au loto dès qu’elle peut, l’enfant est souvent seule et doit bien s’occuper. Les parents, qui eux adorent la télé, ne comprennent pas cet enfant. Pourquoi n’aime-t-elle pas comme le reste de la famille manger sur le canapé, face à l’écran, un plateau sur les genoux ? Très vite Matilda va faire preuve de malice pour se venger des humiliations de ses parents, puis de la directrice de son école, une femme terrifiante.
Là aussi je découvre un auteur classique et surtout un livre que nombre d’entre vous ont lu, Roald Dahl et son roman Matilda… et quel bonheur ! J’ai tout de suite adoré le ton un peu piquant et plein d’humour, son héros plein de malice et ses personnages secondaires plus farfelus les uns que les autres, divinement bien croqués (point commun avec Dickens d’ailleurs). J’ai été happé par l’ambiance et j’ai lu en deux fois ce roman de 260 pages. Je comprends mieux maintenant pourquoi certains de mes amis sont fans de cet auteur. C’est aussi un superbe hymne à la lecture, de nombreux livres (généralement des classiques) sont cités et Matilda est ce qu’elle est grâce, aussi, à la lecture. Un superbe roman que j’aurais adoré lire enfant (mais que j’ai adoré lire adulte) mais que malheureusement je ne ferai pas découvrir à grand monde ! Ici aussi le livre est superbe, pour ses 40 ans Gallimard l’a ressorti dans une très belle édition (d’autres livres sont d’ailleurs sortis dans la même collection, nous y reviendrons).
Quelques pas de plus…
De grandes espérances vu par Qu’importe le flacon… et Matilda par La littérature de Judith et Sophie.
De grandes espérances![]() de Charles Dickens (traduit par Marie-Aude Murail), illustré par Philippe Dumas L’école des loisirs 24,80€, 153×229 mm, 528 pages, imprimé à Singapour, 2012. |
Matilda![]() ![]() de Roald Dahl (traduit par Henri Robillot), illustré par Quentin Blake Gallimard Jeunesse dans la collection Bibliothèque Gallimard Jeunesse 13,90€, 145×200 mm, 172 pages, imprimé en Italie, 2012 |
Un photographe, Laurent Laveder, qui joue avec la lune… superbe !
Gabriel

Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !
Pas de découvertes mais les re-découvertes c’est sympa aussi ! ça me donne envie de relire “De grandes espérances” que j’ai lu il y a quelques années maintenant… Quant à “Matilda”, pas besoin de le relire, ma louloute le lit en ce moment même alors quasiment tous les jours j’ai le droit à des piqûres de rappel !
Merci pour le lien Gabriel ! Deux classiques indémodables qu’on lit et relit avec plaisir !
Bon lundi de Pâques 🙂