1 enfant, 2 chaussures, 6 bougies d’anniversaire, 12 heures, 18 crayons, 50 bonbons et 1000 gouttes de pluie.
Autrement réédite un très bel album de 1971 signé John J. Reiss où, sur chaque page, est représenté un chiffre (de 1 à 20, puis les dizaines jusqu’à 100 et enfin 1000). Chaque fois, le chiffre est illustré par un dessin un peu vintage. Le principe est des plus simples, mais il fonctionne à merveille, et le résultat est vraiment esthétique.
Un bien bel album pour apprendre à compter de 1 à 1000.
Un chien court après une petite fille, elle a deux chaussures, mais il lui en vole une, saute par-dessus trois ours et quatre cubes, voit passer cinq papillons, se couche près de six tulipes…
Bref, vous l’aurez compris, ici aussi on va apprendre à compter (jusqu’à 10), mais avec une très jolie et très vivante petite histoire. Côté illustration, je suis décidément fan du travail d’Alison Murray, ses dessins (qui ont un petit côté rétro) sont magnifiques et poétiques.
Un très bel album, plein de vie, pour apprendre à compter jusqu’à dix.
Même principe avec ABC chien gourmand, sauf qu’ici on apprend les lettres. On nous raconte une petite histoire avec les mêmes personnages que dans le livre précédent sauf que sur chaque page une lettre est mise en valeur (on admire le travail de traduction de Yann Walcker !). Et comme dans le précédent, on se régale des illustrations d’Alison Muray.
Quelques pas de plus…
Nous avons déjà chroniqué un livre d’Alison Muray (Bas les pattes Zac ! et Petite souris).
1000 gouttes de pluie de John J. Reiss Autrement dans la collection Autrement Vintage 12,50 €, 218×287 mm, 32 pages, imprimé en Chine, 2014. |
1 2 3 Attrape-moi ! d’Alison Murray (traduit par Yann Walcker) Hatier Jeunesse 9,99 €, 226×208 mm, 28 pages, imprimé en Chine, 2013. |
ABC Chien Gourmand d’Alison Murray (traduit par Yann Walcker) Hatier Jeunesse 9,99 €, 226×208 mm, 28 pages, imprimé en Chine, 2013. |
À part ça ?
« Tu viens d’incendier la Bibliothèque ?
– Oui.
J’ai mis le feu là.
– Mais c’est un crime inouï !
Crime commis par toi contre toi-même, infâme !
Mais tu viens de tuer le rayon de ton âme !
C’est ton propre flambeau que tu viens de souffler !
Ce que ta rage impie et folle ose brûler,
C’est ton bien, ton trésor, ta dot, ton héritage !
Le livre, hostile au maître, est à ton avantage.
Le livre a toujours pris fait et cause pour toi.
Une bibliothèque est un acte de foi
Des générations ténébreuses encore
Qui rendent dans la nuit témoignage à l’aurore.
Quoi ! dans ce vénérable amas des vérités,
Dans ces chefs-d’œuvre pleins de foudre et de clartés,
Dans ce tombeau des temps devenu répertoire,
Dans les siècles, dans l’homme antique, dans l’histoire,
Dans le passé, leçon qu’épelle l’avenir,
Dans ce qui commença pour ne jamais finir,
Dans les poètes ! quoi, dans ce gouffre des bibles,
Dans le divin monceau des Eschyles terribles,
Des Homères, des Jobs, debout sur l’horizon,
Dans Molière, Voltaire et Kant, dans la raison,
Tu jettes, misérable, une torche enflammée !
De tout l’esprit humain tu fais de la fumée !
As-tu donc oublié que ton libérateur,
C’est le livre ? Le livre est là sur la hauteur ;
Il luit ; parce qu’il brille et qu’il les illumine,
Il détruit l’échafaud, la guerre, la famine ;
Il parle ; plus d’esclave et plus de paria.
Ouvre un livre. Platon, Milton, Beccaria.
Lis ces prophètes, Dante, ou Shakespeare, ou Corneille ;
L’âme immense qu’ils ont en eux, en toi s’éveille ;
Ébloui, tu te sens le même homme qu’eux tous ;
Tu deviens en lisant grave, pensif et doux ;
Tu sens dans ton esprit tous ces grands hommes croître ;
Ils t’enseignent ainsi que l’aube éclaire un cloître ;
À mesure qu’il plonge en ton cœur plus avant,
Leur chaud rayon t’apaise et te fait plus vivant ;
Ton âme interrogée est prête à leur répondre ;
Tu te reconnais bon, puis meilleur ; tu sens fondre,
Comme la neige au feu, ton orgueil, tes fureurs,
Le mal, les préjugés, les rois, les empereurs !
Car la science en l’homme arrive la première.
Puis vient la liberté. Toute cette lumière,
C’est à toi, comprends donc, et c’est toi qui l’éteins !
Les buts rêvés par toi sont par le livre atteints.
Le livre en ta pensée entre, il défait en elle
Les liens que l’erreur à la vérité mêle,
Car toute conscience est un nœud gordien.
Il est ton médecin, ton guide, ton gardien.
Ta haine, il la guérit ; ta démence, il te l’ôte.
Voilà ce que tu perds, hélas, et par ta faute !
Le livre est ta richesse à toi ! c’est le savoir,
Le droit, la vérité, la vertu, le devoir,
Le progrès, la raison dissipant tout délire.
Et tu détruis cela, toi !
– Je ne sais pas lire. »
À qui la faute ?, extrait de L’Année terrible, Victor Hugo, 1872.
Gabriel
Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !