Aujourd’hui, les livres nous parlent de livres, ou de création.
Enriqueta a reçu une boîte de crayons de couleur de la part de sa mère, elle décide de créer une histoire. Le titre est déjà tout un programme : « Le monstre qui avait trois têtes et deux chapeaux ». Elle crée l’histoire au fur et à mesure, imagine ce qui va se passer, met des points de suspension pour ajouter du suspense et même un « tout à coup » qui est, comme vous le savez certainement, « la marque d’une bonne histoire ».
J’ai eu un énorme coup de cœur pour ce livre inclassable et génial de Liniers. Enriqueta (personnage bien connu des fans des BD Macanudo) crée une histoire devant nous, et la vit. Elle a peur avec son personnage, sursaute quand son chat surgit, se demande comment ça va finir, se surprend elle-même.
C’est un super livre sur le processus créatif, une magnifique vision de l’enfance et des mondes que se créent nos enfants. Mais c’est aussi un formidable album pour donner envie à nos marmots de se lancer, de créer des histoires à leur tour et de les vivre intensément comme la petite Enriqueta. Graphiquement, on retrouve le trait de Liniers, mais c’est le dessin enfantin d’Enriqueta qui prend le plus de place.
C’est original, c’est intelligent, c’est drôle, c’est fou, c’est inventif, ça donne envie de créer… c’est un petit bijou, tout simplement !
Marta dessine. Marta dessine plein de choses, mais aujourd’hui c’est un lion qui nait sur sa feuille. Un immense lion sur une énorme feuille de papier, un lion qui bientôt sort et accompagne Marta dans les plus folles aventures.
Ici aussi, c’est de création dont il s’agit. Ce que dessine Martha devient vivant… pour Marta, car en regardant bien, Marta n’est jamais sortie de sa chambre alors qu’on l’a vue prendre un taxi et même s’envoler. On parle donc de création, mais aussi d’imagination, des mondes dans lesquels on s’enfuit parfois. Ce qui séduit d’emblée dans Marta et moi ce sont les superbes illustrations (mises en valeur par le magnifique travail d’édition de Notari, avec une couverture texturée et un papier épais).
Un très bel album sur la création et l’imagination, porté par de très belles illustrations.
C’était quoi l’histoire déjà ? Ah oui c’était l’histoire d’un lapin… euh non de princesses ! De reines ? Comment ça de rennes ? À moins que ce fussent des dromadaires… Ah non non c’est pas ça !
Après C’est fermé (qu’on avait beaucoup aimé et chroniqué ici), Duval Mc et Caroline Dalla nous proposent une autre histoire déjantée, hors norme. Dans C’est fermé il était question d’un livre qui refusait qu’on le lise, car l’heure était passée, ici c’est un livre dont on ne sait plus l’histoire (à la fin de l’ouvrage, on est d’ailleurs invité à envoyer la suite des débuts d’histoires à l’éditeur). C’est bourré d’humour, original et c’est un régal à lire à voix haute !
Un livre plein d’humour qui parle de… ah non c’est pas ça…
L’initiale propose toujours une lecture de ses albums en ligne, C’est pas ça peut donc être découvert ici.
On termine sur un livre sur les livres, d’un autre genre ! Raconte-nous encore une histoire, sous-titré Pourquoi lire 80 classiques du Père Castor, propose de nous donner des clefs sur Michka, Marlaguette, Les bons amis, Poule rousse ou encore Gonflée la grenouille. 80 albums sortis chez Père Castor entre 1941 et 2015 sont ici racontés, analysés. L’ouvrage va passionner les enseignants et les bibliothécaires, mais il séduira aussi les parents. On se rend compte, si on l’avait oublié, à quel point les histoires du Père Castor font partie de notre patrimoine et combien elles sont riches.
Un bel ouvrage pour redécouvrir les belles histoires classiques du Père Castor.
Écrit et dessiné par Enriqueta![]() ![]() de Liniers (traduit par Sophie Chisogne) La Pastèque 15 €, 152×229 mm, 72 pages, imprimé en Asie, 2017. |
Marta & moi![]() ![]() de It’s Raining Elephants Notari dans la collection L’oiseau sur le rhino 22 €, 186×268 mm, 82 pages, imprimé en Italie, 2017 |
C’est pas ça !![]() ![]() de Duval MC, illustré par Caroline Dalla L’initiale dans la collection L’agréable 12 €, 200×200 mm, 24 pages, imprimé en France, 2016. |
| Raconte-nous encore une histoire de Nathalie Beau Père Castor 15 €, 195×260 mm, 96 pages, imprimé en Espagne, 2016. |

Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !


