Pour faire un dessin
Moi j’avais besoin
De mettre mon nez
Tout près du papier…
Mes lunettes, Abel
Et si nous parlions des lunettes ? Les enfants qui doivent en porter se sentent parfois différents, le vivent mal… et comme souvent les livres, avec des héros qui vivent la même chose sont un bon moyen de dédramatiser.
Des lunettes, des lunettes… non mais ça va pas ! Ce petit éléphant a beau voir mal il n’en veut pas ! Bon à la limite des lunettes en étoile… mais non sa maman préfère les rondes… Et ce qui devait arriver arriva… les copains se moquent de lui… il avait pourtant prévenu sa mère !
Une histoire pleine d’humour et avec un petit grain de surréalisme pour finalement se rendre compte que les lunettes c’est utile ! Au-delà de lunettes on parle aussi de la différence, bien-sûr, Alain Mets arrive vraiment à séduire les enfants et à dédramatiser la chose, un album plein de charme et de malice.
Qu’il est beau Biglouche avec son pelage noir et blanc. Bon d’accord il est un peu gros mais faut dire qu’il ne bouge pas beaucoup… Il y a une raison à cela, Biglouche ne voit rien ! Donc imaginez-vous sortir sans voir devant vous ? Et puis vu sa trombine et ses yeux qui partent en vrille les autres se moquent de lui ! Pourtant grâce à certaines rencontres il va se rendre compte qu’il n’est pas le plus à plaindre et qu’il existe une solution. Avec un peu de courage Biglouche va affronter ses peurs et les moqueries et partir voir quelqu’un qui peut l’aider au fond de la forêt.
Un album plein de charme aux très belles illustrations qui parle des lunettes, bien-sûr, mais aussi d’aller vers l’avant, d’oser affronter ses peurs et le regard des autres, de ne pas se complaire dans son malheur. D’accord Bliglouche voit mal mais le hibou ne voit qu’en noir et blanc, le lombric ne voit rien et la grenouille voit flou !
Pas facile quand on est fils et petit-fils d’opticiens d’accepter d’avoir une vue parfaite ! Firmin adore les lunettes, il aimerait bien comme tous les membres de sa famille en porte. Ça fini même par l’obséder et il tente, avec tout ce qu’il trouve, d’en fabriquer… Firmin VEUT DES LUNETTES !
Ici c’est donc le problème à l’envers… et ça fait du bien ! Comment grandir parmi des gens qui ont tous des lunettes quand on n’en a pas soi-même ? Alors bien-sûr on parle ici aussi surtout de la différence, d’accepter de ne pas être comme les autres, de ne pas chercher à être quelqu’un que l’on n’est pas. La superbe plume de Charlotte Moundlic et les illustrations de Véronique Deiss font de cet album un album très drôle avec un côté poétique. Et puis à sa lecture on trouve que c’est génial d’avoir des lunettes… et ne pas en avoir c’est bien aussi !
Albudon, le gardien du zoo s’est fait voler ses lunettes ! Faut dire que le petit singe est un farceur. Comment continuer à travailler quand tout est flou ? Albudon enchaîne les gaffes jusqu’au moment où ça ne devient plus drôle du tout !
Alors bien-sûr ici le sujet n’est pas vraiment avoir des lunettes mais cette histoire très drôle signée Muriel Zürcher permet aussi de dédramatiser. Les situations sont pleines d’humour et les enfants adorent, les lunettes sont au second plan mais au final le message passe ! Sans lunettes on voit moins bien, c’est utile ce petit truc là !
Quelques pas de plus…
Un livre avec des lunettes parmi ceux que nous avons chroniqués : Le voyage de M’toto Lunettes. Un livre qui parle aussi de lunettes et du fait de devoir en porter : Pauvre Stupidon, nous ne l’avons pas chroniqué mais retrouvez la chronique de Parfums de livres.
On avait déjà chroniqué plusieurs livres de Charlotte Moundlic (Mon cœur en miette, Chamalo et sa baby sitter, Chamalo est jaloux, Les invités , Le slip de bain, ou les pires vacances de ma vie et La croûte), plusieurs livres de Muriel Zürcher (Papa Yaga, Krok Mais, Le tourneur de page, Tome 2 : Vers l’inconnu, Le tourneur de page, Tome 1 : Passage en Outre-Monde et La perle volée) et un livre d’Olivier Huette (Pourquoi les girafes sont-elles si grandes ?). Retrouvez aussi notre interview de Muriel Zürcher.
Mes lunettes de rêve d’Alain Mets L’école des loisirs 13,20€, 225×307 mm, 30 pages, imprimé en France, 2009. |
Biglouche de Myrha Verbizh, illustré par Alyssa Verbizh L’école des loisirs 12,20€, 245×320 mm, 14 pages, imprimé en France, 2008. |
Je veux des lunettes ! de Charlotte Moundlic, illustré par Véronique Deiss Albin Michel Jeunesse dans la collection Zéphyr 10€, 215×165 mm, 34 pages, imprimé à Singapour, 2010. |
Le voleur de lunettes de Muriel Zürcher, illustré par Olivier Huette Lito dans la collection La minute du papillon 3,90€, 150×190 mm, 24 pages, imprimé en UE, 2012. |
A part ça ?
Après avoir lu notre chronique Princesse un jour et boniche pour toujours, Lilaetlemagicien de Les vendredis intello a lu Contres les jouets sexistes et en a fait une belle analyse.
Gabriel
Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !
Un petit penchant pour je veux des lunettes parce qu’il traite du problème à l’envers…..et pour avoir un peu vécu une situation presque similaire. (un beau frère opticien, ma grande qui choisissait tous les ans de belles lunettes bien colorées et mon fils du coup qui en réclamait….résultat : Tonton le lui en a fait sans correction et quelques mois après les avoir portés comme ça pour rien il les a délaissés. ) Et sinon le graphisme de cet album me plait bien aussi.
portées….délaissées. (corrections apportées!!!)
En documentaire, il y a un “mes p’tits docs” chez Milan qui est paru récemment et plutôt bien fait.