L’une maigrit sous le regard impuissant de sa mère, l’autre n’a plus le regard de la sienne.
Ninawa, 14 ans, 1m59, 32 kilos. Ninawa la fille qui disparaît, comme dans un tour de magie. Dans quelques jours, clic, elle aura disparu. C’est la fille qui n’existe pas. Raillent ses copains d’école. Pourtant Ninawa l’a voulu cet état, c’est pour ressembler aux filles des magazines et des clips qu’elle s’est mise à ne plus manger et à trouver des astuces pour que ça ne se voit pas. Sur les forums les conseils ne manquent pas… Alors Nina perd gramme après gramme, kilo après kilo et perd par la même occasion cheveux et dents, points en classe et concentration, sa vue est moins précise, elle a des acouphènes. Ninawa disparaît sous le regard coupable de sa mère et l’incompréhension de son meilleur ami.
Marie Mélisou nous parle de l’anorexie des jeunes filles qui veulent ressembler à ce que le monde leur montre des femmes, du côté « drogue » de cette maladie (toujours plus, nier les choses et promettre qu’on va s’arrêter quand on est surpris), des séances à l’hôpital, du corps qui se transforme, des docteurs,… mais surtout d’une mère, une mère qui perd pied, qui se sent la « conne » de l’histoire, celle qui est responsable, qui n’a rien vu venir et qui ne sait pas comment s’en sortir. Comment aider son enfant sans se la mettre à dos. Un roman dur et touchant sur une situation que beaucoup de jeunes filles connaissent, conséquence d’un matraquage de photos trafiquées.
Retrouvez le coup de coeur/coup de gueule que Marie Mélisou avait écrit pour La mare aux mots et qui parlait d’anorexie.
Ella a une dizaine d’années, sa mère va avoir un bébé avec son nouveau compagnon… pas facile à accepter. Pourtant il faudra bien vivre avec ce nouvel homme dans la vie de sa mère et ce « demi » frère. Le jour de l’accouchement arrive et les choses se passent encore plus mal que prévu, suite à une crise d’éclampsie sa mère ne se réveille plus. Ella doit vivre avec ce beau-père qu’elle déteste et ce frère dont elle ne voulait pas pendant que sa mère est dans le coma. Elle va devoir vivre avec l’espoir, guettant des différences de respiration, il va lui falloir supporter les copines qui changent par rapport à sa situation, les infirmières qui traitent sa mère comme une marionnette,…
Maman au bois dormant est un roman sur la maladie d’un des parents vu par son enfant, l’incompréhension des termes médicaux, des situations. Un enfant est rarement préparé à ces situations (et pourtant ça arrive, j’en sais quelque chose). On parle ici du regard des autres qui change (les gens qui deviennent bienveillants, d’autres qui vous trouvent moins intéressant car trop triste,..). Ella devra aussi se rendre compte que les choses ne sont pas toujours telles qu’on les idéalise (son vrai père n’est pas la personne qu’elle fantasme, sa mère est fragile). Un roman facile à lire pour jeunes lecteurs, l’histoire d’un enfant passionné de baleines qui aimerait que sa mère « remonte à la surface » ou qu’un prince charmant vienne la réveiller. Une petite fille qui voit les choses comme une petite fille et à qui on demande d’agir en grande personne. Une situation dure racontée sans aucune dureté et même parfois avec humour.
Quelques pas de plus…
Retrouvez la chronique d’Enfantipages et de Fantasia de Maman au bois dormant.
La fille qui n’existe pas de Marie Mélisou Le griffon bleu dans la collection On ré-agit ! 7,50€, 210×147 mm, 129 pages, imprimé en France, 2011. |
Maman au bois dormant de Jacqueline Wilson (traduit par Vanessa Rubio-Barreau) Gallimard Jeunesse dans la collection Folio Junior 7,90€, 124×176 mm, 308 pages, imprimé en Espagne, 2012. |
A part ça ?
Le genre de vidéo qui rend fou…
Gabriel
Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !